Le manège m’emporte. Tourne,
tourne la musique. Je tourne, tourne avec elle. Mes pieds touchent à peine le
sol, plus de poids. Je suis avalée par le typhon du ciel. Je quitte les soucis
du monde, mon corps s’oublie dans le mouvement. Plus de misère, plus de guerre,
plus de viols, plus d’exactions dans le sang, plus d’ennui, plus cette
sensation d’impuissance.
Dans le monde, un pays sur
deux pratique la torture…
Tourne, tourne la musique. Je
tourne, tourne et je vis.
Caresse de la voix portée par
les accords, caresse essentielle, salvatrice. Le bleu nuit du ciel m’avale,
j’ai quitté la terre. Je tourne comme l’enfant aspiré par l’appel des sphères.
Cette voix… Elle m’emporte si
loin.
Qu’elle m’emporte et que je
retrouve ce que j’aime, sans forme, mais si vivant, sans forme mais si
prégnant.
Mes larmes baignent le feu de
ce cœur qui n’a pas réussi à se dessécher.
Emporte-moi au pays de
l’oubli, dans l’unique bonheur de tourner parce que tout tourne et que cela est
essentiel.
À cet instant, je ne veux
rien d’autre que l’oubli.
©Adamante Donsimoni (sacem)
En écoutant Take this waltz de Léonard Cohen
En écoutant Take this waltz de Léonard Cohen