Dans la nuit d’été, sur la terrasse, assise près de la table recouverte d’une nappe cirée rouge où je travaille mes sculptures, quelques branches de bois sec à la croissance tortueuse attendent que je les interprète.
Le peu de lumière qui émane des photophores rend le décor intéressant. Je prends une photo pour découvrir ce que l’objectif captera de ce que je perçois-là. Sur le cliché apparaît un dragon, la table a disparu. Devant lui, juste une langue de feu exhalée de la nappe en cadeau. Partout, tout autour, les ténèbres ont gommé l’inutile.
Le dragon de bois me regarde de son petit œil noir. C’est troublant. Que cherche-t-il à me dire ? Je ne perçois aucune menace, plutôt une invitation à comprendre quelque mystère d’écorce. Intuitivement je sais que son immobilité est un temps qui s’est figé dans la matière, et que sa forme est un enseignement.
Sans chercher, je m’abandonne à la contemplation. Doucement, les ombres me dévoilent l’essentiel, elles me recentrent.
Je comprends alors le feu, le bois, les ailes de la foudre crachant le renouveau sur la terre affaiblie
le dépouillement
superflu calciné –
un germe attend la pluie
Adamante Donsimoni – 21 mars2023 ©Musicstart(sacem)
La curiosité n'est pas un vilain défaut, au contraire ;-) merci Adamante, amitiés, JB
RépondreSupprimerUn dragon de bois! Je n'y aurais pas pensé. C'est bien trouvé cette conclusion : l’attente du printemps.
RépondreSupprimerSuper! j'ai aimé Adamante
:)
Je le sentais bien né d'une branche...
RépondreSupprimerBonjour, Adamante
RépondreSupprimerTu éclaircis enfin le mystère avec ce "dragon de bois" et cette "langue de feu" (chez moi,c'était un rouge baiser!) de belles métaphores pour désigner ce dragon!
La Nature n'a pas fini de nous étonner!J'ai bien aimé ce texte qui nous ramène à l'essentiel!, notamment, ta conclusion "Je comprends alors le feu, le bois, les ailes de la foudre crachant le renouveau sur la terre affaiblie" où le mot "craché"prend tout son sens. Bravo pour ce bel haïbun ponctué par un haïku original!
Bien amicalement
Claudie
Ainsi naît la belle aventure d'un bout de bois tortueux éclairé par la lueur d'une flamme qui prend vie tout à coup et anime la nuit ; je reste à l'écoute !
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