Du dedans retrouve le ciel
En toi est l’infini
L’horizon qui s’étire
Tout au long de ta vie
Et sur lequel
Comme un oiseau au long cours
Tu planes en observant le monde
Chaque mouvement est un enseignement
Chaque rencontre une lueur
Grotte aux merveilles ou paradis
Afin d’éviter l’enfer
Du dedans
Il te faut retrouver le ciel
En toi
Et t’y baigner
Il n’est nul autre endroit
Où retrouver la paix
Du dedans retrouve le ciel
Et prie
Non pour avoir
Mais rayonner ce trop plein d’amour qui se donne
Sans jamais rien te demander
Du dedans retrouve le ciel
Car c’est ici que tout se crée
Qu’en germe sont tous les possibles
Sans jamais te désespérer
Dans le grand athanor de l’espoir
Qui est foi en la vie
Du dedans retrouve le ciel
Et sois.
Adamante Donsimoni ©sacem
8 mars 2025
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09/03/2025
Du dedans retrouve le ciel
Le matin je branche l'antenne, eh oui, ça me parle, eh oui, depuis tant d'années que cela dure, ce qui m'a amenée à dire, à écrire, aujourd'hui, ici, je le dis ouvertement.
Pourquoi ?
Parce que dans ce monde où on nous abreuve de peurs, de mensonges et d'inepties, nous ne devons pas oublier que la vie nous est donnée pour expérimenter et l'amour et la joie, et que cela ne vient pas de quelqu'un d'autre mais de notre façon d'aborder le monde et nous-mêmes.
Un chemin d'humains quoi ! tissé de rencontres et de découvertes, de chutes et
de relevailles, d'aspirations et de foi en la vie, car ce qu'il y a de plus beau dans la
vie, c'est la vie, honorons-là sans crainte. AD
18/12/2023
La crèche
C’est en soi-même que l’on construit la crèche pour accueillir l’enfant sacré.
Quand s’ouvre la porte du cœur, le souffle se libère et le ciel s’illumine.
C’est là la force du symbole, il ne révèle jamais que ce qui est en nous.
Adamante Donsimoni - le 12 décembre 2023
©musicstart-sacem
25/01/2019
L’homme des étoiles
Je rentrais tard ce soir-là, mains dans les poches, je marchais vite pour me réchauffer tout en pensant au parfum de la soupe qui m’attendait. Soudain, en levant les yeux, je l’aperçus.
Marchant dans le ciel
comme une ombre entre les astres
il m’observait
J’oubliais le froid, la soupe. Le nez en l’air, je restais là, subjuguée comme un chien de chasse à l’arrêt. Qui pouvait être cet inconnu des nuages ? Le petit gardien d’étoiles du livre qui berça mon enfance ?
Tout ridé, barbu
comme il paraissait vieux
-l’enfance est loin
Le temps de penser au temps, l’homme des étoiles avait disparu. Elles me l’avaient repris.
Le froid revenu
je goûtais l’instant présent
quel bonheur de vivre !
24/06/2018
Trois jours, trois ciels…
Mercredi 20 juin 2018Je me lève, mes pantoufles épuisées longent le corridor, débouchent au radar dans le salon. La lumière du Sud succède à l’ombre. Je lance un regard voilé vers l’extérieur et brusquement je me souviens : la consigne ! Ce matin et durant trois jours, je me le suis promis, je dois regarder le ciel, le raconter !Je m’approche de la fenêtre et observe. Pas un seul nuage, là-haut tout n’est que brume violette parfaitement homogène ; pas une seule traînée d’avion, pas un stratus pour interrompre la beauté de cet océan pourtant trompeur. Non ce n’est pas ici l’augure d’une immensité ruisselante de soleil. L’eau se cache partout dans les hauteurs, elle se révèle par l’absence de transparence et cette couleur violine née de la lumière fusant au travers d’innombrables particules de vapeurs humides. Les bruits eux-mêmes sont étouffés. Un chien aboie, un enfant pleure, la porte métallique du portail claque en se refermant tandis qu’une mobylette, sans doute dressée sur la roue arrière, s’époumone à rêver de vitesse en trimbalant son bagage humain. Rêve-t-elle de le jeter, comme on se débarrasse d’une mouche d’un geste machinal ou, comme un chien libérant son résidu de gamelle, au beau milieu du trottoir ?Je ne cherche pas à savoir. L’idée d’un café s’impose, m’extrait de ma torpeur et fait se diriger mes pas vers la cuisine. Un peu plus alerte, les papilles frémissant déjà de ce petit plaisir quotidien, je salue le jour par le chant de l’eau dans la bouilloire.
Jeudi 21 juin 2018Aucune luminosité à travers les persiennes de la chambre ce matin. Le ciel chargé de masses menaçantes n’incite pas sortir et pourtant, il le faudra bien, j’ai rendez-vous. Je me hâte. Une radio éructe un rap tonitruant au passage d’une voiture puis le calme revient, ce n’était rien d’autre qu’une petite vomissure de la rue, une révolte en décibels pour vider le malaise, rien qu’une petite impuissance.Les arbres se réveillent, ils frémissent et chantent leur chanson d’arbre. C’est la chorale du vent qui accompagne le grand ménage céleste. Nimbus et cumulonimbus s’enfuient. Ils iront un peu plus loin décharger leur trop plein, vomir eux aussi leur excès climatique. Moi, dès à présent, je peux sortir sans parapluie.
Vendredi 22 juin 2018Petit soleil dans la fraîcheur du matin, le jour sourit et s’amuse à dessiner de longs doigts blancs sur le bleu tendre du ciel. Un grand troupeau de moutons chemine doucement sur les plaines de l’azur, peut-être guidé par un Petit Prince devenu berger, qui sait ? Tout est douceur, je ferme les yeux, j’oublie tout, plantée dans mon salon, à rêver de rien. Mais mon chat lui n’oublie pas, il a faim, il miaule, dressé sur ses pattes arrière il m’implore en joignant ses pattes avant de façon répétitive.Je te laisse Petit Prince des nuages, c’est l’heure de la gamelle et tu le sais, un chat, ça n’attend pas.©Adamante Donsimoni (sacem)
23/02/2018
Le chemin de la brume
![]() |
Photo jean jacques Neste (les amis de la Creuse) Merci à lui |
Il avait
suivi le chemin de la brume vers un horizon disparu. Chacun de ses pas
crissait, seul bruit pour lui rappeler le monde. Les flocons empressés de
fondre ruisselaient sur son visage rougi de froid. Les pleurs sont de l’eau
juste un peu plus salée.
Solitude
blanche
quelques
pas dans la neige
une
indiscrétion
Où allait-il
ainsi dans ce désert fantasmagorique ? Qui était-il ? Que fuyait-il,
s’il fuyait ? Qu’allait-il donc rejoindre ? S’était-il égaré ?
Était-il Elle ou Lui ?
Si les arbres
pouvaient parler, ils nous diraient bien des rencontres. Mais ce soir, l’arbre
est muet comme le sont les arbres.
Il
offre à nos yeux
sur
l’océan de brume
quelques
traits au fusain
Ici, la terre
s’est unie au ciel, tout se confond à tout et le géant immobile semble rêver
d’envol. Le passant, arbre en mouvement, a disparu, laissant derrière lui sur
le sol immaculé quelques empreintes que les flocons effaceront bientôt.
Ainsi
va l’Homme
quelques
traces fugaces
au
final, l’oubli.
©Adamante
Donsimoni (sacem)
15/02/2018
Luna, petite fée de la Lune
![]() |
Image Adamante |
Si vous me demandez ce qu’est pour moi la magie, je vous réponds ce soir, ce sapin, ces fleurs, les herbes qui racontent des histoires au vent à moins que ce ne soit le vent qui les raconte aux herbes.
Le
vent, les herbes
les
mots doux de la terre
s’envolent
au ciel
La
magie c’est aussi, ici dans ce décor de conte de fées, le souvenir d’un
miaulement furtif, il faisait nuit noire, celui d’un chaton perdu.
Juste
une plainte
enveloppée
de l’ombre
et
ma cécité
Le
lendemain, une autre voix, plus rauque se fait entendre. Qui es-tu ? je
demande. Et la voilà qui s’approche flanquée de son chaton. Ce fut comme un
émerveillement. Comment a-t-on pu les abandonner ? L’humain n’est pas
toujours fréquentable.
La
gentillesse
brûle
dans son regard
un
don du ciel
Je
lui parle. Il me semble la
connaître depuis toujours ? Elle se frotte contre moi, si confiante. Mon cœur
fait une embardée. Son chaton indifférent ne voit qu’elle, tout comme moi. Je l’aime
déjà bien trop pour la laisser errer la campagne. Ma fille l’adoptera.
Son
amour offert
sans
crainte ni retenue
est
un don total
Elle
la baptisera Luna, petite fée de la lune, Louloune.
Ce
soir, les fées qui nous l’avaient confiée sont venues la reprendre. Nos cœurs meurtris la pleurent. Mais en
fermant les yeux nous savons son absence auréolée de lumière. Nous remercions
l’Univers d’avoir croisé nos chemins.
ce
soir je chante pour toi
ce
conte d’amour.
Adamante
Donsimoni (sacem)
Ce 12 février 2018, jour du départ de Luna, j’ai écrit ce texte, un bien triste cadeau d’anniversaire pour ma fille.
03/03/2017
Un rêve entre eau et ciel
Elle aurait pu rencontrer Folon,
la Dame Lune noire, et s’envoler par-dessus les montagnes pour emporter nos
songes un peu plus haut que d’habitude. Les rendre un peu plus libres, un peu
plus détachés, comme ces ballons qui fusent vers le ciel sous le regard
émerveillé des enfants qui leur confient leurs vœux. Mais la Dame n’est pas que
Lune, elle est océan cravaté de trois points jaunes, personnage double, voguant
entre Miro et Cocteau, entre « la Plus Belle* » et « la
Bête ».
Et que lui murmure ce point,
souligné d’une larme soutenue par trois poissons, qu’Elle-il porte sur
l’épaule ? Un secret de marée, de soupe primordiale ? Un secret de
vide tout rempli de possibles ? À moins que ce ne soit un secret d’infini
que contemple son regard retiré.
Qu’est-ce donc que la vie ?
Un murmure, à l’oreille des quêteurs peut-être, à peine un murmure.
Un rêve, entre l’eau et le ciel.
Adamante Donsimoni
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/
« La plus belle »
sculpture de J. Miro que j’ai tant admirée au Grand Palais, il y a trop
longtemps et que je n’ai pas retrouvée sur le web.
08/04/2016
Volcan
Tout n’est plus que spasmes, grondements, fureur.
La fumée précède les langues du feu.
Chargé de soufre, l’air devenu irrespirable éteint la lumière, il fait nuit en plein jour.
La terre gémit, se tord, vomit la lave qui s’écoule, ruisseaux brûlants échappés de ses veines. Ils recouvrent, effacent, sculptent un nouveau paysage.
Demain, ici, un monde nouveau balbutiera. Mais aujourd’hui, continent à la dérive, sous le regard compatissant de la mère du Ciel, la terre enfante.
Toute destruction est renouveau.
Adamante (sacem)
Composition graphique (photo & dessin) Adamante
La fumée précède les langues du feu.
Chargé de soufre, l’air devenu irrespirable éteint la lumière, il fait nuit en plein jour.
La terre gémit, se tord, vomit la lave qui s’écoule, ruisseaux brûlants échappés de ses veines. Ils recouvrent, effacent, sculptent un nouveau paysage.
Demain, ici, un monde nouveau balbutiera. Mais aujourd’hui, continent à la dérive, sous le regard compatissant de la mère du Ciel, la terre enfante.
Toute destruction est renouveau.
Adamante (sacem)
Composition graphique (photo & dessin) Adamante
05/04/2016
Le petit cheval rouge
Le cirque de l’univers allume
ses étoiles
un petit cheval rouge
s’élance sur la piste
émotion de la voie lactée
il caracole parmi les astres
en fusion
sa cavalière
habillée de soleil
virevolte
pirouette
partout la fête
explosion de lumières
vibration des couleurs
sur une symphonie
Chagallienne
le dragon de l’amour
s’enflamme
exprime son génie
Love ! crie la Terre
love ! répond le Ciel
love ! martèlent les sabots
le petit cheval rouge
sème sur son chemin
marguerites et boutons d’or
un Elfe se penche
sa main emplie de fleurs.
©Adamante (SACEM)
sur le tableau Love8 de Martiros Hakopian (MarHak)
d'autres textes et l'image ICI
05/02/2016
Les roseaux près du ponton
L’armée des roseaux monte la garde près du ponton. Qui s’en
vient ou s’en va par la porte du ciel ? Que cache cette lumière aveuglante
entourée de ténèbres ? Aspire-t-elle la vie sidérée et muette, le flot
interrompu des eaux de la rivière ? Crache-t-elle des révélations à ce
peuple subjugué dressé vers le passage ? Rite ou curiosité de
l’ailleurs ? À moins que ce ne soit la même chose, le désir de savoir.
Un grand prêtre officie, consumé d’absolu. On croirait une
icône récipiendaire d’un secret inscrit sur les pierres d’un édifice en ruine
marquant la limite entre deux Univers.
Le bois des planches
humides a la couleur des nuages, un gris de cendres refroidies rompant avec
l’or des roseaux. Décor griffé de joncs et de branches dénudées. Il se joue là
une scène à la fois grandiose et banale. Captivante perception du monde des
métamorphoses. Un visage apparaît au travers de la fumée céleste, il chapeaute
les ruines, observe la troupe des fidèles avec ce manque d’aménité propre aux dieux de l’Olympe. Derrière
ce masque, l’imaginaire déchaîne sa crainte, son effroi. Cette vérité inscrite
au plus profond de tout ce qui est animé du souffle ne trouve aucun mot pour
s’exprimer. Un frisson l’accompagne, le froid, la mort.
Il n’est pas une herbe, pas
une goutte qui ne s’incline devant cette magie ruisselant de l’œil du ciel.
26/01/2016
Le chaos primordial
Le chaos primordial, un grand
charroi d’eau et de glace, débandade printanière, terre et ciel encore
confondus au point final du coït ultime présidant la séparation. Tout est là,
indéfini, se cherchant, pressé d’être. Erratique palpitation primale d’une cohésion
balbutiante. Dans cette gigantesque cohue, les formes se cherchent,
s’expérimentent, du monstre marin au visage de l’homme. Déjà l’effroi, le cri
en gestation. Le feu naissant des eaux vaporise la vie vers ce qui bientôt sera
nuage. Et dans ce bouillon de la première heure, le profil de Bastet émerge
lentement d’une flaque solaire comme pour indiquer au monde à venir le chemin
de la sagesse.
©Adamante (sacem)
05/07/2014
La danse de la pluie
Le ciel soudain se relâche, les nuages expirent le trop plein d’un long voyage. Crépitation des larmes venues d’un ailleurs lointain raconter la tristesse aux carreaux de mon bureau.
Quelque part dans le monde des gens meurent, de faim, de froid, d’abandon ; au fond d’un lit d’hôpital, sous les balles d’un assassin, les bombes d’une guerre ; dans un accident, un séisme, une tempête, un naufrage… Il est tant de façons de mourir, tant de façons de léguer la souffrance à ceux qui survivent.
La honte, l’impuissance, le désarroi accompagnent le regard que nous portons sur la mort, car la mort de l’autre est toujours douloureuse.
Un homme, un animal, un arbre, une terre, la destruction d’un être est comme un rêve exhalant son dernier souffle, il s’effondre avec en son dernier regard la lueur de l’incompréhension.
C’est ce regard que m’apporte la pluie ce soir et le carreau me raconte celui de l’éléphant empoisonné pour ses défenses, celui du rhinocéros mourrant de septicémie sa corne tronçonnée, celui du clandestin qui se noie, celui du dealer victime d’un règlement de compte, celui du cancéreux victime de la folie industrielle et des économies de marché, celui de l’enfant soldat privé de rêve, celui du vieillard dont la main orpheline se crispe sur l’absence…
Le vent gémit son impuissance.
Je me sens vide, comme éloignée de moi, égarée ? pas vraiment, lasse ? certainement.
Et pourtant, au travers de ce vide incertain, je perçois comme une sorte de bien-être, une sorte de réalisation nourrie d’abandon. Je sais qu’au fond, sans en comprendre les pas, cette danse absurde est normale. J’expérimente l’usure des galets, l’hypnose. Et tandis que la pluie redouble d’intensité, je perçois, inscrites dans mes chairs, des impressions de pluie qui m’apaisent.
Il n’est plus ni gaieté ni tristesse, je vis un entre deux d’émotion libéré de la pensée et de l’agitation.
Observatrice retirée, la vie, ma vie, toutes ces vies rythmées de morts, sont comme un film qui s’accélère et que j’observe en silence tandis que la pluie s’intensifie et bousculée de vent s’écrase sur les carreaux.
©Adamante (sacem)
Quelque part dans le monde des gens meurent, de faim, de froid, d’abandon ; au fond d’un lit d’hôpital, sous les balles d’un assassin, les bombes d’une guerre ; dans un accident, un séisme, une tempête, un naufrage… Il est tant de façons de mourir, tant de façons de léguer la souffrance à ceux qui survivent.
La honte, l’impuissance, le désarroi accompagnent le regard que nous portons sur la mort, car la mort de l’autre est toujours douloureuse.
Un homme, un animal, un arbre, une terre, la destruction d’un être est comme un rêve exhalant son dernier souffle, il s’effondre avec en son dernier regard la lueur de l’incompréhension.
C’est ce regard que m’apporte la pluie ce soir et le carreau me raconte celui de l’éléphant empoisonné pour ses défenses, celui du rhinocéros mourrant de septicémie sa corne tronçonnée, celui du clandestin qui se noie, celui du dealer victime d’un règlement de compte, celui du cancéreux victime de la folie industrielle et des économies de marché, celui de l’enfant soldat privé de rêve, celui du vieillard dont la main orpheline se crispe sur l’absence…
Le vent gémit son impuissance.
Je me sens vide, comme éloignée de moi, égarée ? pas vraiment, lasse ? certainement.
Et pourtant, au travers de ce vide incertain, je perçois comme une sorte de bien-être, une sorte de réalisation nourrie d’abandon. Je sais qu’au fond, sans en comprendre les pas, cette danse absurde est normale. J’expérimente l’usure des galets, l’hypnose. Et tandis que la pluie redouble d’intensité, je perçois, inscrites dans mes chairs, des impressions de pluie qui m’apaisent.
Il n’est plus ni gaieté ni tristesse, je vis un entre deux d’émotion libéré de la pensée et de l’agitation.
Observatrice retirée, la vie, ma vie, toutes ces vies rythmées de morts, sont comme un film qui s’accélère et que j’observe en silence tandis que la pluie s’intensifie et bousculée de vent s’écrase sur les carreaux.
©Adamante (sacem)
28/06/2013
Le plafond
Enfant je m’endormais en voyageant dans les mots de silence que me chuchotait le bois du plafond.
Chaque soir une nouvelle histoire surgissait et m’emportait dans sa patience de veine au souvenir de sève. Cette respiration de l’arbre était écrite là, sous mes yeux, elle était témoignage pétrifié des strates des saisons. J’y lisais les irrésistibles appels des printemps qui poussent la nature à ascendre, animée de ce désir frénétique de se mêler au ciel ; les stridulations brûlantes des étés qui accompagnent les transformations vibratoires d’un monde de fougue épris d’expériences nouvelles pour expérimenter la touffeur explosive des orages puis les langueurs assouvies qui y succédaient ; la plénitude des automnes accomplis, monarques des lumières et des saveurs, souverains avertis parés d’or et de rouille ; l’alchimie des hivers méditants et cavernicoles, dont le moindre souffle est avancée -infime mais péremptoire, vers la liberté des surfaces allongées au grand jour-, traversée des ténèbres, initiation des feux descendus de l’éther lutter contre les eaux et ressortir vainqueur, ressourcé et neuf pour recommencer le cycle diurne des transformations.
Je comprenais à lire ce ciel de ma chambre que tous les Êtres, qu’ils soient de chair et de sang, de racines et de branches, portaient en eux les stigmates de ces forces qui les inscrivent dans le grand cercle de la vie.
Et ces histoires, ces épopées, naïves ou enchantées, qui m’emportaient chaque soir vers les rives du sommeil, n’étaient rien d’autre, -avec des personnages différents-, que l’expression de ces forces, une représentation de ce cercle, que me racontait le plafond.
Il n’était aucun signe, aucun visage qu’il me montrait qui échappa à la règle. Si je n’en étais pas consciente alors, je savais que moi-même, en passant de la veille au sommeil, de mon matin à ma nuit, je ne faisais qu’accomplir ce cycle, en plus petit, en plus modeste, qui est le lot de tout ce qui vit et vibre.
Je pressentais que la mort avait sa place dans cette nuit, dans cette traversée des ténèbres, dans cette célébration d’un rite initiatique et confondant. Je pressentais que cette mort ne pouvait être que l’abandon de la lutte du feu contre l’eau redevenue souveraine, reprenant son bien, l’emportant vers un ailleurs qui nous interroge.
Je craignais pourtant que cette initiation d’un sommeil, similaire à ceux qui m’emportaient chaque soir, ne débouchât pour moi sur une nouvelle naissance, m’échouant sur une autre rive, un autre monde, où peut-être un hiver accouche d’un printemps pour poursuivre ce rite incessant des transformations et des engendrements.
Je ressentais cette crainte d’abandonner, de perdre, ceux qui m’accompagnaient ici et que chaque matin me faisait retrouver, soulagée.
Chaque soir me voyait m’aliter en espérant, sans y croire, une éternité de la vie telle que je la vivais le jour.
Mais le plafond fascinateur l’emportait toujours sur ma crainte et je plongeais, sans même m’en apercevoir dans ce sommeil si riche en questions restées sans réponses.
©Adamante
Un livre dans lequel je suis publiée
Un article qui en parle
01/05/2013
Paroles de Source
Les cordes
trop tendues
de ton esprit
grincent
pression répétitive
infernale
d’un archer fou
qui t’envahit de ses discordances.
Pas de repos
pas d’éclaircie
la solitude
le dégoût des non dits
des mensonges
des médisances
du mépris…
Prise dans ce tumulte
ballottée d’espace désaccordé
dans ce trouble de l’éther
ne sombre pas !
Ne cède pas
aux désillusions
aux attentes
aux rancœurs
tout cela n’est que mensonge.
Regarde vers l’azur
n’importe quel azur
pourvu qu’il soit silence
pourvu qu’il soit paix
pourvu qu’il soit eau
surface plane
reflétant un ciel neutre.
Tu dois t’extraire du monde
ne pas t’avilir à attendre
résister par l’abandon
confiant
à l’indéfini.
Jamais rien ne viendra
jamais
que de toi.
Tu es ta propre source
ton unique source
en toi réside l’infini
en toi réside ce plein
que d’aucuns
parfois
vampirisent
te laissant
seule
épuisée
avant même que tu en prennes conscience.
Relâche !
Il ne sert à rien de tenir
Relâche !
Il ne sert à rien de te plaindre.
L’instant emporte
toujours
avec lui
l’instant d’avant.
Ainsi il te libère.
Ne prolonge pas celui du trouble.
Relâche !
Et si tu parles
parle de soleil
d’espoir
de joie
de tendresse
Que tes mots soient purs
libres de tout passé
neufs
toujours renouvelés.
N’oublie pas
tu crées
par eux
par tes pensées
par tes silences.
Relâche !
Ton chemin
plus que tout autre
est solitaire
sans chapelle
sans rail
sans tracé apparent.
Au plus fort de la tourmente
par la vertu
de ces quelques mots égrainés
tu retrouves ta route.
Un sourire naissant te l’indique.
Aie confiance
là est ta place.
©Adamante
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