Vertige d’un regard porteur de vérité où le monde
s’anéantit, où la pureté de l’être, la fraîcheur de l’enfant gardien du temple
annihile tous les désespoirs, gomme tous les refus, désamorce toutes les
guerres.
La colombe n’est plus qu’une tache blanche sur la toile,
éclat de lumière libéré de la forme.
Le geste d’une pensée s’envole et nous rejoint,
questionnant. Peut-on lire un reproche dans la symbolique des formes du tracé
d’un regard ou, plissant les yeux, une immense tendresse ?
Dans son
immobilité apparente, la vie bouillonne d’un monde où tous les devenirs sont
possibles. C’est à nous, spectateur, voyeur, inquisiteur, mais surtout
impétrant de le traduire par la voix juste, de créer en toute responsabilité ce
qui nous doit advenir. Portrait miroir, regard du sphinx, celui qui doute
chavire. Il chancelle, disparaît. Pour avancer, il nous faut repousser la
terreur au bout de la nuit, nous affermir dans la pureté de l’âme telle une
goutte d’eau enceinte du soleil.
« Passe, tu es pur !* »
S’élèvera-t-elle cette voix des « Formes
d’Éternité ?*» Ouvrira-t-elle
la voie au « lumineux d’aujourd’hui enfanté par hier ?*» S’il
passe, il acquiert le pouvoir de donner la vie, la possibilité de poursuivre
son chemin vers une autre porte pour déboucher un jour, fondu dans les
formes divines, dans les champs de l’infini indéfini.
Le chemin des initiés se lit dans un regard d’enfant.
©Adamante (sacem)
*En référence au merveilleux livre désormais introuvable : « La toute
puissance de l’adepte » de J.Ch. Mardrus, traduction et exégèses des hauts
textes initiatiques de l’Égypte ancienne.Sur un tableau d'Arnaud Bouchet
pour la communauté l'Herbier de poésies