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02/01/2023

L’ARBRE D’HIVER

 



L’arbre tend les bras vers la lumière

La lune sourit

Et la rose doucement ferme les yeux

La nuit embrasse les rêveurs

Un sourire se pose sur le repos bien mérité

Doucement sur la terre gelée 

Quelque chose frémit

C’est illusion que de penser

Le monde endormi

Dans le secret de l’ombre

L’ancien accouche du nouveau

Bientôt, à la fonte des neiges

Il poussera son premier cri

Alors les rêveurs se lèveront

Retrousseront leurs manches

Et chanteront en chœur

Pour saluer la vie.


Adamante Donsimoni ©sacem




D'autres poèmes sur cette image ici.

 


20/09/2021

Le Magnifique

 


LE MAGNIFIQUE





Le Magnifique



Il a rencontré le feu

Il y a perdu ses feuilles

Mais quelque part

Profond

Sous la terre

Les doigts d'un autre le rassurent

Quelque sève circule encore

Dans son tronc foudroyé

Il se dressera encore longtemps

Fantôme magnifique

Tant que l'amour de l'autre

Le soutiendra.


Qui a dit que l'Humain

Était l'apothéose de la création ?


Adamante 





14/05/2020

Pour un arbre



Cèdre du Liban - RP 93 - Photo Adamante


Je donnerais ma vie
Pour un arbre
Pour la respiration cosmique
Pour la survie du monde
Ma survie

Je risquerais ma vie
Pour un arbre
Pour ses racines tentaculaires
Son réseau Terre
Reliant l’humanité
À la dimension céleste
Je donnerais ma vie
Parce qu’il faut la donner
L’offrir aux bras du Grand Tout
Pour que la transformation
Du plomb en or
Se fasse

Je donnerais ma vie
Pour que le monde se retrouve
Que la peur s’efface
Et que la mort reprenne
Sa dimension sacrée
De yin étincelant

Je donnerais ma vie
Pour que l’humain fleurisse
Que l’Homme enfin soit arbre
Et s’envole au-dessus de l’abîme
En protégeant la Terre
Évitant ainsi la chute qui le menace

Oui, je donnerais ma vie
Pour un souffle de Nature

Je l’ai déjà donnée
Je la donne
Chaque matin
Chaque instant de mon jour
Comblée de cette joie
Parfumée de sourires
Depuis cet instant
Où j’ai vu *
L’Océan de lumières
La grande matrice
L’intelligence créatrice
Sillonnant l’espace
Infini
Qui tisse notre ciel
Nous enveloppe
Nous écoute
Nous transforme
Et nous réalise
Selon la vibration
De nos pensées

J’ai donné ma vie
Pour cet Océan
Dont je me reconnais
Pour sa lumière
Qui est moi
Qui est toi
Qui nous berce
Qui nous crée
À chacun de nos souffles
Nous
La forêt humaine

J’ai donné ma vie
Pour un arbre
Pour la palpitation
D’un cœur ouvert
Sur l’éternité de l’Amour
Inconditionnel et sans attache.

J’ai donné ma vie
Et  aujourd’hui
Je vis
Je vis.

Adamante Donsimoni 11 mai 2020 ©sacem
  

* C’était en février 1999, sur le dolmen du site mégalithique de Meynardier, après une courte séance de Qi Gong. Allongée sous la pierre froide, sous un ciel d’hiver d’un bleu absolu criblé de lumières blanches, virevoltant dans une chorégraphie intelligente, j’ai vu ce spectacle qui a bouleversé ma vie.



Platane d'Orient planté en 1814 - Paris - photo Adamante


23/02/2018

Le chemin de la brume






Il avait suivi le chemin de la brume vers un horizon disparu. Chacun de ses pas crissait, seul bruit pour lui rappeler le monde. Les flocons empressés de fondre ruisselaient sur son visage rougi de froid. Les pleurs sont de l’eau juste un peu plus salée.

Solitude blanche
quelques pas dans la neige
une indiscrétion

Où allait-il ainsi dans ce désert fantasmagorique ? Qui était-il ? Que fuyait-il, s’il fuyait ? Qu’allait-il donc rejoindre ? S’était-il égaré ? Était-il Elle ou Lui ?
Si les arbres pouvaient parler, ils nous diraient bien des rencontres. Mais ce soir, l’arbre est muet comme le sont les arbres.

Il offre à nos yeux
sur l’océan de brume
quelques traits au fusain


Ici, la terre s’est unie au ciel, tout se confond à tout et le géant immobile semble rêver d’envol. Le passant, arbre en mouvement, a disparu, laissant derrière lui sur le sol immaculé quelques empreintes que les flocons effaceront bientôt.

Ainsi va l’Homme
quelques traces fugaces
au final, l’oubli.
 
©Adamante Donsimoni (sacem)


08/12/2017

L’arbre, racines du ciel



Plonger profond ses racines, c’est pour l’arbre l’assurance de monter plus haut.
Plonger profond ses racines, c’est pour l’arbre l’assurance devenir solide.
Plonger profond ses racines, c’est pour l’arbre l’assurance de s’épanouir, de s’assurer une très longue vie.
Par la force de ses racines, il expérimente le lâcher prise et connaît ainsi la puissance.
Le vent n’est que la musique des sphères pour l’arbre aussi « enracinément » libre.
Ses racines s’enroulent, contournent les obstacles, progressent comme un fleuve.
Aucun chemin de vie n’est jamais droit car tout est du domaine de la courbe, de l’orbe.
La vie tient dans un cercle.
L’univers est un cercle.
Les nids se tissent en cercle.
Les cimes s’arrondissent tels des cercles.
L’arbre raconte son âge par des cercles.
Les feuilles s’arrondissent vers le cercle du ciel ou tourbillonnent en cercle vers celui de la terre, c’est selon les saisons. Saisons inscrites elles-mêmes dans le cercle infini des transformations.
Le cercle est une immobilité en mouvement, une immobilité vibratoire, un vide totalement plein.

Dis-moi, l’arbre, raconte-moi le rond,
Raconte-moi l’éternité,
Raconte-moi la force tranquille,
Qui parcourt tes racines,
Qui parcourt ton tronc,
Qui parcourt tes branches,
Qui parcourt tes feuilles,
Raconte-moi les ondes qui poursuivent leur route bien au-delà de tes limites et te font rayonner.
Ainsi je comprendrai cette vibration essentielle qui illumine le chemin des Hommes adoptant la posture de l’arbre*.


* posture énergétique fondamentale en qi gong
Adamante Donsimoni





 



28/06/2013

Le plafond


Enfant je m’endormais en voyageant dans les mots de silence que me chuchotait le bois du plafond.

Chaque soir une nouvelle histoire surgissait et m’emportait dans sa patience de veine au souvenir de sève. Cette respiration de l’arbre était écrite là, sous mes yeux, elle était témoignage pétrifié des strates des saisons. J’y lisais les irrésistibles appels des printemps qui poussent la nature à ascendre, animée de ce désir frénétique de se mêler au ciel ; les stridulations brûlantes des étés qui accompagnent les transformations vibratoires d’un monde de fougue épris d’expériences nouvelles pour expérimenter la touffeur explosive des orages puis les langueurs assouvies qui y succédaient ;  la plénitude des automnes accomplis, monarques des lumières et des saveurs, souverains avertis parés d’or et de rouille ; l’alchimie des hivers méditants et cavernicoles, dont le moindre souffle est avancée -infime mais péremptoire, vers la liberté des surfaces allongées au grand jour-,  traversée des ténèbres, initiation des feux descendus de l’éther lutter contre les eaux et ressortir vainqueur, ressourcé et neuf pour recommencer le cycle diurne des transformations.

Je comprenais à lire ce ciel de ma chambre que tous les Êtres, qu’ils soient de chair et de sang, de racines et de branches, portaient en eux les stigmates de ces forces qui les inscrivent dans le grand cercle de la vie.

Et ces histoires, ces épopées, naïves ou enchantées, qui m’emportaient chaque soir vers les rives du sommeil, n’étaient rien d’autre, -avec des personnages différents-, que l’expression de ces forces, une représentation de ce cercle,  que me racontait le plafond.

Il n’était aucun signe, aucun visage qu’il me montrait qui échappa à la règle. Si je n’en étais pas consciente alors, je savais que moi-même, en passant de la veille au sommeil, de mon matin à ma nuit, je ne faisais qu’accomplir ce cycle, en plus petit, en plus modeste, qui est le lot de tout ce qui vit et vibre.

Je pressentais que la mort avait sa place dans cette nuit, dans cette traversée des ténèbres, dans cette célébration d’un rite initiatique et confondant. Je pressentais que cette mort ne pouvait être que l’abandon de la lutte du feu contre l’eau redevenue souveraine, reprenant son bien, l’emportant vers un ailleurs qui nous interroge.

Je craignais pourtant que cette initiation d’un sommeil, similaire à ceux qui m’emportaient chaque soir, ne débouchât pour moi sur une nouvelle naissance, m’échouant sur une autre rive, un autre monde, où peut-être un hiver accouche d’un printemps pour poursuivre ce rite incessant des transformations et des engendrements.
Je ressentais cette crainte d’abandonner, de perdre, ceux qui m’accompagnaient ici et que chaque matin me faisait retrouver, soulagée.
Chaque soir me voyait m’aliter en espérant, sans y croire, une éternité de la vie telle que je la vivais le jour.
Mais le plafond fascinateur l’emportait toujours sur ma crainte et je plongeais, sans même m’en apercevoir dans ce sommeil si riche en questions restées sans réponses.

©Adamante

                                                          Un livre dans lequel je suis publiée 

                                                          Un article qui en parle