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28/10/2024

Horizon bavard

 

Adamante Donsimoni - acrylique sur papier froissé - Chamiliale -


Horizon bavard 



Debout au bord de la nuit, le front tourné vers l’horizon, ils observent le ciel. Sages et chats contemplent les ombres qui s’y découpent. La voûte céleste est un miroir où chacun se cherche et se reconnaît dans les constellations. Leur avenir y est écrit, ils décryptent le moindre signe.

Ô combien d’histoires s’y racontent ! Combien de vies y sont inscrites à l’encre invisible des ans qui passent. Il semble que tous les temps s’y confondent, regards présents, regards d’antan, y laissent ou ont laissé leur marques bousculées de vents et de nuées. 

« C’était hier, soliloque un nuage,  hier ou peut-être avant hier ou encore bien avant, j’ai oublié. J’ai l’esprit bien trop embrumé ce soir, un mauvais rhume sans doute, et me voici la goutte au nez. Presse-toi, presse toi, il te faut trouver un sommet où te mettre à l’abri, il ne faut pas t’appesantir ici si tu ne veux pas disparaître, il y a bien trop de passage, de fantômes et courants d’air. »


Sous la lune rousse

des nuages en débandade

le réveil des anges


l’oubli marie la mémoire

le vrai amoureux du faux.



Adamante Donsimoni

25 octobre 2024 -  (tanka-prose)


D'autres poèmes (même thème) sur l'HERBIER DE POÉSIES





 

10/06/2024

La ville, la nuit



Récréanote Adamante


La ville, la nuit



Il faisait nuit, ils étaient là, ils m’observaient. Leurs yeux brillaient de la lumière des étoiles félines descendues sur terre pour nous rappeler le ciel. 

J’étais subjuguée. Un frisson me parcourait le dos tandis que mes pas doucement ralentissaient jusqu’à ce que je me fixe afin de ne pas les déranger.

La nuit agitait ses ombres sous les lumières artificielles d’un immeuble sans grande âme révélant d’invisibles présences humaines. Tout à côté, un petit pavillon de banlieue, vestige improbable d’un temps révolu, et appelé sans doute à disparaître, incarnait la nostalgie d’un autrefois plus lent qui cachait sa misère en s’entourant d’un maigre jardin ouvrier agrémenté de fleurs.

Observatrice observée, sous les feux pénétrants de quatre pupilles phosphorescentes, je me disais que les générations passent, triment, s’effacent tandis que la vitesse s’accélère, mais qu’en tous lieux il est toujours des gardiens du mystère. Si partout la nature sauvage expie son amour de la vie sur l’autel de l’excès, de la folie, partout il est encore une porte secrète, bien gardée par les innombrables descendants de la Déesse Bastet. 

Mon cœur battait chat. J’étais à l’affût de la nuit sous sa coupole illuminée, je vivais la métamorphose, je me sentais pousser des griffes. Le sang de la liberté pulsait dans mes veines. Je percevais le monde de toute la puissance de ma nature animale. Il n’y avait rien d’infernal à cela mais la découverte de l’immense force de l’amour de la vie qui explosait en moi et me faisait comprendre la vanité de toutes ces conventions qui me maintenait sous le joug de ce qui doit se faire et non de ce qui doit être.

J’étais enfin libre !


deux chats, la nuit - noirs

révélation de la lumière-

cœur palpitant



Adamante Donsimoni - 3 juin 2024


L'HERBIER DE POÉSIES




01/10/2021

LE FAISEUR D'ACCUEIL & autres contes

 

Mon dernier livre "LE FAISEUR D'ACCUEIL & autres contes" 

vient de paraître aux Éditions Panafrika/Silex/Nouvelles du Sud. 


PROCHAINE LECTURE-DÉDICACE À PARIS



Sur l'océan des mots, le conte. Dans cet ouvrage, format 160 x 240, illustré par l'autrice, sur papier bouffant 115 g, couverture qualité soft Touch, trente-deux contes se tricotent avec le cœur, en vers, en prose, à l'envers, à l'endroit... Un voyage initiatique sur les routes de la tendresse parsemées d’humour.


"Nous sommes à la veillée, en Creuse ou ailleurs, et Adamante conduit le conte (...) Ses récits vous conduisent dans son imaginaire, peuplés de rêves colorés." Serge Mairet, traducteur de « Roumi par le Texte et L’image », auteur de « Sur le Pont Flottant Céleste » 




desssin "l'œil du dragon"

 

« Cet ouvrage porte un regard spirituel, existentiel sur le monde au travers du rêve et de l’imaginaire :  

« l’Enfant et les cailloux », « le Faiseur d’accueil », « la Nuit » …   

Certains, plus humoristiques, jouent avec les mots, les concepts : 

« les Dés sont jetés »,  « Tigro et Cigogna »,  « la  Véridique aventure de Mimi » … 

D’autres se font légendes : « Songes du Solstice d’été », « le Coquillage géant de la plage du Bernard l’Hermite », « la Légende de la Création » …  

Quelques-uns portent le frisson : « l’Ankou », « le retour dans la brume » …  

D’autres encore sont nourris d’enfance : « la Marguerite », « l’Enterrement du Papé » …  

Ces récits prennent source dans le merveilleux qui accompagna la vie de l’autrice, vie dédiée à l’expression artistique intimement liée à la spiritualité ; ils témoignent de ce que peut être le chemin de l’existence, la beauté, la sagesse, la force et la fragilité du monde et de l’humain.»


Illustrations originales (couverture & pages intérieures) Adamante





Le penser en cadeau pour Noël ? 


Voilà une excellente idée qui  ravira les amateurs de contes et légendes, d'humour et de poésie.



Vous pouvez :

 

- Me le commander en direct (avec dédicace). 

 

Pour l'envoi, il faut tenir compte de son poids  (422 g) tenant à la belle qualité du papier. Le coût en lettre suivie est de 6,39 € *

 Cela ne sapplique pas aux Brins de l'Herbier 


- L'acquérir lors d'une lecture dédicace, la prochaine se tiendra à l'Agora le 7 décembre prochain . 

 

- Ou directement à la FNAC (site) 

            - ou sur Amazon 



Il était une fois... page 15


    Organisation de lectures dédicaces :

Si cela vous intéresse, je peux aussi me déplacer pour une lecture-dédicace. Je peux être accompagnée de deux musiciens (guitare et flûte Peûl). 
Mon précédent livre "ROMANO Les Lettres à Grand-père," paru chez le même Éditeur, ayant souffert de la situation Covid, (toutes les lectures ont été abandonnées), je pourrais le présenter par la même occasion. 


 

08/04/2016

Volcan

Tout n’est plus que spasmes, grondements, fureur.
La fumée précède les langues du feu.
Chargé de soufre, l’air devenu irrespirable éteint la lumière, il fait nuit en plein jour.
La terre gémit, se tord, vomit la lave qui s’écoule, ruisseaux brûlants échappés de ses veines. Ils recouvrent, effacent, sculptent un nouveau paysage.
Demain, ici, un monde nouveau balbutiera. Mais aujourd’hui, continent à la dérive, sous le regard compatissant de la mère du  Ciel, la terre enfante. 
Toute destruction est renouveau.

Adamante (sacem)















Composition graphique (photo & dessin) Adamante

27/02/2015

Impression d'un soir d'hiver




Ils sont là, ils attendent. Campés sur le couchant comme les chats dans les herbes.
Les nuages, au lointain, déversent leur trop plein d'ombre.
Éventail zébré de pluie, rayonnement de brume sur l'avant de la nuit.
Sont-ils cerbères ou sphynx ? Ils guettent, menacent et protègent.
Le temps que j'écrive, l'horizon a avalé tout le restant de bleu.
Le jour est mort,  vive la nuit.

Il ne reste plus que les yeux de braises des immeubles méditant sur la folie du monde.

©Adamante SACEM

13/04/2014

Une nuit de printemps


Dans le silence de la nuit, allongée sous la véranda qui conserve la chaleur du jour, je goûte la paix.
Quelques mouvements furtifs dans les herbes, le chant des grillons, la lumière frémissante de la lune bercent ma rêverie.

Le silence
dans l’instant qui se donne
la renaissance.


Je n’ai conservé qu’une bougie dans le photophore suspendu à une poutre. Sa lueur vacille sous le léger souffle du vent.
Mais, dans le vieux cerisier orné de quelques fleurs encore cette année, la chouette ulule. La lumière, pourtant si faible l’attire et la dérange. J’hésite un instant puis me lève pour éteindre la flamme. Il ne faut pas déranger les habitants du jardin, ils sont les maîtres des lieux en mon absence, moi je ne suis que de passage.



Plus de mouvements
l’instant devient silence
je m’efface, je renais

L’esprit reprend sa place
plus de temps, juste la paix.


©Adamante (sacem)



28/06/2013

Le plafond


Enfant je m’endormais en voyageant dans les mots de silence que me chuchotait le bois du plafond.

Chaque soir une nouvelle histoire surgissait et m’emportait dans sa patience de veine au souvenir de sève. Cette respiration de l’arbre était écrite là, sous mes yeux, elle était témoignage pétrifié des strates des saisons. J’y lisais les irrésistibles appels des printemps qui poussent la nature à ascendre, animée de ce désir frénétique de se mêler au ciel ; les stridulations brûlantes des étés qui accompagnent les transformations vibratoires d’un monde de fougue épris d’expériences nouvelles pour expérimenter la touffeur explosive des orages puis les langueurs assouvies qui y succédaient ;  la plénitude des automnes accomplis, monarques des lumières et des saveurs, souverains avertis parés d’or et de rouille ; l’alchimie des hivers méditants et cavernicoles, dont le moindre souffle est avancée -infime mais péremptoire, vers la liberté des surfaces allongées au grand jour-,  traversée des ténèbres, initiation des feux descendus de l’éther lutter contre les eaux et ressortir vainqueur, ressourcé et neuf pour recommencer le cycle diurne des transformations.

Je comprenais à lire ce ciel de ma chambre que tous les Êtres, qu’ils soient de chair et de sang, de racines et de branches, portaient en eux les stigmates de ces forces qui les inscrivent dans le grand cercle de la vie.

Et ces histoires, ces épopées, naïves ou enchantées, qui m’emportaient chaque soir vers les rives du sommeil, n’étaient rien d’autre, -avec des personnages différents-, que l’expression de ces forces, une représentation de ce cercle,  que me racontait le plafond.

Il n’était aucun signe, aucun visage qu’il me montrait qui échappa à la règle. Si je n’en étais pas consciente alors, je savais que moi-même, en passant de la veille au sommeil, de mon matin à ma nuit, je ne faisais qu’accomplir ce cycle, en plus petit, en plus modeste, qui est le lot de tout ce qui vit et vibre.

Je pressentais que la mort avait sa place dans cette nuit, dans cette traversée des ténèbres, dans cette célébration d’un rite initiatique et confondant. Je pressentais que cette mort ne pouvait être que l’abandon de la lutte du feu contre l’eau redevenue souveraine, reprenant son bien, l’emportant vers un ailleurs qui nous interroge.

Je craignais pourtant que cette initiation d’un sommeil, similaire à ceux qui m’emportaient chaque soir, ne débouchât pour moi sur une nouvelle naissance, m’échouant sur une autre rive, un autre monde, où peut-être un hiver accouche d’un printemps pour poursuivre ce rite incessant des transformations et des engendrements.
Je ressentais cette crainte d’abandonner, de perdre, ceux qui m’accompagnaient ici et que chaque matin me faisait retrouver, soulagée.
Chaque soir me voyait m’aliter en espérant, sans y croire, une éternité de la vie telle que je la vivais le jour.
Mais le plafond fascinateur l’emportait toujours sur ma crainte et je plongeais, sans même m’en apercevoir dans ce sommeil si riche en questions restées sans réponses.

©Adamante

                                                          Un livre dans lequel je suis publiée 

                                                          Un article qui en parle