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06/03/2021

Mongkol, le mélomane

 




Mongkol, le mélomane


Il progresse lentement, le vieil éléphant. Les sages ne sont pas pressés. Il s’avance vers ce rendez-vous insolite où un piano, en pleine nature, l’attend.


quelques cris d’oiseaux

le chant de la rivière Kwaï

tout n’est que musique


Le pianiste à son tour s’avance. Il assure sa partition contre le vent. Il est si aisé pour un papier musique de s’envoler à tire notes pour jouer les petits bateaux dans la rivière


quelques gestes lents

c’est le temps qui prend son temps

déjà un point d’orgue


Le vieux sage, tout près de l’homme, reste immobile. Il se prépare à goûter l’instant rare et précieux qui s’offrira à lui dès le premier accord. Il le sait, le silence intérieur qui apaise les corps est rituel de purification, indispensable avant le concert.


quel instant précieux

que celui d’une promesse-

le cœur s’ouvre en grand


Tout est prêt. L’homme vient de s’asseoir. Il attaque les première mesures saluées par quelques battements d’oreilles de l’immense mélomane. Le cœur exprime ainsi son trop plein


un balancement

la musique envahit le grand corps-

la tendresse


L’immense pachyderme, repose avec délicatesse le bout de sa trompe sur la berge. Est-ce pour mieux goûter ces vibrations d’amour que lui offre l’homme en train de jouer ? Comme c’est bon l’amour après une vie d’esclavage, après tant de contraintes, tant de souffrances et de blessures. 

Âme blessée, corps violenté ce vieux bûcheron a tant de douceur à offrir…


la musique apaise

c’est là sa grande magie-

le don de l’espoir.


Adamante Donsimoni ©sacem


Ce qu'en dit Paul Barton, le pianiste. 

 "Mongkol est un ancien éléphant bûcheron de 61 ans. Il a passé sa vie en captivité à transporter des arbres dans la forêt thaïlandaise. Son corps est déformé par le dur labeur, il a perdu son œil droit et ses défenses au cours de cette pratique forestière brutale.

Mongkol a été secouru et amené à Elephants World pour passer paisiblement le reste de ses jours, libre au bord de la rivière Kwai. 

J’ai découvert que Mongkol est un éléphant extrêmement doux et sensible qui aime la musique, surtout ce mouvement lent de Beethoven que je lui joue occasionnellement de jour comme de nuit. "   

https://www.facebook.com/PaulBartonPiano 

https://www.youtube.com/watch?v=_4AcjvsVn5k&ab_channel=PaulBarton 


L'installation du piano et le jeu, toujours avec Mongkol : 

https://www.facebook.com/PaulBartonPiano/videos/681924909144558 


et l'autre facette de l'Artiste 


 

 

4 commentaires:

  1. « Mémé fait de la résistance » et je boycotte toujours Facebook. Par d’autres biais j’ai découvert Paul Barton et quelques unes des facettes de cet Artiste. Notamment un peu de sa vie actuelle dont sa vie de famille actuelle. Sa petite fille de six sept ans, Émilie, fort douée, elle aussi ! Il en paraît pas peu fier d’ailleurs. .....
    Indignée par ailleurs par cette découverte également de cette utilisation des éléphants pour la déforestation de la planète, tandis que l’on prouve scientifiquement que leur cerveau - leur sensibilité, sont si proches de celui/ celle des humains !
    J’ai été élevée dans la religion catholique. Je ne jette pas le bébé avec l’eau du bain. Me reviens cette parole : «  Pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »
    Le fondement de la religion que je me suis fabriquée est bien : Dieu, je ne le connais pas. Je connais l’œuvre des humains. Un peu. Ce sont eux qui me donne une idée de ce que peut vouloir dire Dieu. Et c’est aussi à moi qu’incombe pardon ou anathème à le mesure de l’ouverture de mon cœur = intelligence + sensibilité. D’aucuns diront « tout est mathématique » Tandis que d’autres clameront Tout Est Politique .... etc .... Nous n’avons pas tous les mêmes lunettes.
    Merci à toi qui m’a permis tant de découvertes. Bonne fin de semaine, et à lundi.

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  2. Merci à toi, Françoise, de m'avoir confié ces quelques pensées. Notre chemin de vie nous place chacun dans des situations d'expériences différentes, sans doute une nécessité de l'âme à vivre ce dont elle a besoin. J'aime beaucoup ce que tu écris : "Nous n'avons pas tous les mêmes lunettes". J'aime le pragmatisme en spiritualité, il n'y a rien là d'incompatible. Et enfin, palme de la distraction, je me suis trompée pour la publication de cette page qui aurait dûe paraître ce dimanche à 23 h 30, en même temps que la page de l'Herbier. Bon dimanche.

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  3. Je suis comme Françoise pour ce qui est de facebook et à la lecture de sa page j'ai procédé un peu comme elle et fait un peu les mêmes découvertes.
    Mais je n'ai même pas l'excuse de la découverte seulement celle de l'amnésie car ma fille avait fait un exposé sur la déforestation en Asie et y avait découvert le sort des éléphants. Recherches sur papier dans les livres et les journaux avec l'aide précieuse de la bibliothécaire de la ville où nous habitions. Elle devait être alors en CM2 ou 6ème. Cette toute jeune fille atteint bientôt les 40 ans ! Donc même avec des lunettes, je n'en ai pas fait grand chose.
    Merci Adamante pour cette proposition et le beau haïbun que tu en fais pour conter l'histoire vraie du vieil éléphant.

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  4. J'ai tout lu et je ne vois pas ce que je pourrais ajouter aux mots de Jeanne ou de la Vieille Marmotte.
    J'ai d'ailleurs beaucoup aimé sa remarque sur nos lunettes.
    C'est toujours vrai. Nous pensons être libres dans nos pensées, mais elles dépendent de notre vécu, de notre milieu, de nos relations... bref, nous ne sommes libres que de nos choix, et c'est déjà beaucoup.
    Passe une douce journée. Merci pour cette magnifique page.

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