Franz Marc |
Partition blanche
Il dort
Il se confond à l’herbe
Au soleil
Il dort
Il rêve
La Terre semble bercer ses désirs
De chevauchées débridées
En joie et couleurs
La paix arc-en-ciel
Irradie de ces paysages
Ensemencés de vie
Il rêve
D’un autre comme lui
Qui le rejoindrait
Ils s’enuageraient
Dans la tendresse
La brise leur murmurerait
À l’oreille
Leurs envies de galop
Leur soif de hennir
Jusqu’à l’infini du ciel
Leurs crinières flottant
Jusqu’au bord de la lumière
Il seraient ivres de liberté
Il dort
De L’autre côté de son monde
Un peintre l’observe
Il rêve
Il s’identifie à son œuvre
Il est cheval
Assoupi
Dans une apothéose mystique
Rêveur rêvé
Engendré par le rêve
Il est l’hôte tant espéré
Du rêve de son œuvre
Quelques lignes se déforment
Prémices d’angles interrompant la courbe
La forme s’enfuit
Il faut sortir du cadre
Les pigments explosent
Irradient la toile
Les dimensions s’imbriquent
Formes inextricables
Condamnées à l’étranglement.
S’évader !
Hennir
Hurler
Ne plus entendre ces grondements
Annonciateurs des ténèbres
L’éclat
Il faut l’éclat !
Mais c’est un autre éclat
Bientôt
La main vaincue
Déposera la brosse
Ce sera
Le grand silence
Du sang versé
Et là
Couché
Toujours rêvant
Le petit cheval
Continuera de s’ensonger
Dans la lumière
Douce comme un regard
D’enfant émerveillé
Mais soudain tout change
Je le découvre
Couché sur le flanc
Dormant d’un tout autre sommeil
Est-ce les grondements
Que je crois percevoir
Qui troublent ma vision ?
Je crains le Da capo
De cette partition infernale
Interprétée
Jusqu’à l’écœurement
Depuis l’aube des temps.
Dehors le vent souffle
Mon rêve
Le rêve de Franz Marc
Ou celui de son petit cheval
Allongé sur le flanc ?
Il dort et se confond à l’herbe…
Mon cœur ouvert s’incline
Partition blanche.
Adamante Donsimoni ©sacem
4 novembre 2020
Il rêve et ta partition se remplit peu à peu d'autres notes.
RépondreSupprimerSon rêve apaise dans un monde où tout est orage.
Je ne veux pas penser qu'il puisse s'être endormi à tout jamais.
Son rêve au rythme des battements de son cœur
RépondreSupprimerau rythme des battements de la vie
jusqu'où peut-il s'autoriser à rêver ?
Peu lui importe, il rêve
l'instant suffit.
Il dort...et c'est le dormeur du val qui me vient à l'esprit !
RépondreSupprimer" le dormeur du Val". Je ressens la même chose que Josette.
RépondreSupprimerLe rêve est là, bleu, rouge, sur une partition blanche ou couché sur l'herbe bien verte...
Cette toile de Franz Marc a inspiré de très belles choses
Bien amicalement