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05/02/2023

Les vieilles roues


photo Balalline



  Quelques vieilles pierres d’un ancien muret racontent une histoire d’avant le béton. Mais avec le temps, quelques-unes quittent l’empilement et tombent. Tout passe il est vrai, la ruine, immanquablement suit la jeunesse. Tout passe !


l’artisan d’antan

savait parler aux pierres

le langage des mains

un savoir faire oublié

pot de fer et pot de terre


    Deux vieilles roues de tombereau, peut-être de charrette, appuient leur fatigue sur le mur en péril. Le vent est leur soupir. Comme il sont beaux tous ces laissés-pour- compte, abandonnés sous la neige qui magnifie tout. Le moindre bois vermoulue devient œuvre d’art, devant la moindre pierre poudrée de blanc, le cœur s’ouvre.


plus de grincements

plus de “hue !” envers les bœufs

juste le silence

une page déchirée

sur la campagne transie


    Les bœufs eux-mêmes ont disparu, pourtant ils ont laissé leur nom sur l’étal du boucher où ne s’affiche plus que la pauvre chair des vaches. Ce qui ne sert plus est voué à disparaître, ils ont disparu


qu’avons-nous besoin

de la viande d’un castrat

bien trop inutile

charrettes et tombereaux

ont leur place au musée.

 

Adamante Donsimoni - 3 février 2023 ©sacem

 

Si vous n'êtes pas abonné(e) à ce blog je vous invite à lire le précédent article : 

 "LES MURS DE L'HIVER"

 


Et pour finir en beauté côté folk :

le Branle du Rat par la Bamboche

20/12/2019

Nostalgie des labours



Ici, dans cette toile de Rosa Bonheur, pas de vrombissement, la terre crisse sous les sabots. Voici l’image d’un temps révolu où l’homme et la bête avançaient au rythme naturel des muscles et de la respiration. Hu ! et le cortège reprenait vigueur.

Les bœufs sont partis
ils ne servent plus à rien
rayés des cartes

Les jougs désormais décorent les musées, avec les socs des charrues, les tombereaux, les charrettes d’antan. Ceux qui les ont utilisés sont morts. L’espèce bovine a évolué.

Plus de castration
les veaux du tout venant
partent pour être engraissés

Plus de sillons sous leurs sabots,
et pas le temps de vivre

l’Homme est ainsi, l’espèce devenue inutile disparaît, tôt oubliée. Mais au final, c’est lui qui sombre. Si l’art offre à nos regards le témoigne du passé, l’esprit est parfois surpris de ressentir au cœur un tel sentiment de regret. Car ici le temps semble en harmonie avec la nature, cela nous touche.

C’était hier, mais
l’Homme a choisi la machine
la vie en accélérée

loin de trouver le repos
il se débat en enfer.

AdamanteDonsimoni ©sacem


Labourage nivernais - Rosa Bonheur - musée d'Orsay