Allée
des pas perdus… ça pour l’être ils le sont ! L’esprit un peu rêveur on
baguenaude sans voir dans un entre deux sans durée où le regard se berce de
nature. Vertu des grands espaces,
les pieds sont ici,
et la tête est ailleurs
on ne sait plus trop
Mais,
ici ou là, quelle importance ! Comblé de ce rien qu’est l’instant, on se
donne aux doigts de la brise pour ressentir la vie, respirer, s’imprégner du
paradis qui frémit, là, juste sous votre peau. Et puis soudain,
au pied d’un hêtre,
couché entre deux racines,
un nouveau-né
allongé dans la mousse
il tète encore sa mère
Cette
apparition c’est l’offrande de la Terre pour fêter le prodige de votre abandon.
L’arbre complice vous a ensorcelé. L’enfant du hêtre s’offre et pénètre votre
immobilité de sa palpitation végétale.
Alors résonne en vous ce bruit de succion intemporel qui vous accompagne
depuis la nuit des temps, à chacun de vos pas.
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image Françoise Isabel |