Photo A.B.C. |
Au petit matin, marchant dans la fraîcheur brumeuse de la ville, soudain je ressens un malaise, je me sens épiée. Je regarde autour de moi, lève les yeux et, de la fenêtre de la maison voisine, je découvre deux mannequins de l’au-delà qui observent la rue. Plus de cheveux, plus de visage, juste un reflet dans les carreaux.
Je m’arrête et à mon tour je les observe. Le temps n’existe plus, mon esprit vagabonde. Aurais-je franchi un portail spatio temporel pour me retrouver dans un avant, voire un après ?
Elles sont étranges ces figures vierges de tout ce qui fait notre humanité, on les croirait sculptées dans des blocs de polystyrène. Les yeux, la bouche, le nez, tout est gommé par la lumière, ne reste qu’un ovale mangé d’ombres surmontant une vague esquisse d’épaules. Est-ce ainsi que se présentent les âmes errantes aux passants indiscrets ?
Rien ne bouge et le silence se fait lourd. J’ai, cela m’est déjà arrivé, la sensation désagréable de chevaucher deux mondes qui s’interpénètrent sans se définir totalement. Je suis tout bonnement projetée dans un sas où se mêlent l’ici et l’ailleurs.
Si je me sens encore moi, cette entité connue, expérimentée depuis ma naissance, mon esprit vacille, tout ce qui m’entoure lui semble en distorsion. Je viens de perdre tout sens de la réalité.
La réalité ? Ce concept m’apparait d’une fiabilité plus que douteuse, soit tout est vrai soit tout est faux, nous concevons sans doute le monde en fonction de notre besoin d’être rassurés.
la vie ondule
dans la toile de l’illusion
plus aucun repère.
Adamante Donsimoni ©sacem - 3 décembre 2024
Page 240 de l'herbier de poésies
Mon tout dernier article ÊTRE HEUREUX
Bonsoir Adamante, cette photo avait tout pour nous faire frissonner, en effet... merci aussi, amitiés, JB
RépondreSupprimerLe frisson c'est comme le chocolat, pour beaucoup, on adore ;)
SupprimerSouvent, nous serions rasssurés et heureux de nous retrouver ailleurs, dans cette dimension inconnue, floue, magique, où nous retrouverions nos disparus...
RépondreSupprimerAvec ou sans la toile de l'illusion, ce besoin viscéral d'être rassuré...
RépondreSupprimerEntre deux mondes, auquel faut-il s'accrocher ?
J'aime beaucoup cette interrogation sur le chemin des "âmes errantes"
La vie nous donne à expérimenter parfois de bien curieuses expériences qui nous placent devant notre incapacité à donner une réponse.
Supprimerderrière une fenêtre fermée on peut tout imaginer...
RépondreSupprimerImaginer oui et parfois, ressentir, percevoir ce qui habituellement n'est pas présent à notre esprit et qui le trouble.
SupprimerTon histoire fleure bon le fantastique. Je suis fan de science-fiction, d'anticipation, de fantômes, de fantaisy... Merci pour ce plaisir de lecture
RépondreSupprimerA bientôt
Ici ou ailleurs, la vie suit son cours et propose quelquefois des chemins détournés, Adamante, merci
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