Le demi-dieu du printemps préside
au dégel.
Il s’extirpe de la dimension des
eaux, réalise l’arbre et la pierre, cristallise l’or d’un soleil venu
réchauffer la terre, semer la vie.
Dans ce chaos de glace encore à
la dérive, dans ce chaos grinçant livré à la débâcle, des visages surgis du
néant expérimentent la forme, leurs traits sont déjà porteurs de l’esprit.
Certains, paupières closes, surgis des ténèbres intestines d’un lac sont déjà
en quête de sagesse. L’oiseau noir
se prépare à son envol vers la lumière.
De chaque fissure, on pressent le
germe d’une connaissance prête à conquérir le monde.
Le ciel enfin différencié
de cette soupe primordiale, pris d’un insatiable désir d’expansion, a commencé
son évasion vers l’infini.
Bientôt le premier cri accueillera le souffle et le
monde sera, pour l’instant, il se rêve.
©Adamante Donsimoni (sacem)
