Il surgit
au-dessus des eaux, formidable, puissant.
Sa bouche
grande ouverte lance un cri inaudible qui pourtant réveille les formes.
Il dégouline
avec superbe sur des lambeaux de robe, plus versatiles que les nuages.
C’est la
fourmilière de l’indéfini qui grouille là. Partout les eaux se cherchent pour
se réinventer.
Parfaite
éclaboussure d’un masque de Bali peu amène, une sorte de mouton Miro-ien, en
appui sur sa queue lui fait face. À son côté, un genre de moaï au nez bleu
observe l’esquisse d’un Modigliani à perruque blonde, perdu dans les plis de sa
robe.
Tout ici est
aux aguets pour saisir la tonitruance divine.
Mais à bien y
regarder, si la bouche devient visage, ce génie des eaux, ce cétacé ubuesque
évadé des grands fonds, n’est peut-être rien d’autre après tout que Ma Dalton, le
colt à la main, dans sa robe bleue ouistiti, assise sur un masque Vénitien et
regardant passer un mouton en gondole.
À la vision
du peintre s’ajoute mon délire, j’en conclue donc, me référant à la sagesse
chinoise, que « tout dépend du point de vue où l’on se place et de l’idée
que l’on s’en fait ».
Sur une œuvre de MarHak
C'est tellement vrai !!!
RépondreSupprimerMerci pour cette page, Adamante. Je suis toujours émerveillée devant la variété des textes publiés pour l'Herbier.