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26/04/2019

Les anémones de Giverny



   Le bois s’est éclairé de blanc. Partout le printemps éveille la vie. Dans les branches, dans les terriers, en haut des herbes, jusqu’au moindre bruissement des feuilles sous la brise, le parfum de l’air nouveau s’insinue. Tout se met à chanter, à danser, à fleurir. Les cœurs reçoivent un appel impérieux à s’ouvrir.

Les anémones
explosent leurs corolles
sur la mousse

   Dames du temps jadis, courbées avec élégance vers le parterre fleuri, le peintre vous a cueillies dans le secret espoir de vous déflorer. Image d’Épinal où tout est à sa place, de la grâce féminine à la fleur d’ornement. Le tableau se veut idyllique pour masquer l’ignominie d’un monde phallocrate mettant en exergue faiblesse et fragilité, afin de bien marquer sa supériorité.

Femmes bibelots
tout en vous n’est que grâce.
L’odieux mensonge.


©Adamante Donsimoni (sacem)
   Les anémones de Giverny ou  La grâce de la soumission





Maurice Denis, Avril (Les Anémones), 1891, Collection particulières
(Tous droits réservés © Paris, ADAGP, 2012)

3 commentaires:

  1. Est-ce fragilité de prendre le temps de cueillir les beautés sur les sentes de la vie?
    c'est peut-être une force face aux décideurs pressés et arrogants.

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    1. L'instant d'écrire m'a fait emprunter deux chemins en un même texte. Le premier pour témoigner de l'attrait qu'à eu sur moi ce très beau tableau dans son contexte de nature et le second en réaction à tout ce que l'éducation a pu imprimer de codes auxquels inconsciemment nous succombons. Ce n'est pas là une attaque à la fragilité, je pense d'ailleurs que la fragilité est une force, mais le refus de ce cantonnement implicite dans lequel l'image situe la féminité. Mon passage aux Beaux arts n'est pas pour rien dans ce regard que je porte en ce second temps de mon texte.

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  2. Bonjour Adamante,

    Les anémones, une fleur qui m’émeut par sa simplicité. C'est la fleur que dessine l'enfant. La fleur que ma mère plantait chaque année dans ses jardinières. Ce que c'était beau. Belle comparaison avec la femme fleur si fragile et si malmenée. En commentaire, tu parles des codes et des carcans imposés, des cantonnements où on place la Femme. Bien d'accord avec toi.
    Merci pour cette belle page
    ;)

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