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13/01/2025

Ce fini indéfini du nuage


Une matinée de brume 

Au parfum de Noël

Ce goût de nostalgie 

D’un univers opaque

D’où fusent quelques lumières


Ces révélations-là

Sont celles de l’amour

De la confiance

De l’abandon

Un berceau où l’être

En son entier

Se détend

N’attend rien

Comblé par la moindre dilatation

De l’espace


C’est comme un retour à la source

Sans débordement

Il est si naturel 

De se laisser glisser

De se déposer

De se vivre soi -

Sans crainte de son propre jugement 

Si contraignant, si limitant


Ce que je suis

Ce n’est pas cette forme

Ce visage 

Dans lesquels je disparais

Non 

Ce que je suis

C’est cette respiration

Ce fini indéfini du nuage

Cette vibration de la cellule première

Répliquée en des milliards d’autres

Palpitant en symbiose

Pour expérimenter le vivant


Message d’une brume matinale 

Au parfum de Noël

À cette brume existentielle

Si souvent engoncée 

Dans ce costume 

Que j’appelle 

« Moi »


Adamante Donsimoni 

12 janvier 2025 ©sacem


25/11/2024

Galaxia

 

Galaxia - récréanote-




Elle danse sur la musique du cosmos, ce silence stellaire où des milliards d’astres se balancent au-dessus de nos têtes et nous font nous sentir si petits. 

Dans sa robe poussière de lune, ses escarpins années-lumière, elle gravite sur le chemin flamboyant de la voie lactée. Étoile d’or, nébuleuse rougeoyante de la poussière interstellaire, elle tournoie au rythme du métronome de l’espace, danse sacrée de l’immortalité promise au fils de Zeus et d’une mortelle. Le ciel nous inspire tant d’histoires !

Le domaine de l’infini, malédiction des dieux, nous séquestre dans le temps, alors elle danse. Ses yeux sont des oiseaux qui ne cessent de battre des ailes pour s’en échapper, mais comment vaincre l’attraction des trous noirs pour atteindre l’immanence de l’indéfini, la liberté que confère le sacré ? 

Sa bouche est un coquillage d’où s’échappe le chant de l’Océan céleste quand le ciel, lavé de toutes ses eaux, se crible de lumières au-dessus de nos têtes. 

Ce chant de sirène, pulsar dans la nuit bleue, trouble l’âme ravie des poètes et des fous 



l’utopie est splendeur

exhalée de la boue-

l’Homme va - pieds nus



Adamante Donsimoni - 16 novembre 2024 


Son de Jupiter - Nasa - 



Page 238 d'autres textes sur la même image 

10/11/2024

Voyage onirique

 

Voyage onirique 

 

    J’ai souvent voyagé dans mes rêves, ne sachant trop ce qu’était la réalité pour les définir hors d’elle, mais l’important pour le voyageur onirique est de vivre intensément le voyage afin qu’il vous marque de son expérience. 

    « Sans sortir de chez lui le sage connaît l’univers et les hommes. » Voici, rendu de façon succincte, ce qui me reste d’une pensée de Lao Tseu. Parcourir le monde chez soi, en soi ou en chaussant ses bottes de sept lieux n’a, c’est vrai, que bien peu d’importance. Ce qui compte est le vécu, la conscience d’être à chaque instant du voyage. On peut se perdre à courir trop loin, ignorants que nous sommes à chercher ailleurs ce qui est en nous. 

    Dans mon rêve le soleil inondait de sa lumière un ciel vaguement brumeux où flottait un nuage rosissant, juste au-dessus d’un impossible oiseau tenant de la chauve-souris et de l’albatros. Peut-être une chimère. 

Sous ce qui me semblait être un arbre à palabres, aux plumetis roses et jaunes, une déesse tellurique, coiffée de cornes de cerf à l’instar des déesses celtes, se tenait droite comme la justice tandis qu’une sorte de roi pressé, aux enjambées de danseur, terminait sa course devant elle. 

    Était-ce pour lui rendre hommage, pour lui délivrer un message, ou n’était-il qu’un époux volage ? La Dame peu amène, drapée dans sa grandeur, le toisait du regard sans bouger. Derrière lui un enfant levait les bras semblant prendre plaisir, comme tout ceux de son âge, à l’arrivée d’un cavalier sans cheval. À l’horizon deux voiles s’éloignant de la côte commençaient à disparaître dans le brouillard. 

    Je regardais la scène essayant d’en saisir le sens. J’eus la sensation désagréable de faire partie de ceux qui écoutent aux portes. Mais aucun son, aucun mot ne me parvint. Le silence était lourd comme à l’intérieur d’une cage de verre. Je percevais la vibration de l’espace où tout se mélangeait, et je reste aujourd’hui convaincue d’avoir remonté le temps, de m’être égarée dans une dimension parallèle où je n’avais pas ma place. 

Eux me voyaient-ils ? 

 

nostalgie ce soir

la nuit a effacé le jour-

dedans moi, le vent

28/10/2024

Horizon bavard

 

Adamante Donsimoni - acrylique sur papier froissé - Chamiliale -


Horizon bavard 



Debout au bord de la nuit, le front tourné vers l’horizon, ils observent le ciel. Sages et chats contemplent les ombres qui s’y découpent. La voûte céleste est un miroir où chacun se cherche et se reconnaît dans les constellations. Leur avenir y est écrit, ils décryptent le moindre signe.

Ô combien d’histoires s’y racontent ! Combien de vies y sont inscrites à l’encre invisible des ans qui passent. Il semble que tous les temps s’y confondent, regards présents, regards d’antan, y laissent ou ont laissé leur marques bousculées de vents et de nuées. 

« C’était hier, soliloque un nuage,  hier ou peut-être avant hier ou encore bien avant, j’ai oublié. J’ai l’esprit bien trop embrumé ce soir, un mauvais rhume sans doute, et me voici la goutte au nez. Presse-toi, presse toi, il te faut trouver un sommet où te mettre à l’abri, il ne faut pas t’appesantir ici si tu ne veux pas disparaître, il y a bien trop de passage, de fantômes et courants d’air. »


Sous la lune rousse

des nuages en débandade

le réveil des anges


l’oubli marie la mémoire

le vrai amoureux du faux.



Adamante Donsimoni

25 octobre 2024 -  (tanka-prose)


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03/06/2024

Une époque formidable

 

Acrylique/toile adamante D


Nous vivons une époque formidable !

Un monde vorace s’écroule, s’accroche et menace.

Réalisons que c’est la peur qui anime la bête insatiable 

Et rions !

Réjouissons-nous ! 

Inventons le monde suivant. 

Pensons-le, modelons-le de nos lumières.

Ne regardons pas au travers du prisme méprisant des élites, 

Gardons-nous de nous aliéner à leurs mensonges. 

Ne restons pas esclaves des faux besoins dont ils rêvent nous abreuver. 

Redevenons libres de toute crainte. 

Le temps est bref de la traversée terrestre

Posons-nous la question de ce que nous sommes venus faire ici. 

Plantons notre regard sur les décombres de leur civilisation,

Regardons les fleurs sauvages y pousser. 

Ensemençons la terre de nos rêves Arc en ciel

Réalisons cette ronde planétaire d’Êtres Libres honorant la vie 

Dans le respect de soi et de l’autre 

Nous sommes intriqués. 

Pas de hargne

Ne nous battons pas avec les armes qui nous attaquent, 

N’étouffons pas la joie du cœur qui brûle en nous

Soufflons sur ces braises 

Qu’elles enflamment le monde 

Et que l’espoir s’érige 

Avec la confiance inébranlable de notre foi en la vie. 

L’amour est force, la peur est faiblesse. 

Intuitivement, nous le savons depuis l’enfance, 

Notre force intérieure est immense. 

Aucune menace ne doit nous effrayer 

Nous avons déjà en nous le goût de la victoire 

Elle n’engendrera pas la vengeance mais la réalisation

La complétude et la compassion.

  

         Adamante Donsimoni ©ms/sacem




21/01/2024

Les mâchoires du froid

Photo Laurence B - Prise au Canada

 


En ce jour blanc, rien pour écorcher le silence. Il s’insinue partout, jusque dans mes pensées. Je me rappelle l’enfance quand, le nez collé au carreau, je contemplais l’éternité accompagner la lente descente des flocons. Quel étrange ballet. Encore aujourd’hui, il n’est pas un souffle de vent. Qu’est-ce qui pousse chacun d’eux à dévier ainsi sa route ? Tous semblent vouloir retarder le moment crucial du contact avec le sol. Est-ce l’amour du vol ou la prescience  d’une fin prochaine ? Une éphémère, peut-être, pourrait donner la réponse, mais il fait bien trop froid pour un si frêle insecte. 

Après ma longue promenade, avant que tout le ciel ne déverse une nouvelle fois son trop-plein de papillons glacés, je me suis installée près du feu, avec pantoufles, plaid et fauteuil afin de raviver mes extrémités gelées. C’est à peine si mon pied remue à rythmer le souvenir du craquement de mes pas dans la neige,  deux temps, peu de mesures et pas de da capo. Décidément, le jour est placé sous l’égide de l’immobile. 

Non loin de la maison, j’ai croisé un archange empêtré dans les broussailles, prisonnier de la glace, figé en plein élan. Qu’était-il venu faire ici ?  Je l’ai regardé longuement. Plantée face à lui, j’ai oublié le temps. À chaque instant je m’attendais à le voir s’envoler tant il semblait mettre d’efforts à s’extirper de sa prison de cristal. Mais il est resté là, téméraire et pourtant vaincu. 


Patience du ciel

et illusion du temps -  

les mâchoires du froid



Adamante Donsimoni 

©musicstart-sacem

18 janvier 2024


D'autres poésies sur l'Herbier de poésies Page 227

Je vous invite aussi à regarder mon précédent poste "LA QUÊTE DE L'AMOUR"





02/02/2023

Les murs de l’hiver

   
    Je n'ai pas pour habitude de poster ici des textes trop longs, mais j'avais envie de vous présenter ce qui est l'esquisse d'une idée, celle d'un futur livre peut-être où il sera sans doute beaucoup question de la Creuse.
    Et merci de votre visite. 
Adamante 

      Les murs de l’hiver



    L’hiver quand il neige et que la nuit s’annonce généreuse de flocons il faut être prévoyant. Il est souhaitable d’avoir une pelle à la maison. C’est peut-être à cette condition qu’au matin il sera possible de sortir de chez soi. 
    Antariaux, février mille neuf cent cinquante-six. Après un mois de janvier printanier, il a neigé le jour et la nuit durant. Les heures enveloppent la nature et les maisons d’un silence de plus en plus épais. Rien ne dure, chacun ici le sait, mais dans cette campagne muette l’instant semble s’éterniser. Dehors les températures sont extrêmes et le vent qui se lève renforce la sensation du froid, il gémit à la fenêtre bousculant les flocons et dressant les congères.
    Certains cette nuit-là ont rendez-vous avec la mort comme Maxime Gobillard, toute première victime, retrouvé pétrifié place Marceau à Limoges. En Creuse, à la Courtine, le thermomètre chute jusqu’à moins vingt et un degrés. Partout les routes sont impraticables. Les villages sont isolés et le froid condamne les plus démunis. Ils décèdent suite à une congestion, qui dans sa cabane, qui sur le chemin, incapable de se relever après une chute, qui encore sur la route, victime du blizzard. Le froid est redoutable quand on manque de tout. 
    Au matin, la lourde porte en bois de la maison familiale s’ouvre sur un mur blanc. Sensation oppressante que de se sentir piégé dans sa propre demeure. La pelle entre en action. Le froid en profite pour s’immiscer dans la grande salle où le feu continue de ronfler dans la cheminée. Mais pour sortir il faut dégager un accès vers le chemin principal, prendre des nouvelles des voisins, se libérer coûte que coûte de cette sensation d’étouffement. 
    L’enfant se souvient. Le passage une fois dégagé, elle marche entre deux murs qui occultent le paysage. Il n’y aura pas classe aujourd’hui, c’est une joie, mais elle a beau aimer la neige, son ressenti est désagréable entre ces murs plus hauts qu’elle. Avec cette absence d’horizon, elle vit un enfermement en plein air. 
    Son père alors la prend sur ses épaules, la vue se dégage, elle voit loin. Dominant la campagne, elle découvre un monde d’une pureté éblouissante. Tout est si blanc sous les premiers rayons du soleil, elle est obligée de cligner des yeux. Une pureté pareille n’est sans doute pas faite pour être contemplée trop longtemps, d’autant que le froid commence à faire sentir sa morsure au travers de ses vêtements. Il est temps de rentrer.     
    De retour auprès du feu, la famille se rassemble pour se réchauffer et le corps et le cœur d’une bonne tisane de thym sucrée avec le miel des abeilles de pépé. L’enfant a une pensée pour les ruches, pépé a dû anticiper et les protéger de son mieux.
    Il flotte dans l’air une sensation de bien-être et de joie simple. Pépé lui répète qu’il faut bien travailler à l’école pour réussir sa vie, c’est son leitmotiv. Elle lui sourit mais son attention est ailleurs. L’idée de réussir sa vie est un concept bien trop abstrait pour susciter son intérêt alors que devant elle les bûches l’invitent à voyager au travers du bois qui se fend, craque en gerbes d’étincelles sous la voracité des flammes. Cette beauté la captive. 
    Elle est déjà très loin. Les yeux rivés sur les flammes elle a quitté la pièce, elle pérégrine dans un autre univers. Elle accueille, se confond aux formes, aux couleurs, au moindre bruit, au plus discret chuintement des braises qui soupirent. Elle est ce feu qui chante, se cabre, parfois se cache à l’intérieur des bûches noircies pour réapparaître soudain en fusant joyeusement vers l’ombre du conduit de la cheminée.
    Bien au-delà, un monde impalpable qu’elle serait incapable de nommer s’exprime au centre de sa poitrine. Le feu a révélé le pouvoir de l’amour sorcier, ce sentiment qui crée et consume tout à la fois, faisant se mêler le début et la fin, la tristesse et la joie ; à cet instant elle comprend que la mort fait partie de la vie, qu’elles sont indissociables. 
    Ce soir en France, il neige dans beaucoup de régions, mais pas ici malgré les prévisions de la météo. Le ciel semble l’annoncer pourtant mais pour l’instant il la retient, comme un bien précieux que l’on souhaite conserver encore un peu avant de lui donner sa liberté.
    Assise sur le canapé où j’écris, je voyage à travers les mots qui se donnent aux lignes et relatent un temps à la fois proche et lointain, un temps inscrit au-dedans du corps pour assouvir l’immense désir de l’Esprit. Désir de neige, de ses hypnotiques flocons.

 Adamante Donsimoni 23 janvier 2023 ©sacem

02/01/2023

L’ARBRE D’HIVER

 



L’arbre tend les bras vers la lumière

La lune sourit

Et la rose doucement ferme les yeux

La nuit embrasse les rêveurs

Un sourire se pose sur le repos bien mérité

Doucement sur la terre gelée 

Quelque chose frémit

C’est illusion que de penser

Le monde endormi

Dans le secret de l’ombre

L’ancien accouche du nouveau

Bientôt, à la fonte des neiges

Il poussera son premier cri

Alors les rêveurs se lèveront

Retrousseront leurs manches

Et chanteront en chœur

Pour saluer la vie.


Adamante Donsimoni ©sacem




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