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30/12/2025

Métamorphose et rêvasserie

 

Photo de Françoise Isabel


Métamorphose et rêvasserie

    
    Je rêvasse à ma terrasse. Le paysage m’est familier, tout est à sa place. L’immeuble au fond, gros cube immuable, se dresse, indifférent à mes questions. Ses fenêtres me regardent sans me voir, je fais partie de cet imbroglio qui l’entoure sans le préoccuper.

    Près de lui, se découpant sur le ciel bariolé de trainées roses, oranges et jaunes au déclin du soleil, le résineux, un pin pleureur de l’Himalaya semble-t-il, paraît comme toujours vouloir s’arracher du sol pour aller se planter plus loin. Rencontrera-t-il jamais « le déménageur de forêt » de André Hardelet qui, une nuit, sans faire de bruit, viendrait satisfaire son désir ? À peine gommé du paysage, déjà oublié, il laisserait l’observateur perplexe de n’avoir pas fait plus attention à ce qui était là la veille. Mais quoi ?

    J’en suis là de mes réflexions lorsque soudain ma vue se trouble. Une table s’invite au beau milieu de la cour, paquet cadeau avec ruban, parasol, verres et revue avec la photo du père Noël. D’autres petites choses inconnues diaprées de lumières colorées se superposent à l’image. Où se cache donc la réalité, cette dimension sans surprise et rassurante ?

    Est-ce la magie du second regard qui s’invite pour m’inciter à regarder au travers des objets afin d’y découvrir ce qui se cache derrière ce que nous appelons le réel ? Je le sais bien, la beauté ne se dévoile pas à tort et à travers, elle s’offre à qui ne la cherche pas, au hasard de l’abandon à l’instant qui passe sans passer, comme un point d’orgue se pose sur la partition de nos vies.

métamorphose
il n’est aucun paysage figé-
distraction

Haïbun  - Adamante Donsimoni

28 décembre 2025 - ©SACEM


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