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30/10/2016
Coucher de soleil hivernal sur la ville
Un ciel d’acier ce soir. Un nuage allonge son bras inutile vers un but incertain. Tout bouge en ce domaine même si à cet instant tout semble immobile.
Un dragon au repos paraît contempler un immeuble aveugle et chagrin. Imperceptiblement, le bras a disparu pour lui faire place tandis que la lumière décline sur l’horizon brouillé.
Le froid s’installe. Assise à mon bureau, sans bouger que les mains, je perçois son embrassement glacé, je frissonne.
Là-haut, le dragon ouvre une gueule immense comme pour avaler les derniers éclats du jour. Son corps reptilien se désagrège alors qu’un gigantesque requin, absent jusque-là, lui fait face, prêt semble-t-il à l’engloutir. L’eau et le feu vont-ils se livrer une ultime bataille ? Non, pas ce soir ! Le peintre du couchant se reprend, il ne veut pas d’un tableau figuratif.
Quelques traits, quelques lignes. À grands coups de couteau, une matière épaisse, obscure, exprime des formes géométriques sur le fond de lumière de plus en plus diffuse. L’impression est glaciale.
Il suffit que je quitte la toile des yeux un instant pour qu’elle se transforme. Désormais, l’horizon du Sud, d’un bleu frisant le noir, phagocyte la ville. La lumière de la coupole métallique hésite encore à le suivre, sa grisaille flirte avec un souvenir de jaune sans se décider à l’exprimer.
À l’Ouest, une trouée blondasse et brumeuse s’obstine, s’accroche à la masse ténébreuse d’où toute interprétation à disparue.
La nuit s’installe.
L’heure n’est plus à l’interprétation mais au rêve.
© Adamante (sacem)
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Avant qu'on ne parle plus que du Père Noël et de ses rennes dans les cieux du 24 décembre... place au ciel dragon ! ;-) Merci Adamante...
RépondreSupprimerSi les rennes sont fatigués le dragon pourra les remplacer, qui sait ! Merci à toi.
RépondreSupprimerje préfère ton dragon de la nuit aux morts-vivants d'Halloween et aux détournements de l'image du clown. Je sais que ce n'est pas nouveau mais cela me rend infiniment triste. Mon parrain et ses amis les vrais clowns n'étaient que bonté et gentillesse
RépondreSupprimerC'est très bien décrit Adamante ce lent changement du ciel et des nuages jusqu'à l'extinction des feux !
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