Quel trouble, soudain ! la
condition humaine me semble dérisoire. Ce regard plein de compassion renverse
les valeurs. L’espèce bipède brandissant la supériorité de sa conscience face
aux limites affirmées de l’animal, vanité, prétention, bêtise !
Dans ces yeux, je lis une infinie
sagesse. Même l’herbe offerte à l’instant me semble mieux comprendre ce qu’est
la vie. Il n’est aucun soupir pourtant, autre que celui qui s’échappe de mes
poumons, aucune accusation dans ce regard débordant d’amour, juste le don total
de soi.
Ma gorge se noud, je voudrais
crier : comment pouvez-vous encore nous pardonner ce que l’on a fait de la
planète ? Mais il ne m’échappe qu’un terrible silence, l’aveu de mon
impuissance et la certitude de l’erreur effroyable de mon espèce.