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14/10/2016

Un soir au bord de l'étang

À la tombée du soir mangé de nuages, quelques ombres tremblantes se noient dans l’étang.
Des branches fantomatiques semblent surgir de ses eaux bouillonnantes et glacées qui phagocytent les dernières lueurs du jour. Des monstres sommeillent dans leur lit d’algues et de vase. Dès la nuit, ils s’éveillent et, revêtus de brume, disposent leurs filets d’angoisse et de terreurs dans la profondeur des eaux troubles. Sous la clarté lunaire, on voit les berges se couvrir de linceuls, un frisson d’épouvante court sur les herbes. Ici une autre vie, sans chaleur et sans pulsation, est à l’affût. On prend la fuite, il n’est pas l’heure, on s’empresse de retrouver lumières artificielles et bruits qui rassurent. On tire le voile, on parle haut, tellement heureux d’être encore vivant.

©Adamante (sacem)




22/12/2015

Le feu les ombres





Première flambée au sein d’une caverne, l’homme  découvre le gigantisme des ombres, elles accompagnent la lumière, griffent le granit avec les esquisses de leurs chimères. Chaleur, terreurs, rêves, les yeux grignotent la nuit, l’apprivoisent en dehors de la lune.
Ah, si le feu parlait, racontait son épopée depuis le premier éclair qui enflamma la forêt !
De toute évidence il parle car il nous habite, révèle ce que nous avons d’inscrit en nous. On le sent palpiter dans les cellules de nos mémoires, les gènes des premiers ancêtres. Mouvement ascendant, il nous anime. Premier feu, premier cri, l’air dans les poumons, brûlure, apprentissage de la sécheresse jetés hors la première caverne dans le monde aveuglant de la lumière. Et déjà l’ombre se dessine en plein midi sous le soleil, nous suit ou nous précède, s’allonge, se tasse, se déforme, nous fait rêver ou nous inquiète. Soumise, elle se prête à tous nos fantasmes, tour à tour rassurante, inquiétante, elle révèle nos peurs, nos terreurs et cette fascination qui accompagne.
Le feu consume faute de pouvoir aimer en tendresse, il dévore. Au-dedans la détresse, la solitude, l’espoir parti en fumée. Déréliction des cendres abandonnées aux vents, mouillées de rosée au matin, à peine un voile grisâtre bientôt avalé par les herbes.
Le feu, changeant, mouvant, à notre image, conçoit les formes et les détruit, se livre puis se reprend, s’efface, aussi insaisissable qu’un mythe, aussi fulgurant qu’une vie.

©Adamante Donsimoni (sacem)