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10/07/2022

Le chant nostalgique

 

 

 

L'abbaye dans une forêt de chênes et le Moine au bord de la mer de Caspar David Friedrich.


Avec en fond le chant nostalgique de la mer, les ruines de l'Abbaye gémissent dans le vent, concert de branches dénudées et de vieilles pierres. Les quelques arbres souffreteux, torturés, gardiens d'un passé révolu, expriment la désolation des paysages maudits 

 

l'espace grignote
la vielle grille inutile-
la porte du vide


Quelques herbes rachitiques s'agrippent au sable. Ces lamentables touffes brûlées de sel de mer sont increvables, ici on s'accroche ou bien l'on meurt, il n'y a pas de demi-mesure


un moine égaré
un pénitent sans nul doute
erre, la bure au vent

le ciel sale du crépuscule
crache son ultime lumière.


Adamante Donsimoni
10 juillet 2022
sur les toiles L'abbaye dans une forêt de chênes et le Moine au bord de la mer de Caspar David Friedrich.
 

 

L'HERBIER DE POÉSIES

01/03/2018

C’était la Dame bleue



Tout est bleu, la terre, l’eau, le ciel et mon regard. Non, ce n’est pas du flou qui fait vibrer l’espace. Il y a là un appel à l’unification

L’air épouse l’eau,
la brume d’éternité
apaise l’âme

L’horizon ne dit plus son nom, tout ce bleu le dévore.  C’est alors qu’une silhouette m’apparaît. Elle descend de mon regard pour se poser, comme un oiseau, sur cette écume de rêves. Je me souviens…

C’était la Dame bleue,
elle m’invitait à la suivre
mais il faisait trop froid

Au bord de la plage, si loin de ce rendez-vous manqué, enveloppée de bleus, je m’abandonne.

©AdamanteDonsimoni (sacem)




 


10/02/2017

L’enseignement de la mer

 

Le trait s’envole, fait rouler les vagues par la force et le talent d’un maître.
Hugo n’est pas loin qui tempête la page. L’obscur exprime  ici, si proche du rivage, le fond des gouffres.
Nous plongeons dans les abysses d’une âme tourmentée de houle, grinçante à force de s’adapter. Le voilier épouse la vague, apprivoise les vents, gémit et, en petit soldat fidèle à la vie, avance.

La difficulté
de chacun de nos destins ?
accepter les changements

se reconnaître de l’eau
maîtriser la liberté

Rien jamais, en nul lieu, ne reste figé. La mer est un enseignement qui s’offre dans l’accueil au regard des voyageurs intemporels. Ce qui s’agite ici s’agite en moi. Ce qui souffre et se plaint, ce qui lutte et se donne, c’est un cœur sans attache, ouvert sur l’inconnu.

            ©Adamante Donsimoni (sacem)



 








31/03/2013

Quand se lève la tempête


La fenêtre entrouverte, 
je regarde la mer. 
Je voyage
ma main 
sur le bois 
rugueux 
de la vitre
dont la peinture écaillée
ne compte plus son âge.
Au loin 
un phare 
lance ses éclairs 
comme un appel
un cri
dans la nuit.
Une solive craque
le passé se réveille. 
Je « m’ensonge » 
comme le disait Jacques Lacarrière, 
je passe les portes du temps, 
je pénètre un secret de murs, 
de vieilles pierres
dedans
des soupirs s’exhalent du parquet
tout un peuple prend vie
venu de l’ombre
dehors le vent le lève
de puissants nuages noirs menacent 
la mer se gonfle
prête au combat
et je me demande
je me demande
depuis qu’est née cette maison
qui domine la mer
combien
comme moi
un soir 
dans la solitude
le cœur pesant
concassé de chagrin
ont regardé l’horizon
et senti soudain
une présence
la présence
de tous ces absents
qui regardèrent
un soir
se lever la tempête
ainsi que je le fais
la main posée 
sur le bois de la fenêtre…
Absents
dont un jour
je le sais
je serai.