C’était la nuit, le moteur ronronnait au fur et à mesure que la route défilait. Dans l’habitacle le silence me berçait. À demi éveillée, à demi endormie, à demi n’importe quoi dans le noir de la nuit, je flottais, regardant mes idées cavaler librement au gré de leur fantaisie. Attention aux virages !
le ciel étoilé
les bas-côtés ombrageux
hypnose, ô hypnose
Les étoiles jouaient à saute-mouton dans les frondaisons des géants que nous croisions. Y-aurait-il des routes à la cime des arbres ? En bas, des phares aveuglants trouaient la nuit : « haut les mains, voyageurs, minuit passé gare aux rôdeurs ! » Un cavalier qui surgit de la nuit court vers l’aventure au galop, son nom… Mon héros ! Court Tornado, envole toi par-dessus les nids de poule !
le morse des routes
pour établir quelque lien
l’espace d’un souffle
Le temps qui s’éternise s’efface de lui-même dans la torpeur d’un corps privé du mouvement. J’étais dans la dauphine de mon père, pas avec ce conducteur fantôme qui disparaissait dans la nuit. J’avais cinq ans, adieu tout ! Je pouvais dormir tranquille.
le temps est abscons
notion d’une situation
tout aussi abstraite
la tête et les mots se vident
dans l’espace indéfini.
Adamante Donsimoni ©sacem
le héros qui surgit toujours hors de la nuit !
Je t'ai lu là-bas... et j'ai aimé, beaucoup.
RépondreSupprimerMerci pour le partage Adamante.
Passe une douce journée.
Bonjour Adamante,
RépondreSupprimerle grand héros en cape noire de notre enfance. Quel plaisir que de découvrir ton souvenir
:)
Tu me rappelles un souvenir d'enfance dans la Dauphine de mon parrain, le jour de son mariage, comme toi j'avais 5 ans et était demoiselle d'honneur, et étais partie avec lui pour les photos... Debout à l'arrière dans la dauphine pour ne pas chiffonner ma robe, une traversée de Paris cauchemardesque !!!
RépondreSupprimerJe pourrais m'approprier ton texte tant il reflète bien nos retours de chez ma sœur aînée après le film du dimanche soir et avant le Zorro de l'époque sur leur télé en noir et blanc. Mon demi-sommeil dans l'ondine de papa, le réveil brusque quand il zigzaguait pour éviter ou tosser un lapin ou un lièvre pris au piège des phares sur la petite route de campagne ...
RépondreSupprimerUne belle idée que de faire remonter les souvenirs, sans trop les extraire