Photo ABC |
L’attente de la forêt
Ils se sont pris les branches dans l’automne les feuillus de la forêt. Plus une feuille pour échanger avec le vent
un secret de sève
une nouvelle du lointain-
reste le silence
Les feuilles désormais tapissent le sol et marquent chacun de mes pas de leur haleine froissée d’humidité
un parfum d’humus
s’élève du tapis sombre-
tout est nostalgie
Le
vent se faufile entre les bras dénudés qui semblent implorer le ciel,
et sa voix déchire la canopée de ses gémissements sifflants. Le
costumier de l’hiver n’aime pas la couleur, il habille les sous-bois de
gris et de marrons.
l’heure n’est plus aux chants
et l’espace rétrécit
invite au sommeil
Il
se pourrait que demain, le blanc recouvre tout. Il me semble qu’ici
tout aspire à cet intermède lumineux pour masquer un temps la tristesse,
et accrocher du rêve des pieds à la cime des arbres, où une arche se
dessine pour accueillir la magie. Je le pressens, le vent aussi espère
la neige, il aime la faire danser
son souffle amoureux
sur la Belle immaculée
et tout s’illumine.
Le vent et le froid de l'hiver ont apporté le givre, les arbres auraient pu resplendir si le brouillard n'avait pas barré la route au soleil, demain peut-être la neige. L'hiver a tant de choses à nous dire...
RépondreSupprimerNous avons tant perdu depuis des années, le rêve nous raconte un passé que le présent contrarie, même la neige devient toxique.
SupprimerOn aimerait avec tes mots se promener doucement sur le tapis de feuilles de la forêt en attendant la neige qui réjouit les enfants et désespère les conducteurs.
RépondreSupprimerMais les bois par chez moi sont aux chasseurs et la neige dit-on est chargée de polluants. Triste époque qui gâche les plus beaux lieux de ressourcements !
Tu as raison, à présent c'est l'imaginaire d'un temps révolu qui raconte encore l'histoire. Puissions-nous voir l'humanité -et surtout ses dirigeants- en prendre conscience. L'argent ne se mange pas. Amitiés.
SupprimerBonjour Adamnte,
RépondreSupprimerCette photo d'ABC a réveillé plusieurs souvenirs de balades dans une forêt des Hautes Alpes où vit ma belle-mère. Cette forêt où le vent n'arrive pas à couvrir les chants des oiseaux... Tant de plaisir à revivre tout cela à travers ton texte également.
Merci Adamante
;)
Merci à toi Martine, nous partageons beaucoup de souvenirs, souhaitons aux plus jeunes d'en avoir d'aussi beaux.
SupprimerC'est tellement beau la forêt sous la neige avec son silence, les empreintes sur le sentier,sa poudreuse qui pleut des branches et nos pas qui ont peur d'abîmer ce merveilleux tapis !
RépondreSupprimerMerci Adamante
Cette beauté nous devons en parler pour qu'elle perdure, tu le fais merveilleusement bien. Belle soirée.
SupprimerBonjour, Adamante
RépondreSupprimerJ'ai essayé de mettre un com ce matin. Apparemment, il n'est pas sorti.. Je le reprends ici.
J'ai apprécié ton haïbun particulièrement lumineux. Le coeur de la forêt continue de battre malgré son silence grâce à cet humus qui exhale son parfum et à la magie du vent qui contribue à "accrocher du rêve des pieds à la cime des arbres",
"le vent aussi espère la neige, il aime la faire danser"..Jolie personnification du vent qui donne lieu à un haïku qui est une vraie trouvaille,
"son souffle amoureux
sur la Belle immaculée
et tout s’illumine".
Merci infiniment pour cette très jolie balade poétique en forêt à tes côtés.
Amitiés
Claudie
Gel ou neige sous la futaie et la magie nous accroche, bel haïbun, Adamante
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