Voyage onirique
J’ai souvent voyagé dans mes rêves, ne sachant trop ce qu’était la réalité pour les définir hors d’elle, mais l’important pour le voyageur onirique est de vivre intensément le voyage afin qu’il vous marque de son expérience.
« Sans sortir de chez lui le sage connaît l’univers et les hommes. » Voici, rendu de façon succincte, ce qui me reste d’une pensée de Lao Tseu. Parcourir le monde chez soi, en soi ou en chaussant ses bottes de sept lieux n’a, c’est vrai, que bien peu d’importance. Ce qui compte est le vécu, la conscience d’être à chaque instant du voyage. On peut se perdre à courir trop loin, ignorants que nous sommes à chercher ailleurs ce qui est en nous.
Dans mon rêve le soleil inondait de sa lumière un ciel vaguement brumeux où flottait un nuage rosissant, juste au-dessus d’un impossible oiseau tenant de la chauve-souris et de l’albatros. Peut-être une chimère.
Sous ce qui me semblait être un arbre à palabres, aux plumetis roses et jaunes, une déesse tellurique, coiffée de cornes de cerf à l’instar des déesses celtes, se tenait droite comme la justice tandis qu’une sorte de roi pressé, aux enjambées de danseur, terminait sa course devant elle.
Était-ce pour lui rendre hommage, pour lui délivrer un message, ou n’était-il qu’un époux volage ? La Dame peu amène, drapée dans sa grandeur, le toisait du regard sans bouger. Derrière lui un enfant levait les bras semblant prendre plaisir, comme tout ceux de son âge, à l’arrivée d’un cavalier sans cheval. À l’horizon deux voiles s’éloignant de la côte commençaient à disparaître dans le brouillard.
Je regardais la scène essayant d’en saisir le sens. J’eus la sensation désagréable de faire partie de ceux qui écoutent aux portes. Mais aucun son, aucun mot ne me parvint. Le silence était lourd comme à l’intérieur d’une cage de verre. Je percevais la vibration de l’espace où tout se mélangeait, et je reste aujourd’hui convaincue d’avoir remonté le temps, de m’être égarée dans une dimension parallèle où je n’avais pas ma place.
Eux me voyaient-ils ?
nostalgie ce soir
la nuit a effacé le jour-
dedans moi, le vent
Bonsoir Adamante, tout comme pour les autres Brins de l'Herbier, j"ai aimé ma lecture chez toi aussi... les plumes ont été fertiles sur cette récréanote, merci... amitiés, JB
RépondreSupprimerMerci, JB, un plaisir que ces partages dans le grand livre de l'Herbier.
Supprimerles rêves sont porteurs de messages...
RépondreSupprimerencore une bien belle page Adamante
Le sage nous unit dans une diversité d'interprétation au regard de ta récréanote... Les rêves ne sont jamais neutres, leur lecture est une porte entrebâillée sur soi-même...
RépondreSupprimerC'est toujours un plaisir de découvrir la vision de chacun des brins.
Bonne semaine !
Le monde des rêves est riche de mystère, de questions... et de réponses rébus. Bel haïbun Adamante!. Ta récréanote à également superbement inspiré les brins.
RépondreSupprimerBonne semaine et à bientôt
:)