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27/01/2016

Angélica Archangélica



Petite forme ce matin. Le corps regimbe, fatigue, mal être, je me décide pour les plantes. La racine d’angélique ! La panacée des herbes, le Graal de la tisane, la mère Fouettard des enfants, ( à noter qu’en la circonstance, on peut le rester longtemps).

L’Angélique, Angélica Archangélica, c’est bon pour tout, le cœur, la digestion, la longévité, c’est le ginseng d’Europe en beaucoup moins cher, vertu à ne pas dédaigner et aussi en beaucoup moins snob.

J’attrape la casserole, l’eau, je jette une poignée de racines, je couvre et c’est parti pour quelques minutes de décoction. Suivent dix minutes d’attente à traînailler dans ce petit matin maussade.
C’est prêt, je verse dans une tasse bleue comme le ciel quand il est bleu, ce qui n’est pas le cas ce matin, alors je compatis d’un geste vers lui, comme pour trinquer et peut-être me donner un peu de courage.
Comme je déteste la tisane sucrée, je passe outre les conseils de Mme Mulot, reine des herboristes encore diplômées et laisse le pot de miel au placard.
Maintenant il me faut boire, vite si possible, en me répétant pour m’en convaincre :

 « c’est pour ton bien ! »

Elle n’est pas si facile à pratiquer la méthode Coué devant cette merveilleuse tisane ! Je me décide. Quelle amertume ! Le liquide a un goût effroyable, il me rabote tout d’abord la langue puis la gorge, si je ne savais pas ce que je bois, je croirais avaler un poison. Je fais la grimace, me retient de cracher, je me répète :

« c’est bon pour ce que tu as ! »

Je bois la coupe jusqu’à la lie.

La potion avalée, mon corps ne tarde pas à exprimer sa satisfaction par des borborygmes salutaires immédiatement suivis d’un mieux-être. L’effet semble proportionnel au goût, je me félicite de ma bravoure et programme une nouvelle potion pour la soirée, il faut savoir ce que l’on veut !

En nettoyant ma tasse, je me mets à penser que se soigner par les plantes est moins confortable sans doute que d’avaler des pilules. C’est un choix et c’est aussi celui de la vie, avec ses amertumes et ses douceurs. Une vie sans cellule psychologique pour pallier l’engagement de vivre et de se battre pour résister à l’adversité jusqu’au point final.

Adamante  (sacem)
20/10/2015