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13/11/2016

Poussière d’étoile



Je glane ma jeunesse au courant de la rivière, les doigts perdus d’extase sous la douceur des algues douces comme ces lèvres qui murmurent au micro un sortilège d’amour.
L’espace dilaté m’emporte vers des cieux où Jésus, homme, fils de l’homme, gravé dans le bois de mon bureau par la main de la sève, s’envole.  Je suis là, poussière d’étoile ! Poussière d’étoile ! Des milliards de lumières se reflètent dans les eaux. Poussières d’étoiles ! Elles crépitent tout au fond du courant. La vie, le feu mêlé à l’eau ! Le ruisseau coule et coule infatigable. Suzanne a rejoint les sirènes et les Parques ont coupé le fil d’un rêve à peine ébauché. Je m’abreuve à la déchirure d’une âme offerte sur un torrent de notes excrétant la douleur de la séparation. La caresse de l’esprit donne à l’amour la transcendance, c’est là son éternité, l’osmose, le mélange primordial quand la forme se perd dans l’indéfini. Le temps est impuissant à flétrir de telles fleurs et si l’usure des jours qui se ressemblent tant peut parfois faire oublier le fond, il palpite, comme l’Être oublié au fond de soi.

Adamante Donsimoni (sacem)
12 novembre 2016



 




















https://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/2016/11/merci-monsieur-cohen.html

28/10/2015

Intermède matinal




Intermède à la lecture de « L’axe du loup » de Sylvain Tesson à son arrivée près de Golmud –Tibet- 27/10/2015


« Sans sortir de chez lui, le sage connaît les Hommes » (Lao Tseu), l’idée nous renvoie au « Connais-toi toi-même » (Socrate) ou encore au « Nous sommes tous frères » (Jésus) , car ce qu’est l’autre, développé à des degrés divers, est en nous. Le bon, le mauvais -considération suggestive en vertu de ce qui nous arrange ou nous dérange-  sont là, comme yin en yang, yang en yin. Tout dépend sans doute de l’état d’avancée de la roue de notre vie sur le sol de notre progression vers ce que nous appelons : l’éveil. Cette petite lumière, tout d’abord fugace, puis clignotante tend à s’allumer de plus en plus souvent et à le rester de plus en plus longtemps dans la durée. Ainsi l’Homme qui marche et peine s’aiguise en son ensemble par le biais de sa solitude et de ses muscles en souffrance pour vérifier ce que le sage –un marcheur repenti ?- vérifie sans quitter sa demeure.
Ajoutons à cela, le liseur qui participe à l’épreuve, de façon statique et kinesthésique, pour tirer bénéfice de la découverte et de l’avancée du pérégrin.
Comment ne pas sourire en pensant à la vie ? À ce grand jeu phénoménal qui nous pousse tous à la recherche de ce Dahu* : Qui suis-je ?

Adamante ©sacem




*le Dahu ou Dahut, animal de légende de nos provinces françaises, aux pattes plus longues d’un côté que de l’autre (d’où son mauvais équilibre) fut chassé dans les bois pentus, (l’animal ne pouvant de par sa conformité se déplacer sur sol plat) durant les mois d’hiver de préférence. Cette chasse au Dahu était propre aux communautés rurales aux fins de rire d’un naïf et d’alimenter les veillées. En quelque sorte une parodie d’initiation, teintée de moquerie, pour les nigauds.
Le Dahu se chassait en battue. Les rabatteurs (organisateurs de la chasse) cognaient avec leurs bâtons sur les arbres d’un bois en pente et le naïf, posté en contrebas, faisait le gué en tenant un sac de toile ouvert pour capturer l’animal. On pouvait lui enseigner un chant qui « renversait » l’animal, le forçant à tomber dans le sac. Enfin le naïf était abandonné au beau milieu de la nuit et de nulle part, condamné à rentrer seul chez lui, en pleine nuit. De quoi alimenter en rires les soirées autour d’un feu.

Ajoutons à cela que, même si ce n’était pas le but recherché, la moquerie bien souvent pouvait s’avérer cruelle.