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18/01/2019

Comme un oiseau englué






La forme se cherche, tente de s’extirper du magma.
Lutte perdue ?
Qu’importe, le chemin est plus important que le but.

Comme un oiseau englué se débat, l’expression condamnée à l’informel s’épuise. Un cri peut-être, parcourant la vibration du bleu, s’évade un instant vers l’improbable avant que de s’évanouir dans l’insondable néant.

Monstruosité du chaos, la vie ne peut naître sans contractions et sans combat.
Ici rien n’est totalement défini, tout se cherche.
Combien faut-il de sursauts, d’ongles cassés, de reculs et d’avancées pour tenter d’échapper au désespoir de ne pas réussir à être.
Car la loi ici, c’est s’affirmer, s’extraire de la gangue pour devenir
Libre.

Adamante Donsimoni ©sacem




26/08/2017

Les yeux fous de la ville



 
Que regardent les yeux fous de la ville, bras tendus vers un avenir incertain ?
Le vent arrache aux cheminées un sifflement aussi ulcéreux que le vin des pauvres. Non loin du ciel, les dômes contredisent la douceur attendue de l’arrondi. Ils sont fermeture, couvercles posés là pour étouffer les esprits rebelles, les âmes éprises de liberté. Affreux symboles d’un « Sacré cœur » dévoyé au profit de l’intégrisme. Il n’est point de compassion dans ce monde sans amour ou la rédemption se dresse comme une menace. Sans amour pas de pardon, sans pardon, la mort.
Quelques croix fantomatiques se dressent vers les nuages. C’est le cri du silence, le masque d’une béance qui déchire l’histoire humaine. Il n’est pas jusqu’à la couleur qui ne sombre, dans ce monde automnale où l’on ne récolte que feuilles mortes.

Adamante Donsimoni (©sacem)
vendredi 25 août 2017 



Photo
Sur une photo d'Arnaud Bouchet

28/10/2016

Portrait miroir, regard de sphinx

 
Vertige d’un regard porteur de vérité où le monde s’anéantit, où la pureté de l’être, la fraîcheur de l’enfant gardien du temple annihile tous les désespoirs, gomme tous les refus, désamorce toutes les guerres.

La colombe n’est plus qu’une tache blanche sur la toile, éclat de lumière libéré de la forme.
Le geste d’une pensée s’envole et nous rejoint, questionnant. Peut-on lire un reproche dans la symbolique des formes du tracé d’un regard ou, plissant les yeux, une immense tendresse ?
Dans  son immobilité apparente, la vie bouillonne d’un monde où tous les devenirs sont possibles. C’est à nous, spectateur, voyeur, inquisiteur, mais surtout impétrant de le traduire par la voix juste, de créer en toute responsabilité ce qui nous doit advenir. Portrait miroir, regard du sphinx, celui qui doute chavire. Il chancelle, disparaît. Pour avancer, il nous faut repousser la terreur au bout de la nuit, nous affermir dans la pureté de l’âme telle une goutte d’eau enceinte du soleil.
« Passe, tu es pur !* »
S’élèvera-t-elle cette voix des « Formes d’Éternité ?*»  Ouvrira-t-elle la voie au « lumineux d’aujourd’hui enfanté par hier ?*» S’il passe, il acquiert le pouvoir de donner la vie, la possibilité de poursuivre son chemin vers une autre porte pour déboucher un jour, fondu dans les formes divines, dans les champs de l’infini indéfini.

Le chemin des initiés se lit dans un regard d’enfant.

©Adamante (sacem)
*En référence au merveilleux livre désormais introuvable : « La toute puissance de l’adepte » de J.Ch. Mardrus, traduction et exégèses des hauts textes initiatiques de l’Égypte ancienne.

Sur un tableau d'Arnaud Bouchet  
pour la communauté l'Herbier de poésies