Que regardent
les yeux fous de la ville, bras tendus vers un avenir incertain ?
Le vent
arrache aux cheminées un sifflement aussi ulcéreux que le vin des pauvres. Non
loin du ciel, les dômes contredisent la douceur attendue de l’arrondi. Ils sont
fermeture, couvercles posés là pour étouffer les esprits rebelles, les âmes
éprises de liberté. Affreux symboles d’un « Sacré cœur » dévoyé au
profit de l’intégrisme. Il n’est point de compassion dans ce monde sans amour
ou la rédemption se dresse comme une menace. Sans amour pas de pardon, sans
pardon, la mort.
Quelques
croix fantomatiques se dressent vers les nuages. C’est le cri du silence, le
masque d’une béance qui déchire l’histoire humaine. Il n’est pas jusqu’à la
couleur qui ne sombre, dans ce monde automnale où l’on ne récolte que feuilles
mortes.
Adamante
Donsimoni (©sacem)
vendredi 25
août 2017
Sur une photo d'Arnaud Bouchet
Un texte fort pour une image incertaine où "l'intégrisme" du peintre semble "colérer" contre ses couleurs récalcitrantes.
RépondreSupprimerWaouh, tes mots épousent la peinture ! J'ai cru pouvoir les lire sur l'Herbier mais le mail me dit n'existe pas, bref, au plaisir Adamante, ici ou là, Jee Bee
RépondreSupprimerDes feuilles mortes...
RépondreSupprimerC'est fou ce que ces mots me parlent ce soir.
Très belle page, Adamante.
Merci.
Un beau texte sur cette ville indispensable mais qui recèle tant de pièges !
RépondreSupprimerMerci Adamante
" Les yeux fous",un malaise envahissant pour cette ville qui s'enlise dans le chaos; j'aime beaucoup ce texte qui s'harmonise parfaitement avec mon ressenti du tableau. Merci Adamnte
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