L’armée des roseaux monte la garde près du ponton. Qui s’en
vient ou s’en va par la porte du ciel ? Que cache cette lumière aveuglante
entourée de ténèbres ? Aspire-t-elle la vie sidérée et muette, le flot
interrompu des eaux de la rivière ? Crache-t-elle des révélations à ce
peuple subjugué dressé vers le passage ? Rite ou curiosité de
l’ailleurs ? À moins que ce ne soit la même chose, le désir de savoir.
Un grand prêtre officie, consumé d’absolu. On croirait une
icône récipiendaire d’un secret inscrit sur les pierres d’un édifice en ruine
marquant la limite entre deux Univers.
Le bois des planches
humides a la couleur des nuages, un gris de cendres refroidies rompant avec
l’or des roseaux. Décor griffé de joncs et de branches dénudées. Il se joue là
une scène à la fois grandiose et banale. Captivante perception du monde des
métamorphoses. Un visage apparaît au travers de la fumée céleste, il chapeaute
les ruines, observe la troupe des fidèles avec ce manque d’aménité propre aux dieux de l’Olympe. Derrière
ce masque, l’imaginaire déchaîne sa crainte, son effroi. Cette vérité inscrite
au plus profond de tout ce qui est animé du souffle ne trouve aucun mot pour
s’exprimer. Un frisson l’accompagne, le froid, la mort.
Il n’est pas une herbe, pas
une goutte qui ne s’incline devant cette magie ruisselant de l’œil du ciel.
Ah c'était une photo du tonnerre et chacune y a mis du sien, bravo aussi m'dame ! Bonne nuit...
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