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08/10/2016

Étincelle d’espoir



L’homme, à l’entrée de la grotte, terrifié par la lumière, dispute. L’inconnu est indésirable, la différence exclusion. Ce qui est doit être ce que l’on connaît, ce que l’on croit connaître, ce que l’on dit être, ce que l’on érige en vérité indiscutable. La réflexion, l’analyse, la compassion n’ont nulle place ici, le gouffre les avale, les digère, les anéantit. Vérité du cloaque où l’humain patauge empêtré de croyances et de certitudes. Face à ses dogmes, la liberté est un blasphème.
Scientifiques ou religieuses, que de certitudes s’effondrent avec le temps, avec l’émergence de nouveaux regards, de nouvelles voix. « Le premier qui dit la vérité doit être exécuté… » Oui, la parole a un prix, celui du courage. Il en faut pour vaincre l’immobilisme. On est si bien parmi les ombres de sa caverne, on les connaît, on les a domestiquées, on ne veut pas s’en trouver de nouvelles. Sur ce chemin de l’humain, qui va de la naissance à la mort, qu’il est doux de penser qu’une quelconque sécurité existe. La seule certitude est qu’une telle chose est un leurre. On pourra toujours cliver notre monde en espèces, en couleurs, en sexes afin de se donner l’illusion de dominer, tout au moins une partie, on ne pourra empêcher que la nature, qui préside à toutes destinées, est seule maîtresse à bord et qu’elle seule domine.
Ce qu’elle crée est Un, ce que nous sommes est un Un qui exprime, par choix ou par réponse à une nécessité d’équilibre de l’espèce, une possibilité parmi toutes les possibilités qui lui sont offertes en naissant. La différence est inconnue du noyau, il contient tout. La forme n’est juste qu’une question d’hormones.

Marcheront-ils un jour vers la lumière ces humains aux yeux voilés ?
Répondront-ils un jour à ce désir de retrouver l’étincelle qui brille en eux ? En prendront-ils le risque ? Car, enseignement du Popol Vuh, qu’il me plaît de penser juste : les Hommes garderaient au fond des yeux l’instant où ils étaient des dieux.

©Adamante (sacem)

04/05/2014

Magie d’un rayon de soleil.


Quand le ciel s’éclaire, que le soleil me révèle à quel point je suis vivante, voilà qu’il me prend l’envie irrépressible de m’alanguir. L’appel de la torpeur est irrésistible, je m’y glisse avec gourmandise, sans remords ni honte.
L’heure est au ravissement. Je m’abandonne. La chaleur sur ma peau n’est que plaisir.
Une vague de frissons irradie jusqu’au centre de mon corps. Je connais le bonheur de m’ouvrir, de recevoir, de sombrer dans l’oubli de tout ce qui n’est pas l’instant.
Ce bonheur d’Être c’est ma disparition, elle m’emplit et déborde du centre de mon infini, au cœur de mes espaces intérieurs, jusqu’aux confins de l’indéfini, la source.
J’expérimente à la fois l’infime et l’immense, le monde tel que je le soupçonne dans sa dimension inexprimable.
Je sais participer, sans un mouvement, à la dynamique éternelle de la roue et du cercle.

Un rayon de soleil c’est l’assurance de la dilatation de l’Être englobant tous les Êtres. Un miracle naturel.
Pourtant, même si j’apprécie la chaleur, je ne crains pas qu’elle disparaisse et que le froid s’installe. La rétractation qui accompagne sa disparition n’est là que pour témoigner d’elle. Elle en est le reflet, la réalité inversée, elle aussi génératrice de frissons, elle est animée de ce même courant vibratoire qui irradie jusqu'au cœur du corps.
Le frémissement c’est le pont, le vortex qui unit yin et yang. Il diffuse, pulse, abolit les frontières. Il me situe au centre et me révèle ma nature d’ondes créatrices.
En frissonnant je m’éveille, j’expérimente la communion des extrêmes, je perçois le froid dans le chaud, le chaud dans le froid. J’accueille l’un en l’autre. Un efface deux, ce deux incongru à l’origine de la séparation et de la multiplicité.
Par la magie d’un rayon de soleil, je comprends qu’il ne peut rien y avoir de plus que Un.
  
Adamante - sacem