Un âne sans bonnet, il est sur la
tête du peintre. Vanité de la possession masculine dans un milieu où, sur les
murs des beaux-arts, je me souviens, fleurissaient des formules poilues :
« zob
+ zob = zob »
« Navrance » d’un
milieu dopé à la testostérone pour qui la femme est à immortaliser nue sur une
toile et à baiser le soir entre chansons paillardes et vinasse. Qu’importe l’incongruité du
lieu où on la représente, on peut la voir en tenue d’Ève incarnant la tentation,
assise sur une pelouse entourée d’hommes portant costume et haut de forme.
Vanité !
Le monde de ces hommes a réduit
la femme à se soumettre, celle qui tente de s’en libérer devient une Camille
sublime happée par la folie.
Entre sublime et déchirure, la
stupidité des codes. En photographie par exemple, le vintage vaut de l’or, la
découverte post-mortem d’une œuvre ne vaut que pour le regard.
Vanité !
Que voit cette femme observant
ce mari ridicule brossant un âne sur son pubis ?
Penchée vers lui elle semble étonnée.
Apparaissant telle une observatrice extérieure, son expression pourrait laisser
à penser qu’elle est en passe d’éclater de rire.
« Pauvre fou ! » la pensée traverse la toile.
Et comment le voit-elle cet
amant, bâtant l’âne pour le réduire à une monture ?
Le tableau ne le dit pas. Soyons
libres d’imaginer. Mais est-ce bien nécessaire ?
Dans la vie et dans l’art, de
Shéhérazade à ces ânes, le piège de l’espèce se referme sur l’errance bipède
où, malgré l’évolution, quelque part encore, une formule lézarde les murs :
« zob+zob
= zob »
Adamante Donsimoni (sacem©)
Une œuvre de Pierre Subleyras, d'après le Bât, conte de Jean de la Fontaine |
Pas facile d'être une femme dans un monde d'hommes...
RépondreSupprimerPas facile de s'épanouir, de trouver même une place dans le dictionnaire.
Pourtant le monde change et Camille et bien d'autres retrouveront la place qu'on leur avait volée.
Merci pour cette magnifique page, Adamante.
Passe une douce soirée.
il semble malgré tout très appliqué ce peintre...à bientôt Adamante.
RépondreSupprimerMerci pour cette belle réflexion Adamante, j'admire !
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