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23/12/2024

Vertige chamanique

 


Vertige chamanique

 

Il arrive parfois que, sans le moindre signe annonciateur, l’on pénètre au-delà de l’habituel comme cela m’est arrivé ce matin là. Trouble et surprise se mêlent alors quand, l’espace d’un instant, s’entrouvrent les portes d’un monde insoupçonné jouxtant le nôtre.

C’est comme un rayon de lumière qui traverserait la nuit pour nous révéler un univers habituellement enclin à se cacher.

Délire d’idéalistes se gaussent les défenseurs du rationnel. Est-ce pour se préserver ? Ce monde se refuse aux pragmatiques pour s’offrir aux insouciants qui rêvassent le nez en l’air, mais... 


comme tout est lourd

blanc jaune et vert en fusion 

et le rouge du sang


Au travers de cette porte, le petit peuple des grands espaces s’était soudain dévoilé à moi au travers des plis d’un papier d’emballage froissé. Ce fut une révélation.

J’eu soudain le regard jonché d’herbes, et mes yeux, tout humides des embruns d’une source qui murmurait à l’oreille de mon rêve sa chanson d’amour pour la terre, me déposèrent ébahie sur une plage où mon humanité se sublimait.

Je découvrais des visages, des silhouettes d’une nature foisonnante animée d’une folle envie de vivre et de s’aimer. Que de murmures s’échangeaient là, que de bouche à oreille dont je ne pouvais hélas pénétrer les arcanes. Ma capacité est hélas bien trop humaine pour que je puisse capter ces finesses que mon cœur ressentait. Mais mon esprit, libéré des inconséquences terriennes, se mit à galoper à travers les grands espaces de l’espoir où un chaman de Mongolie frappant sur son tambour saluait Géronimo* nous rappelant que Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché, alors on saura que l’argent ne se mange pas.”


vertige chamanique 

exaltation des formes- 

abysses de papier



*Go Khla Yeh, en langue apache “Celui qui bâille” - dit Géronimo (1829/1909) 

chaman et guerrier apache

 

Adamante Donsimoni 

16 décembre 2024 ©sacem


D'autres textes sur cette image sur

L'HERBIER DE POÉSIES 



25/11/2024

Galaxia

 

Galaxia - récréanote-




Elle danse sur la musique du cosmos, ce silence stellaire où des milliards d’astres se balancent au-dessus de nos têtes et nous font nous sentir si petits. 

Dans sa robe poussière de lune, ses escarpins années-lumière, elle gravite sur le chemin flamboyant de la voie lactée. Étoile d’or, nébuleuse rougeoyante de la poussière interstellaire, elle tournoie au rythme du métronome de l’espace, danse sacrée de l’immortalité promise au fils de Zeus et d’une mortelle. Le ciel nous inspire tant d’histoires !

Le domaine de l’infini, malédiction des dieux, nous séquestre dans le temps, alors elle danse. Ses yeux sont des oiseaux qui ne cessent de battre des ailes pour s’en échapper, mais comment vaincre l’attraction des trous noirs pour atteindre l’immanence de l’indéfini, la liberté que confère le sacré ? 

Sa bouche est un coquillage d’où s’échappe le chant de l’Océan céleste quand le ciel, lavé de toutes ses eaux, se crible de lumières au-dessus de nos têtes. 

Ce chant de sirène, pulsar dans la nuit bleue, trouble l’âme ravie des poètes et des fous 



l’utopie est splendeur

exhalée de la boue-

l’Homme va - pieds nus



Adamante Donsimoni - 16 novembre 2024 


Son de Jupiter - Nasa - 



Page 238 d'autres textes sur la même image 

10/11/2024

Voyage onirique

 

Voyage onirique 

 

    J’ai souvent voyagé dans mes rêves, ne sachant trop ce qu’était la réalité pour les définir hors d’elle, mais l’important pour le voyageur onirique est de vivre intensément le voyage afin qu’il vous marque de son expérience. 

    « Sans sortir de chez lui le sage connaît l’univers et les hommes. » Voici, rendu de façon succincte, ce qui me reste d’une pensée de Lao Tseu. Parcourir le monde chez soi, en soi ou en chaussant ses bottes de sept lieux n’a, c’est vrai, que bien peu d’importance. Ce qui compte est le vécu, la conscience d’être à chaque instant du voyage. On peut se perdre à courir trop loin, ignorants que nous sommes à chercher ailleurs ce qui est en nous. 

    Dans mon rêve le soleil inondait de sa lumière un ciel vaguement brumeux où flottait un nuage rosissant, juste au-dessus d’un impossible oiseau tenant de la chauve-souris et de l’albatros. Peut-être une chimère. 

Sous ce qui me semblait être un arbre à palabres, aux plumetis roses et jaunes, une déesse tellurique, coiffée de cornes de cerf à l’instar des déesses celtes, se tenait droite comme la justice tandis qu’une sorte de roi pressé, aux enjambées de danseur, terminait sa course devant elle. 

    Était-ce pour lui rendre hommage, pour lui délivrer un message, ou n’était-il qu’un époux volage ? La Dame peu amène, drapée dans sa grandeur, le toisait du regard sans bouger. Derrière lui un enfant levait les bras semblant prendre plaisir, comme tout ceux de son âge, à l’arrivée d’un cavalier sans cheval. À l’horizon deux voiles s’éloignant de la côte commençaient à disparaître dans le brouillard. 

    Je regardais la scène essayant d’en saisir le sens. J’eus la sensation désagréable de faire partie de ceux qui écoutent aux portes. Mais aucun son, aucun mot ne me parvint. Le silence était lourd comme à l’intérieur d’une cage de verre. Je percevais la vibration de l’espace où tout se mélangeait, et je reste aujourd’hui convaincue d’avoir remonté le temps, de m’être égarée dans une dimension parallèle où je n’avais pas ma place. 

Eux me voyaient-ils ? 

 

nostalgie ce soir

la nuit a effacé le jour-

dedans moi, le vent

28/10/2024

Horizon bavard

 

Adamante Donsimoni - acrylique sur papier froissé - Chamiliale -


Horizon bavard 



Debout au bord de la nuit, le front tourné vers l’horizon, ils observent le ciel. Sages et chats contemplent les ombres qui s’y découpent. La voûte céleste est un miroir où chacun se cherche et se reconnaît dans les constellations. Leur avenir y est écrit, ils décryptent le moindre signe.

Ô combien d’histoires s’y racontent ! Combien de vies y sont inscrites à l’encre invisible des ans qui passent. Il semble que tous les temps s’y confondent, regards présents, regards d’antan, y laissent ou ont laissé leur marques bousculées de vents et de nuées. 

« C’était hier, soliloque un nuage,  hier ou peut-être avant hier ou encore bien avant, j’ai oublié. J’ai l’esprit bien trop embrumé ce soir, un mauvais rhume sans doute, et me voici la goutte au nez. Presse-toi, presse toi, il te faut trouver un sommet où te mettre à l’abri, il ne faut pas t’appesantir ici si tu ne veux pas disparaître, il y a bien trop de passage, de fantômes et courants d’air. »


Sous la lune rousse

des nuages en débandade

le réveil des anges


l’oubli marie la mémoire

le vrai amoureux du faux.



Adamante Donsimoni

25 octobre 2024 -  (tanka-prose)


D'autres poèmes (même thème) sur l'HERBIER DE POÉSIES





 

13/03/2024

Roumi - le bonheur de lire

 

Bonjour à vous qui passez par ce blog,

   Je vous avais parlé ici de ce qui était à venir. Je vous parle aujourd'hui de ce qui fut et sans aucun doute sera. 

Voici donc une invitation à écouter Roumi, à découvrir mes comparses de la soirée, Serge et Sylvie. 

Serge, le traducteur et Sylvie pour la lecture. Vous allez découvrir tout cela.

Personnellement j'ai lu deux contes : "Moïse et le berger" ainsi que "La gazelle dans l'étable aux ânes".

Alors je vous invite à vous installer confortablement, à fermer les yeux et à écouter. Roumi, c'est la spiritualité, la profondeur sans oublier l'humour. 

Un vrai bonheur à lire et entendre.

 

Adamante

 



 

21/01/2024

Les mâchoires du froid

Photo Laurence B - Prise au Canada

 


En ce jour blanc, rien pour écorcher le silence. Il s’insinue partout, jusque dans mes pensées. Je me rappelle l’enfance quand, le nez collé au carreau, je contemplais l’éternité accompagner la lente descente des flocons. Quel étrange ballet. Encore aujourd’hui, il n’est pas un souffle de vent. Qu’est-ce qui pousse chacun d’eux à dévier ainsi sa route ? Tous semblent vouloir retarder le moment crucial du contact avec le sol. Est-ce l’amour du vol ou la prescience  d’une fin prochaine ? Une éphémère, peut-être, pourrait donner la réponse, mais il fait bien trop froid pour un si frêle insecte. 

Après ma longue promenade, avant que tout le ciel ne déverse une nouvelle fois son trop-plein de papillons glacés, je me suis installée près du feu, avec pantoufles, plaid et fauteuil afin de raviver mes extrémités gelées. C’est à peine si mon pied remue à rythmer le souvenir du craquement de mes pas dans la neige,  deux temps, peu de mesures et pas de da capo. Décidément, le jour est placé sous l’égide de l’immobile. 

Non loin de la maison, j’ai croisé un archange empêtré dans les broussailles, prisonnier de la glace, figé en plein élan. Qu’était-il venu faire ici ?  Je l’ai regardé longuement. Plantée face à lui, j’ai oublié le temps. À chaque instant je m’attendais à le voir s’envoler tant il semblait mettre d’efforts à s’extirper de sa prison de cristal. Mais il est resté là, téméraire et pourtant vaincu. 


Patience du ciel

et illusion du temps -  

les mâchoires du froid



Adamante Donsimoni 

©musicstart-sacem

18 janvier 2024


D'autres poésies sur l'Herbier de poésies Page 227

Je vous invite aussi à regarder mon précédent poste "LA QUÊTE DE L'AMOUR"





23/02/2023

Partager sa joie !

 

Je suis sur un petit nuage 😉


        Juste un petit mot en ce jour pour vous faire partager ma joie. 

 

        Je me suis inscrite en juin de l'an dernier au concours 2022 de la Société des Poètes Français avec deux ouvrages. Le premier édité et le second en attente d’édition :

 

- Le Faiseur d’Accueil et autres Contes Ed. Panafrika

 

- Le Trait entre deux Rives - recueil de poésies en attente d'édition -


        Je viens de recevoir le résultat, mes deux livres ont été primés et ont reçu tous deux le prix Jules Supervielle. 

 

        Devenir lauréat d'un prix n’est pas une garantie lorsque l’on concourt, mais en obtenir deux pour deux ouvrages présentés, cela je ne m’y attendais vraiment pas.  


        La remise des prix se tiendra le 31 mars prochain à Paris.

 

                    Adamante


Ce livre est disponible auprès de moi 18 € + frais d'envoi 6 € = 24 €

 Il suffit de m'adresser un message. 


Pour l'envoi, il faut tenir compte de son poids  (422 g) tenant à la qualité du papier. 
Le coût en lettre suivie est de 6,39 € 

Membres de l'HERBIER 18 €


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Pour écouter un extrait de mon précédent livre : 

ROMANO les lettres à Grand-père



Tout savoir ou presque sur le livre toujours disponible auprès de moi.





 

 

02/02/2023

Les murs de l’hiver

   
    Je n'ai pas pour habitude de poster ici des textes trop longs, mais j'avais envie de vous présenter ce qui est l'esquisse d'une idée, celle d'un futur livre peut-être où il sera sans doute beaucoup question de la Creuse.
    Et merci de votre visite. 
Adamante 

      Les murs de l’hiver



    L’hiver quand il neige et que la nuit s’annonce généreuse de flocons il faut être prévoyant. Il est souhaitable d’avoir une pelle à la maison. C’est peut-être à cette condition qu’au matin il sera possible de sortir de chez soi. 
    Antariaux, février mille neuf cent cinquante-six. Après un mois de janvier printanier, il a neigé le jour et la nuit durant. Les heures enveloppent la nature et les maisons d’un silence de plus en plus épais. Rien ne dure, chacun ici le sait, mais dans cette campagne muette l’instant semble s’éterniser. Dehors les températures sont extrêmes et le vent qui se lève renforce la sensation du froid, il gémit à la fenêtre bousculant les flocons et dressant les congères.
    Certains cette nuit-là ont rendez-vous avec la mort comme Maxime Gobillard, toute première victime, retrouvé pétrifié place Marceau à Limoges. En Creuse, à la Courtine, le thermomètre chute jusqu’à moins vingt et un degrés. Partout les routes sont impraticables. Les villages sont isolés et le froid condamne les plus démunis. Ils décèdent suite à une congestion, qui dans sa cabane, qui sur le chemin, incapable de se relever après une chute, qui encore sur la route, victime du blizzard. Le froid est redoutable quand on manque de tout. 
    Au matin, la lourde porte en bois de la maison familiale s’ouvre sur un mur blanc. Sensation oppressante que de se sentir piégé dans sa propre demeure. La pelle entre en action. Le froid en profite pour s’immiscer dans la grande salle où le feu continue de ronfler dans la cheminée. Mais pour sortir il faut dégager un accès vers le chemin principal, prendre des nouvelles des voisins, se libérer coûte que coûte de cette sensation d’étouffement. 
    L’enfant se souvient. Le passage une fois dégagé, elle marche entre deux murs qui occultent le paysage. Il n’y aura pas classe aujourd’hui, c’est une joie, mais elle a beau aimer la neige, son ressenti est désagréable entre ces murs plus hauts qu’elle. Avec cette absence d’horizon, elle vit un enfermement en plein air. 
    Son père alors la prend sur ses épaules, la vue se dégage, elle voit loin. Dominant la campagne, elle découvre un monde d’une pureté éblouissante. Tout est si blanc sous les premiers rayons du soleil, elle est obligée de cligner des yeux. Une pureté pareille n’est sans doute pas faite pour être contemplée trop longtemps, d’autant que le froid commence à faire sentir sa morsure au travers de ses vêtements. Il est temps de rentrer.     
    De retour auprès du feu, la famille se rassemble pour se réchauffer et le corps et le cœur d’une bonne tisane de thym sucrée avec le miel des abeilles de pépé. L’enfant a une pensée pour les ruches, pépé a dû anticiper et les protéger de son mieux.
    Il flotte dans l’air une sensation de bien-être et de joie simple. Pépé lui répète qu’il faut bien travailler à l’école pour réussir sa vie, c’est son leitmotiv. Elle lui sourit mais son attention est ailleurs. L’idée de réussir sa vie est un concept bien trop abstrait pour susciter son intérêt alors que devant elle les bûches l’invitent à voyager au travers du bois qui se fend, craque en gerbes d’étincelles sous la voracité des flammes. Cette beauté la captive. 
    Elle est déjà très loin. Les yeux rivés sur les flammes elle a quitté la pièce, elle pérégrine dans un autre univers. Elle accueille, se confond aux formes, aux couleurs, au moindre bruit, au plus discret chuintement des braises qui soupirent. Elle est ce feu qui chante, se cabre, parfois se cache à l’intérieur des bûches noircies pour réapparaître soudain en fusant joyeusement vers l’ombre du conduit de la cheminée.
    Bien au-delà, un monde impalpable qu’elle serait incapable de nommer s’exprime au centre de sa poitrine. Le feu a révélé le pouvoir de l’amour sorcier, ce sentiment qui crée et consume tout à la fois, faisant se mêler le début et la fin, la tristesse et la joie ; à cet instant elle comprend que la mort fait partie de la vie, qu’elles sont indissociables. 
    Ce soir en France, il neige dans beaucoup de régions, mais pas ici malgré les prévisions de la météo. Le ciel semble l’annoncer pourtant mais pour l’instant il la retient, comme un bien précieux que l’on souhaite conserver encore un peu avant de lui donner sa liberté.
    Assise sur le canapé où j’écris, je voyage à travers les mots qui se donnent aux lignes et relatent un temps à la fois proche et lointain, un temps inscrit au-dedans du corps pour assouvir l’immense désir de l’Esprit. Désir de neige, de ses hypnotiques flocons.

 Adamante Donsimoni 23 janvier 2023 ©sacem

02/01/2023

L’ARBRE D’HIVER

 



L’arbre tend les bras vers la lumière

La lune sourit

Et la rose doucement ferme les yeux

La nuit embrasse les rêveurs

Un sourire se pose sur le repos bien mérité

Doucement sur la terre gelée 

Quelque chose frémit

C’est illusion que de penser

Le monde endormi

Dans le secret de l’ombre

L’ancien accouche du nouveau

Bientôt, à la fonte des neiges

Il poussera son premier cri

Alors les rêveurs se lèveront

Retrousseront leurs manches

Et chanteront en chœur

Pour saluer la vie.


Adamante Donsimoni ©sacem




D'autres poèmes sur cette image ici.

 


13/11/2022

Petite chose gourmande


Adamante Donsimoni - aquarelle




  Une petite comète à tête de chat, qui semble bien l’avoir perdue sa tête, roule-vole sur le fond miellé d’un ciel estival plein d’énergies pétillantes et de couleurs désinhibées. Elle me précède sur le chemin, à moins que je ne la suive, l’air de rien, le nez au vent. 

Je veux m’imprégner de la moindre de ses mimiques. Les yeux emplis de succulence, la chose succombe sans aucune retenue, je feins l’indifférence et me retient de rire. Cette Maya aux joues rebondies, gavée et toujours avide semble-t-il de nectar, ne cesse de se lécher les babines. 

La hors-la-loi de la morale fait plaisir à voir, céder à l’envie n’est pas là concupiscence mais épanouissement. Il ne faut pas cacher qu’on aime quand on aime comme ça. Moi, je me régale à l’observer, je l’avoue sans difficulté


cette gourmandise 

est une invitation à vivre-

bonheur sans honte


aux pays de la joie

la règle est jouir d’aimer



©Adamante Donsimoni 

 6 novembre 2022 (sacem)


D'autres texte sur cette aquarelle sur l'Herbier de Poésies 

mon précédente article LE PETIT CHEMIN




08/11/2022

LE PETIT CHEMIN

 

"Il était une fois" illustration de mon livre Le Faiseur d'Accueil & autres contes.


     À lire et écouter ce qui fleurit dans les champs de la culture quelques points zéro cultivés par des maîtres ascensionnés ou des êtres lumineux incarnés sur notre belle Terre pour aider, je me dis que l’extérieur est bien fascinant. On y trouve tout comme au supermarché, en formes et en couleurs, en promesses plus formidables les unes que les autres.  Il n’est qu’à cliquer pour être transporté bien au-delà de nos rêves les plus insensés. 

     On embarque pour une traversée vers une réalisation qu’envieraient les Dieux mêmes. La vie, la force, la joie, l’abondance sont au bout du chemin, il n’est qu’à se laisser porter par une voix angélique et de fermer les yeux pour traverser les galaxies, boire à la Source de la Lumière et revenir transformés et rayonnants. Le rêve !

     Ma foi, quand la musique s’arrête, que la voix s’éteint, qu’on retrouve son petit train-train rythmé par les bricoles du quotidien qui résistent à se plier à toutes ces promesses, on se débat, on se désespère, on se culpabilise, on déprime, et fatigué de tant d’efforts, on finit même par ressentir de la colère. Fini le beau sourire de celui qui vient de découvrir la vierge au coin du bois, le cœur porté par la chorale des anges, la bouche est amère et la pensée rugueuse. Alors on rallume la machine, on se connecte, on recommence à écouter la voix qui nous rassure, elle promet que toutes les belles choses que l’on inscrit avec conviction dans le réseau sans fil de l’Univers vont immanquablement se réaliser, et pour vous aider plus encore, elle vous propose le séminaire qui vous aidera à vous hisser à votre top niveau de créateur éclairé.  Cette fois c’est certain se dit-on, je vais tout bien faire, tout bien apprendre, je fonce. Mais… hélas, hélas. La petite voix intérieure n’est pas au diapason, elle se fiche du tiers comme du quart de nos petites sauteries spirituelles, pas de jackpot au bout du séminaire, la lumière, la paix et la sagesse ne sont pas au rendez-vous. Et pourquoi donc ?

     C’est simple, et comme tout ce qui est simple, voilà que ça se complique. Ce n’est pas à l’extérieur, en parcourant l’espace et les galaxies, à cheval sur son imaginaire en fête, que l’on trouve la Source de la Lumière et la paix qui accompagne. 

     Cette lumière, c’est l’Amour, mot galvaudé s’il en est, et qui peut faire sourire si on le considère du pays des tout beaux tout gentils, mais cet amour-là est une force, une immense force, la vibration qui se donne sans attente de retour, celle qui dilate le cœur et toutes les cellules du corps, celle qui crée par nature et maintient la cohésion du monde. Cette lumière on ne peut la trouver qu’en soi car c’est en soi que la porte qui débouche sur le monde dont tout dans l’Univers est issu se trouve, et nous aussi sommes faits de cette poussière d’étoile. Descendre en soi, au centre de nos espaces intérieurs, il n’est d’autre chemin que celui-ci. Tous les autres sont illusion, un jeu que l’on se joue à soi-même. Un spectacle trop rutilant avec de fausses lumières, de fausses joies, une mise en scène avec explosion de pétards et de feux d’artifices qui une fois éteints vous laisse vide et épuisé. Miroir aux alouettes, piratage…

     La vraie lumière n’est pas spectaculaire, elle ne promet aucun pouvoir, elle ne promet rien, elle englobe, elle berce, elle est tendresse, elle est douceur. Et miracle, par sa simple présence elle nous comble effaçant ainsi tous nos désirs parce que les désirs se situent à l’extérieur, et que nous sommes dedans. 

     Cela c’est le petit chemin. On a le choix d’emprunter l’autoroute de l’illusion, mais grande cavaleuse du temps elle comporte toujours un péage. Mon sentiment est que l’on ne marche jamais si bien que sur ce petit chemin qui serpente dans l’instant éternel dans lequel on peut enfin s’abandonner à vivre, tout simplement.



Adamante Donsimoni ©sacem

7 novembre 2022