En écoutant tout ce qui se
dit et s’écrit sur la toile ou dans les livres, je me fais la réflexion que
bien trop souvent la complexification sert à se perdre plutôt qu’à se trouver.
La simplicité étant sans aucun doute aussi la chose la plus difficile à
atteindre, il se peut que ce soit à cause d’elle que tout cela s’embrouille
comme pelote de laine entre les griffes d’un chat.
Nous souffrons, nous nous
débattons entre accusation et culpabilité, entre désir de se parfaire et frustration
de ne pas y arriver, de louper la marche de « l’éveil ». Comme cela
est lourd, réducteur ! Ce que je crois c’est que sur notre chemin de vie, nous
recherchons à combler un manque. Tagore dans son offrande lyrique le
disait :
« C’est l’angoisse de la séparation qui s’épand par tout le
monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini. »
Séparation, chagrin et peine infinie, oui, c’est le manque qui nous accompagne
depuis notre premier souffle, lorsque quittant le milieu du liquide amniotique,
nous expérimentons la brûlure de l’air. Depuis cet instant de transition
brutale, consciemment ou inconsciemment, nous partons en quête de l’unité
perdue tout d’abord à l’extérieur de nous puis, épuisés par nos vaines
recherches, progressivement nous prenons conscience que nous devons la chercher
en nous, que c’est en nous que réside la réponse à notre attente, en nous que
nous attend cet « Immobile de cœur », ainsi que le désignaient les anciens
Égyptiens.
L’Immobile de cœur, Dieu, le
Grand Esprit, l’Âme originelle, la Source… il est pléthore de noms pour
désigner cet éclat qui nous habite. Toujours
est-il que cet éclat est l’incarnation de la paix et de la vacuité, l’intense
vibration de l’énergie de l’Amour sans attente.
Je choisis le mot attente
plutôt que celui communément utilisé d’attache car il me semble mieux exprimer
ce qu’il entend : un amour qui se donne en toute liberté sans nécessité de
réciprocité. Ceci n’exclut pas, bien au contraire, l’idée qu’il soit sans
attache. Qui n’attend pas ne réclame ni ne crée aucune attache et s’en trouve
libre lui-même. Et parce que l’amour est là un état d’être plutôt qu’un
sentiment lié à une émotion, il dépasse la particularité pour vibrer dans
l’universalité, il englobe et baigne sans restriction.
En nous donc est ce
mystère, ce havre dans lequel nous pouvons nous réfugier pour accueillir, conscientiser
et embrasser, sans juger, sans rejeter, avec bienveillance et respect les
moindres faits positifs ou négatifs de notre quotidien, nos idées « marche
arrière », nos culpabilités, nos rancœurs...
Le reflet de nous-mêmes dans
ce miroir du cœur est un reflet lumineux et sans tache.
Il me semble donc indispensable
de « rassurer l’enfant malade » plutôt que de le punir, et de lui
offrir ainsi la possibilité de s’apaiser, c’est à cette condition que nous
pouvons obtenir d’avoir l’esprit libre, de connaître le repos et la paix. Car
l’Immobile de cœur qui réside en nous, c’est la vie qui palpite à chaque
instant, la perfection primordiale, et je le redis, ainsi que je le disais dans
mon livre Romano, les lettres à Grand-père* :
« Ce qu’il y a de plus
beau dans la vie, c’est la vie. »
Adamante Donsimoni ©sacem
Mes petites pensées du quotidien.
Cette pensée est la base de mon enseignement au travers des ateliers que j'anime, ce retour à soi, au respect de soi, à la confiance.
* Ce livre est toujours disponible auprès de moi.