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28/02/2018

Le merveilleux et les voyages dans l’imaginaire




Un ami,  sur la toile, avait publié une réflexion ayant pour thème :
« Qui écrit en moi, quand j’écris, et pour qui ? »       
« Se préoccupe-t-on du destinataire dans sa pratique artistique ? »




Je n'ai guère le goût de l'introspection, mais en le lisant il m'est venu plein d'idées. Je les lui ai livrées un peu décousues, telles qu'elles me sont venues. C’est le lot des commentaires. Puis j’ai approfondi.  J’ai cherché comment je pourrais expliciter mon vécu au travers des arts, avec la dimension énergétique.

En se situant au-delà de l'esthétisme, je dirais que les images, les formes, les couleurs (ou leur absence) sont en quelque sorte les mots du peintre, un geste de lui vers la toile et lui revenant. Geste qui  ira ensuite vers le spectateur de son œuvre. Son œuvre est un message au-delà des mots, l'expression de sa part d'humanité exprimée sans qu'il en soit obligatoirement conscient. « Porte-voix » en effet, au même titre que l'auteur, « d'une humanité en recherche ».
L'auteur, le peintre, mais on peut ouvrir aussi à l'interprète, va puiser à la source de son être pour exprimer au monde : Je suis. Ce disant, c'est à lui qu'il crie être, à cette immensité qui l’habite, qu’il pressent être lui, mystère qui tout à la fois l’attire et lui fait peur ou tout au moins le trouble. Sans cette reconnaissance de ce lui-même, aucune paix ne pourra jamais l'habiter. 
Intuitivement, il sait trouver dans l'art, car l’art nécessite de lâcher prise, la clef qui pourrait bien ouvrir ce sésame porteur de cette joie, seule en capacité de le faire libre. 
Il sait qu'en face de lui, les lecteurs, les spectateurs, ces innombrables "lui-même" ressentent aussi ce manque. Alors en peignant, en écrivant, en interprétant, patiemment il construit le pont qui lui permettra le partage.

L’art et le merveilleux, une symbiose créatrice

L’Art nourricier, l’art eau de la vie, l’art catharsis, cela ne se peut que sur la base d'une bonne technique. Il est indispensable d'apprendre à marcher avant de courir.
« Dans tous les arts, la connaissance de la technique peut quelquefois étouffer l’étincelle de l’inspiration chez un artiste médiocre ; mais la même technique, entre les mains d’un maître, attise au contraire cette étincelle et en tire des flammes dévorantes. »  Josef Jasser (citation tirée du livre « Être acteur » de Michael Chekhov, le livre de chevet que je conseille aux comédiens).
Celui-là crée qui développe sa flamme, il touche à la dimension du merveilleux qu'il sait intuitivement exister en lui.

 "Le merveilleux continue aujourd'hui, malgré les complets vestons et les robes de grande couture, malgré les progrès mécaniques ; il est présent dans l'homme embrigadé à l'usine ou au bureau, revêtu de l'uniforme le plus monotone ; il est le mystère des nuits, non qu'il soit fait d'obscurité, mais parce qu'il est lumière dans la nuit. Il est suffisamment présent pour nous attirer, en toutes occasions, à l'appel de son nom et pour qu'à l'audition de certains poèmes nous sentions un trouble étrange et ayons l'impérieux besoin de nous dépouiller du vieil homme dont le poids continue à peser sur nous tous." Pierre Mabille  « Le merveilleux »

Oui, le merveilleux nous fait voyager dans l’imaginaire, la visualisation l’accompagne et quand on sait que l’esprit peut tout pour nous, on sait alors que l’on a tout pouvoir sur sa vie.  Notre pensée a une force, une force immense qu’il est préférable de diriger dans la bonne direction pour ne pas en souffrir au quotidien par ce que j’appelle les « pensées marche arrière ». Ces pensées qui grignotent à chaque instant notre confiance et nous réduisent à l’état de victime.
Vous comprendrez alors pourquoi, depuis toujours, dans les ateliers que j’anime, je propose systématiquement ces voyages qui permettent, au travers de notre abandon, de vivre les retrouvailles avec notre enfant intérieur, ce qui nous permet, en conscience, de devenir vraiment créateur de notre vie et de donner corps à nos rêves.

©Adamante Donsimoni(sacem)





15/09/2017

Oups !




"Oups" A.Donsimoni Acrylique/papier



Malédiction noctambule

Avancer sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger. Peur de faire du bruit, de se faire remarquer, de heurter un meuble, de faire tomber un verre, un vase, un quelque chose qui se brise et ruine vos efforts de passer inaperçu.
Surtout ne pas respirer trop fort, se faire tout petit, se fondre dans le paysage, furtif comme une brise, s’effacer, ne pas faire craquer le parquet, devenir plus invisible et plus léger que l’air. Ne pas douter surtout, ne pas douter… être un félin, voilà ! Une ombre parmi les ombres.
Et bien évidemment, à force de tant de précautions voici qu’arrive l’inévitable, la maladresse ultime qui ruine l’entreprise. Patatras ! C’est trop tard, le bruit résonne comme le glas.  Alors, quand la lumière s’allume et vous révèle, on adopte le sourire de l’imbécile en déconfiture, la posture cramoisie du pauv’gars pris en faute qui rêve de disparaître en terre.
Oups ! une belle entrée ratée.

              Adamante Donsimoni © (sacem)








06/11/2016

La nuit ensorcelée



Il joue du violon
la musique file vers la lune
Dans la nuit bleue
il s’envole
avec les oiseaux
au-dessus des toits bleus
des maisons éteintes
ensorcelées de sommeil
L’amour agite l’archet
l’âme du violon tribal
s’enchante
il fait naître la vie
il fait naître des fleurs
pour Elle
semblable à la lune
pour Elle
qu’on ne voit pas
pour Elle
qui rêve
tout en bas
-dans une maison
bleue
assoupie dans la nuit
bleue
du violoniste
amoureux-
du baiser
rubis
de ses lèvres
sombres
qu’un oiseau-note
messager du désir frémissant
de l’être aimé
déposera
en un souffle
sur ses lèvres
offertes
Un vrai baiser d’amour
qui la réveillera
Mais elle gardera
les yeux clos
pour faire durer un peu
ce sentiment de fête
enivrée dans sa nuit 
au contact
de cette bouche
tant désirée.
  Adamante (sacem)