des diamants sont cachés-
la quête du cœur
Vertige chamanique
Il arrive parfois que, sans le moindre signe annonciateur, l’on pénètre au-delà de l’habituel comme cela m’est arrivé ce matin là. Trouble et surprise se mêlent alors quand, l’espace d’un instant, s’entrouvrent les portes d’un monde insoupçonné jouxtant le nôtre.
C’est comme un rayon de lumière qui traverserait la nuit pour nous révéler un univers habituellement enclin à se cacher.
Délire d’idéalistes se gaussent les défenseurs du rationnel. Est-ce pour se préserver ? Ce monde se refuse aux pragmatiques pour s’offrir aux insouciants qui rêvassent le nez en l’air, mais...
comme tout est lourd
blanc jaune et vert en fusion
et le rouge du sang
Au travers de cette porte, le petit peuple des grands espaces s’était soudain dévoilé à moi au travers des plis d’un papier d’emballage froissé. Ce fut une révélation.
J’eu soudain le regard jonché d’herbes, et mes yeux, tout humides des embruns d’une source qui murmurait à l’oreille de mon rêve sa chanson d’amour pour la terre, me déposèrent ébahie sur une plage où mon humanité se sublimait.
Je découvrais des visages, des silhouettes d’une nature foisonnante animée d’une folle envie de vivre et de s’aimer. Que de murmures s’échangeaient là, que de bouche à oreille dont je ne pouvais hélas pénétrer les arcanes. Ma capacité est hélas bien trop humaine pour que je puisse capter ces finesses que mon cœur ressentait. Mais mon esprit, libéré des inconséquences terriennes, se mit à galoper à travers les grands espaces de l’espoir où un chaman de Mongolie frappant sur son tambour saluait Géronimo* nous rappelant que “Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché, alors on saura que l’argent ne se mange pas.”
vertige chamanique
exaltation des formes-
abysses de papier
*Go Khla Yeh, en langue apache “Celui qui bâille” - dit Géronimo (1829/1909)
chaman et guerrier apache
Adamante Donsimoni
16 décembre 2024 ©sacem
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8 mars 2022 ©SACEM
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| Photo ABC |
L’attente de la forêt
Ils se sont pris les branches dans l’automne les feuillus de la forêt. Plus une feuille pour échanger avec le vent
un secret de sève
une nouvelle du lointain-
reste le silence
Les feuilles désormais tapissent le sol et marquent chacun de mes pas de leur haleine froissée d’humidité
un parfum d’humus
s’élève du tapis sombre-
tout est nostalgie
Le
vent se faufile entre les bras dénudés qui semblent implorer le ciel,
et sa voix déchire la canopée de ses gémissements sifflants. Le
costumier de l’hiver n’aime pas la couleur, il habille les sous-bois de
gris et de marrons.
l’heure n’est plus aux chants
et l’espace rétrécit
invite au sommeil
Il
se pourrait que demain, le blanc recouvre tout. Il me semble qu’ici
tout aspire à cet intermède lumineux pour masquer un temps la tristesse,
et accrocher du rêve des pieds à la cime des arbres, où une arche se
dessine pour accueillir la magie. Je le pressens, le vent aussi espère
la neige, il aime la faire danser
son souffle amoureux
sur la Belle immaculée
et tout s’illumine.
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| Image Françoise Isabel |
Boules en folie
Du ciel, un angelot observe l’agitation de la terre, le bébé joufflu des nuages, auréolé de blanc, doigt levé, compte les points
dans le bleu Chagall
une lune un peu perdue
toque à la fenêtre
En bas, une petite boule aux joues rouges poursuit sa mère en pouffant, elles glissent sur le grand toboggan du ciel qui file vers la mer. Une autre auparavant a basculé dans le vide, elle a perdu la course
là un grand fourbi
accueille les malchanceux-
le vent a soufflé
Depuis la nuit des temps, le jeu se continue. L’un poursuit l’autre et je me demande s’ils arrivent à se rattraper ou à rattraper quoi que ce soit.
le plaisir du jeu
c’est sans doute ça le but
l’amour et la joie.
Adamante Donsimoni ©sacem
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| Encre, brou de noix, acrylique sur toile libre (31x31) |
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Rembrandt (Rembrandt van Rijn) (Pays-Bas, Leiden 1606-1669 Amsterdam) |
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| une œuvre de Victor Hugo (BNF) |