des diamants sont cachés-
la quête du cœur
Vertige chamanique
Il arrive parfois que, sans le moindre signe annonciateur, l’on pénètre au-delà de l’habituel comme cela m’est arrivé ce matin là. Trouble et surprise se mêlent alors quand, l’espace d’un instant, s’entrouvrent les portes d’un monde insoupçonné jouxtant le nôtre.
C’est comme un rayon de lumière qui traverserait la nuit pour nous révéler un univers habituellement enclin à se cacher.
Délire d’idéalistes se gaussent les défenseurs du rationnel. Est-ce pour se préserver ? Ce monde se refuse aux pragmatiques pour s’offrir aux insouciants qui rêvassent le nez en l’air, mais...
comme tout est lourd
blanc jaune et vert en fusion
et le rouge du sang
Au travers de cette porte, le petit peuple des grands espaces s’était soudain dévoilé à moi au travers des plis d’un papier d’emballage froissé. Ce fut une révélation.
J’eu soudain le regard jonché d’herbes, et mes yeux, tout humides des embruns d’une source qui murmurait à l’oreille de mon rêve sa chanson d’amour pour la terre, me déposèrent ébahie sur une plage où mon humanité se sublimait.
Je découvrais des visages, des silhouettes d’une nature foisonnante animée d’une folle envie de vivre et de s’aimer. Que de murmures s’échangeaient là, que de bouche à oreille dont je ne pouvais hélas pénétrer les arcanes. Ma capacité est hélas bien trop humaine pour que je puisse capter ces finesses que mon cœur ressentait. Mais mon esprit, libéré des inconséquences terriennes, se mit à galoper à travers les grands espaces de l’espoir où un chaman de Mongolie frappant sur son tambour saluait Géronimo* nous rappelant que “Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché, alors on saura que l’argent ne se mange pas.”
vertige chamanique
exaltation des formes-
abysses de papier
*Go Khla Yeh, en langue apache “Celui qui bâille” - dit Géronimo (1829/1909)
chaman et guerrier apache
Adamante Donsimoni
16 décembre 2024 ©sacem
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Voyage onirique
J’ai souvent voyagé dans mes rêves, ne sachant trop ce qu’était la réalité pour les définir hors d’elle, mais l’important pour le voyageur onirique est de vivre intensément le voyage afin qu’il vous marque de son expérience.
« Sans sortir de chez lui le sage connaît l’univers et les hommes. » Voici, rendu de façon succincte, ce qui me reste d’une pensée de Lao Tseu. Parcourir le monde chez soi, en soi ou en chaussant ses bottes de sept lieux n’a, c’est vrai, que bien peu d’importance. Ce qui compte est le vécu, la conscience d’être à chaque instant du voyage. On peut se perdre à courir trop loin, ignorants que nous sommes à chercher ailleurs ce qui est en nous.
Dans mon rêve le soleil inondait de sa lumière un ciel vaguement brumeux où flottait un nuage rosissant, juste au-dessus d’un impossible oiseau tenant de la chauve-souris et de l’albatros. Peut-être une chimère.
Sous ce qui me semblait être un arbre à palabres, aux plumetis roses et jaunes, une déesse tellurique, coiffée de cornes de cerf à l’instar des déesses celtes, se tenait droite comme la justice tandis qu’une sorte de roi pressé, aux enjambées de danseur, terminait sa course devant elle.
Était-ce pour lui rendre hommage, pour lui délivrer un message, ou n’était-il qu’un époux volage ? La Dame peu amène, drapée dans sa grandeur, le toisait du regard sans bouger. Derrière lui un enfant levait les bras semblant prendre plaisir, comme tout ceux de son âge, à l’arrivée d’un cavalier sans cheval. À l’horizon deux voiles s’éloignant de la côte commençaient à disparaître dans le brouillard.
Je regardais la scène essayant d’en saisir le sens. J’eus la sensation désagréable de faire partie de ceux qui écoutent aux portes. Mais aucun son, aucun mot ne me parvint. Le silence était lourd comme à l’intérieur d’une cage de verre. Je percevais la vibration de l’espace où tout se mélangeait, et je reste aujourd’hui convaincue d’avoir remonté le temps, de m’être égarée dans une dimension parallèle où je n’avais pas ma place.
Eux me voyaient-ils ?
nostalgie ce soir
la nuit a effacé le jour-
dedans moi, le vent
J'aurai le plaisir d'être accompagnée
par Sylvie Gabrielle pour la lecture.
Librairie TROPIQUES
https://www.librairie-
56 et 63 Rue Raymond Losserand 75014 Paris.
01 43 22 75 95
Nathalie Guillon Manaud
Le dernier chant
Au jardin, la douceur est partout. La terre a pris ses tons mordorés piquetés de feuilles, les arbres doucement s’intériorisent. Tout est nostalgie et le vent lui-même n’ose souffler trop fort. Mes pas se font discrets et mon regard caresse ce qui fut un somptueux parterre de fleurs. Mais la beauté n’a pas fui, elle s’est faite plus douce, pacifiée par les saisons et le lent retrait de la sève.
Quelques esprits sont là qui tiennent conférence sur des tiges qui ploient. Une reine incline sa tête vers le sol. Temps est venu pour elle de s’effacer, de libérer son cœur de ses espoirs de germe pour les confier au cocon de l’hiver annoncé. Il les couvera jusqu’au grand réveil de la nature
tout passe tout s’éteint
l’ombre enlace la lumière-
dernier chant d’oiseau
Adamante Donsimoni - 24 février 2023 ©sacem
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| Je suis sur un petit nuage 😉 |
Juste un petit mot en ce jour pour vous faire partager ma joie.
Je me suis inscrite en juin de l'an dernier au concours 2022 de la Société des Poètes Français avec deux ouvrages. Le premier édité et le second en attente d’édition :
- Le Faiseur d’Accueil et autres Contes Ed. Panafrika
- Le Trait entre deux Rives - recueil de poésies en attente d'édition -
Je viens de recevoir le résultat, mes deux livres ont été primés et ont reçu tous deux le prix Jules Supervielle.
Devenir lauréat d'un prix n’est pas une garantie lorsque l’on concourt, mais en obtenir deux pour deux ouvrages présentés, cela je ne m’y attendais vraiment pas.
La remise des prix se tiendra le 31 mars prochain à Paris.
Adamante
Il suffit de m'adresser un message.
Pour écouter un extrait de mon précédent livre :
ROMANO les lettres à Grand-père
8 mars 2022 ©SACEM
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August Strindberg, Célestographie XIII, 1893-1894, photogramme, 12 x 9 cm,
Bibliothèque nationale de Suède, Stockholm
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| Le vieux saule - photo SusiS |
Akènes et fleurs de pommiersdanse le printemps danseakènes et fleurs de pommierssi loin déjàSur une branche d’acacia, l’homme se rêvesur une branche d’acaciaquelques pétales sont tombésL’été dénude le printempsadieu la robe d’épouséeenvie de feuenvie de flammeenvie de fruitsvoici la ronde des pistilset les promesses avortées jonchent le solla Terre se fendla Terre se ridesourire meurtrisa robe déchiréeAkènes et fleurs de pommiersla vie gémitl’homme se taitAkènes et fleurs de pommiersl’espoir gelése change en larmeslarmes de ciellarmes de sang sacrificiellesAkènes et fleurs de pommiersdernier soupir du printempsdernier souffle renduet pas un cridans un trou de poussièrela folie couveet c’est la mortAkènes et fleurs de pommiersvoici le chant de la dernière abeille.©Adamante Donsimoni (sacem)
Image Jamadrou
Image d’un chat, calligraphie en noir et bleu, croisée au hasard du web.©Adamante Donsimoni (Sacem)
Chat sage et ciel bleu
l'infinie méditation
un regard d'oubli
nul désir de s'agiter
la paix se prend, silence.
7 février 2017
Dernière représentationau jardinles herbes s’agenouillentcraquèlement de rouilleles feuillesstriptease des pommiersun esprit solitaireprend un dernier bain de soleilméditation d’humusune porte va se refermerabandon d’aujourd’huidistance vers demainhier n’est plusle magicien du tempstouche et transforme toutl’instant n’a aucune mémoire.
©Adamante Donsimoni (sacem)