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07/12/2016

J'ai déjà rendu l'âme



Je le sais, mon monde bascule. Il y a dans l’air comme une brume, une ombre piquée de lumières, l’épaisseur d’une porte déjà franchie. Le ciel s’ouvre et ma racine terrienne se détend, s’apaise dans la vacuité qui prend source dans ma poitrine. Je me demande où est mon corps dans cette perception infinie. C’est important, c’est essentiel et cela efface tout ce qui est anodin, ce qui ponctue une journée par exemple, ces gestes répétés que l’on fait sans y faire attention, ces gestes qui soudain s’amplifient jusqu’à la dimension divine. Une dimension sans dieu où je suis  à la foi forme et indéfinie. Deux mondes en fusion orgasmique qui effacent tout de l’un et de l’autre pour me laisser dans cet entre-deux vibratoire où la joie me donne envie de pleurer. J’aime cette sensation de faiblesse qui est dilution, confiance et force absolue. Je suis à ce point dans l’abandon que rien ne pourrait m’atteindre ou me détruire, j’ai déjà rendu l’âme. Perception d’une palpitation de la chair irriguée d’un sang neuf et conscient de sa chaleur, parcourue de frissons offerts à la froidure et aux morsures des saisons qui s’enchaînent avec la régularité d’un métronome détaché des attaches qui font le mouvement. Je ne sais si j’avance, si je suis en suspens. Je touche en même temps le fond du gouffre et l’apex du ciel. Dans ma poitrine, je vis la dilatation, j’en connais le centre et le rayonnement jusqu’aux confins d’un monde qui se rétracte au même instant. C’est à la fois une immense et minuscule respiration. Tout est là, poussière qui ne demande qu’à prendre forme et se plait à attendre. Je me coule dans cette attente, ici j’ai tout, en tristesse et en joie mêlées. Je n’ai besoin de rien, je sais en moi un monde près à surgir et cela me suffit.

©Adamante Donsimoni (sacem)
11 novembre 2016 

12/04/2013

La beauté du Mont Lu


Je n’ai pas eu l’occasion de visiter le mont Lu lors de mon voyage en Chine, mais je me suis si souvent sentie en phase avec la montagne dans mes méditations et j'ai si souvent pratiqué le qi-gong en faisant appel à son esprit, que j’ai envie de tenter une expérience.

Je ferme les yeux, je tente d’imaginer le mont Lu, d’entrer en contact avec lui.

Ce n’est pas une image qui m’arrive mais une force que je sens rayonner jusqu’à moi.

Je suis récipiendaire d’un mystère qui m’envahit et, sans m’effacer, me donne une impression d’immensité.
Il me semble contenir l’univers tout entier, mais je continue de me percevoir dans ma dimension ordinaire et ce savoir de moi, cette dimension habituellement limitée, semble pourtant contenir l’infini.

Une image me vient à l’esprit : je suis un cercle, limité dans l’espace, qui contient le point, l’infini, et mon individualité, sans perdre la notion de son identité propre, pourtant si petite,  absorbe et contient celle de l’immensité.

Je fais l’expérience, l’espace d’un instant, d’une forme d’identité universelle, j'expérimente que la limite ordinairement suggérée par le corps n’est qu’un leurre, que mon corps est là pour appréhender les expressions du Tout.

En expérimentant cette force mystérieuse de la beauté du mont Lu j’expérimente la vacuité. Car c’est bien de la vacuité dont il s’agit, il n’est pas de mot plus juste, la vacuité force de cohésion naturelle.

Et j’en arrive à espérer que si quelqu’un pense à moi à cet instant, il puisse percevoir à son tour, cette force de cohésion qui lie les parcelles du Tout au Tout, « les petits ruisseaux font les grandes rivières ».

J’en déduis que c’est sans doute là que réside l’espoir de l’humanité car cette fascination née de l’évocation de la beauté, cette plénitude qui en découle, cette expérience de l’infini en soi, c’est l’amour.

Seul l’amour, parce qu’il est la force la plus puissante du monde a capacité de sauver le monde de la destruction.

Je pense au mont Lu
Sensation d’immensité
Amour infini.