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17/02/2025

Passe muraille

 

Tim Burton 


Passe muraille


    En regardant l’image, je m’étais endormie. J’avais piqué du nez dans le rêve et m’étais mise à circuler dans quelques nébuleuses. De toute évidence celles-ci ne voulaient pas offrir à ma vue les détails de l’anatomie des personnages qui glissaient en elles comme cerises baguenaudant dans de la Jelly.

    Tout se faisait furtif et cela me mettait mal à l’aise. Je voulais savoir. Mais vouloir n’étant pas pouvoir je restais là, un peu désorientée, dans cette brume fantasmagorique qui me donnait le vertige.

    Le chat ronronnait près de moi, heureux que je le retrouve dans son occupation favorite habituelle : dormir sur le canapé.

    Cela eut-il une influence sur le devenir de mon aventure onirique ? Sans nul doute. Je suppose que l’esprit s’arrime dans notre réalité avant que de s’envoler vers ces contrées confuses où de toute évidence il aime à s’égarer pour vivre des aventures parfois plus que rocambolesques.

    Toujours est-il que soudain je me suis retrouvée dans l’univers de Marcel Aymé.         
   J’aperçus la pièce, ainsi que je l’avais imaginée en lisant, où apparaît pour la première fois l’honorable Monsieur Dutilleul, rond de cuir au Ministère de l’Enregistrement. Des rideaux à grosses fleurs roses, tels qu’en raffolaient le monde au début du XXème siècle, encadrant une fenêtre donnant sur le bleu du ciel. Un chat noir était là qui grattait la moquette de toute son ardeur féline, c’est-à-dire non contenue. Quelque pet s'échappant du matou contraria une mouche.

    C’est alors qu’apparut, semblant sortir du mur à la peinture défraîchie qui me faisait face, le visage d’un homme qui observait la scène.

    Était-ce le fameux passe-muraille qu’aucune densité matérielle ne pouvait arrêter ? Je me mis à vibrer d’impatience à l’idée de connaître son secret...

    C’est à ce moment précis que mon chat décida de me réveiller en manifestant une impérieuse envie de jouer.


        fugacité du rêve
        sur l’infini de l’illusion
        le vent souffle


        Adamante Donsimoni -  25 janvier 2025 
@ sacem


6 commentaires:

  1. A quelques instants de connaître ce fameux secret, et hop.... le chat met tout à terre ;-) Merci aussi, amitiés, jill

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  2. Bonjour adamante,

    Je me souviens du livre de Marcel Aymé, "Le passe muraille". je l'avais lu d'une traite! Il y avait eu aussi le film avec Bourvil. Enfin, ceci pour dire que j'ai beaucoup apprécié ton haïbun révélateur de souvenirs agréables.
    Merci pour le sourire Adamante
    ;)

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  3. Entre rêve, lectures et réalité, c'est le chat qui tourne les pages... Dommage qu'il ne sache pas lire, il a zappé la chute ! Serait-il sournoisement complice du secret ?

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  4. Bonjour Adamante,

    Histoire touchante ... brutalement interrompue, dommage !

    Bien amicalement, Marie Sylvie

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  5. Tu as le don de transformer tes rêves en belles histoires ... ;)

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  6. Le rêve nous emporte bien loin parfois mais le dénouement nous laisse souvent sur la faim; seul le chat y a trouvé son compte de câlins !

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