L’homme, à l’entrée de la grotte,
terrifié par la lumière, dispute. L’inconnu est indésirable, la différence
exclusion. Ce qui est doit être ce que l’on connaît, ce que l’on croit connaître,
ce que l’on dit être, ce que l’on érige en vérité indiscutable. La réflexion,
l’analyse, la compassion n’ont nulle place ici, le gouffre les avale, les
digère, les anéantit. Vérité du cloaque où l’humain patauge empêtré de
croyances et de certitudes. Face à ses dogmes, la liberté est un blasphème.
Scientifiques ou religieuses, que
de certitudes s’effondrent avec le temps, avec l’émergence de nouveaux regards,
de nouvelles voix. « Le premier qui dit la vérité doit être
exécuté… » Oui, la parole a un prix, celui du courage. Il en faut pour
vaincre l’immobilisme. On est si bien parmi les ombres de sa caverne, on les
connaît, on les a domestiquées, on ne veut pas s’en trouver de nouvelles. Sur
ce chemin de l’humain, qui va de la naissance à la mort, qu’il est doux de
penser qu’une quelconque sécurité existe. La seule certitude est qu’une telle
chose est un leurre. On pourra toujours cliver notre monde en espèces, en
couleurs, en sexes afin de se donner l’illusion de dominer, tout au moins une
partie, on ne pourra empêcher que la nature, qui préside à toutes destinées,
est seule maîtresse à bord et qu’elle seule domine.
Ce qu’elle crée est Un, ce que
nous sommes est un Un qui exprime, par choix ou par réponse à une nécessité
d’équilibre de l’espèce, une possibilité parmi toutes les possibilités qui lui
sont offertes en naissant. La différence est inconnue du noyau, il contient
tout. La forme n’est juste qu’une question d’hormones.
Marcheront-ils un jour vers la
lumière ces humains aux yeux voilés ?
Répondront-ils un jour à ce désir
de retrouver l’étincelle qui brille en eux ? En prendront-ils le risque ?
Car, enseignement du Popol Vuh, qu’il me plaît de penser juste : les
Hommes garderaient au fond des yeux l’instant où ils étaient des dieux.
©Adamante (sacem)
Cela fait un petit coup à l'estomac. Merci pour cette écriture douce et violente à la fois. Je me bats souvent avec les mots pour exprimer sans rejeter, sans faire du mal, sans loquer l'autre. Que c'est difficile d'être un humain. Je me demande parfois si les humains sont les seuls à réfléchir lorsque je vois certains animaux "qui n'ont pas d'âme". Je fais partie du tout mais j'aimerais bien voir les humains se donner la main un jour. Crois-tu que ce soit une chose possible dans les siècles à venir.
RépondreSupprimerAmitiés Adamante.
La folie humaine vient de son insatiable désir de possession, de domination et de son incommensurable prétention...
SupprimerSavoir que l'on ne sait rien serait sans doute moins valorisant. Amicalement, Pimprenelle.