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31/10/2022

En route avec le Tarot


https://images.artips.fr/artips/Breton_Tarot/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202022-07-13%20a%CC%80%2014.32.01.png.html


André Breton, Paracelse, Mage de Connaissance, Serrure, encre de Chine noire et aquarelle sur papier Canson contrecollé sur papier, 23,7 x 13,8 cm, Musée Cantini, Marseille, photo : Bernard Jean © ADAGP, Paris, 2022

André Breton, As de Connaissance. Serrure, aquarelle, encre de Chine et crayon sur papier, 27,8 x 18 cm / À droite : André Masson, La Religieuse portugaise. Sirène d'Amour. Flamme, aquarelle et crayon sur papier Canson, 27,2 x 17 cm, Musée Cantini, Marseille, photos : Bernard Jean © ADAGP, Paris, 2022



    Marseille l’inégalée, entre la Bonne Mère, comme l’appelait ma grand’mère « avé l’assen », et le Tarot ; avec sa Sardine échouée dans son port et sa dernière idole Bernard Tapie… Mais prenons la route du tarot. Voilà qu’un poulpe tricotant des éclairs investit l’as de pique sur le vieux port. Le pique ? une serrure noire dont on a perdu la clef, peut-être celle du château d’If, celle de la liberté. Qu’importe après tout, quand le temps vous dure on s’occupe comme on peut, on ne lit pas dans l’avenir, on fait en sorte de le créer. Le poulpe royal, de ses grands yeux fascinateurs a séduit Breton, à se demander qui a donné naissance à l’autre. L’éclair traversant l’ankh bleue, bleue comme le Dieu Bleu des demeures des millions d’années, me parle d’Apophis le serpent d’eau dont chaque nuit l’astre de la lumière doit être vainqueur pour qu’un nouveau jour puisse naître


parcours des enfers

combat du bien et du mal-

le ciel s’embrase


    Une serrure, une clef d’interrogation semble porter la lumière, mais la flamme de la bougie tremblote tandis qu’une femme plonge dans les abysses. La lumière n’est jamais une certitude, face à la menace de l’ombre n’est-il pas plus sage de fuir ? 

    À ses côtés, est-ce la Bonne Mère en prière ? Ses seins étoilés et son cœur qui a tout d’un sexe armé de tentacules -comme le poulpe-, exprime le danger. Je pense à Médusa la trop belle vantarde qu’Aphrodite vexée de ses allégations de beauté a punie d’une chevelure vipérine. Il ne faut pas provoquer la colère des Dieux. 

    « Qui s’approche se fait mordre ! » nous avertit la carte. Que de rancœur, Monsieur, pour la Dame de cœur ! Votre sirène est dangereuse. Masson semble ici prendre un malin plaisir au blasphème. Yeux mamelles, cœur de vulve, cette Bonne Mère-là ne dominera pas Marseille sur son rocher


poètes maudits

au loin le bruit des bottes- 

entrée en résistance. 

  

  

Adamante Donsimoni 

26 octobre 2022 ©sacem



Source ARTIPS

1941, Seconde Guerre mondiale. Le poète surréaliste André Breton saute dans un train, direction Marseille. L'écrivain, effrayé, s'apprête à prendre un bateau pour fuir la France…

En effet, le pays a été vaincu par les armées nazies. La partie sud du territoire se retrouve sous la domination du régime de Vichy. Or ce dernier ne voit pas d'un bon œil le surréalisme, pas assez académique à son goût. Chef de file de ce mouvement qui explore l’inconscient, Breton est donc surveillé par la police. Il espère retrouver la liberté aux États-Unis.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les artistes tirent chacun deux cartes au hasard et s'empressent de les réinventer. Les symboles traditionnels se transforment en serrure, roue, flamme et étoile. Quant aux personnages, ils deviennent plus démocratiques. On destitue les rois pour en faire des génies. Fini la reine, place à la sirène ! Quant au valet, il s'émancipe et devient un mage.

Ces êtres fantastiques prennent sous la plume des surréalistes les traits de leurs héros, historiques ou littéraires. Des poètes et des médiums sont de la partie, représentés par des formes parfois abstraites, sorties de l’imagination des artistes.

Mais les surréalistes n'auront finalement pas le temps de tirer les cartes ! Les visas enfin obtenus, Breton et ses amis prennent le large. Avec dans leurs bagages, ce jeu de tarot exceptionnel qui ne sera jamais achevé… 


L'HERBIER DE POESIES

21/09/2018

Le chant du cygne


 

 

Ombres tournées vers la lumière par désir insensé de brûlure.  C’est le soir. Le feu, maître et roi, despote sublime et vénéré, grand ordonnateur de la consomption sacrée du végétal offert à la dessiccation, assure son règne sans partage.


Les moissons finies
les meules s’alanguissent
souvenir des grains

Jaunes, oranges et rouges s’élancent du couchant pour incendier une ultime fois la paille dressée vers le ciel par la main de l’homme. La nuit qui s’annonce recouvrira bientôt les artères  surchauffées de la Terre, mais en attendant le flamboiement des lumières bouleverse la réalité habituelle des choses. La chaleur est partout, partout le feu.

Pourpres en fusion
les couleurs crépitent
le chant du cygne.

©Adamante Donsimoni (sacem)
             sur un tableau de Claude Monet




Claude Monet, Meules, 1891, huile sur toile, 73 x 92 cm, collection privée




Fin août 1890, à Giverny. Près de chez lui, dans un champ, l’artiste Monet peint de grandes meules de foin. Il s’agite soudain, hurlant des indications à sa belle-fille Blanche :
"Une autre ! Une autre !" Mais que réclame-t-il avec tant d’insistance ?  Une nouvelle toile, tout simplement. Le peintre s’est engagé dans une entreprise ambitieuse : immortaliser toutes les variations de la lumière sur les meules.
 
Liens vers les autres peintures des meules sur Artips
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07/09/2018

Dérive de blanc




Léonard Tsuguharu Foujita, Femme allongée, Youki, 1923, huile sur toile, 50 x 61cm, collection particulière © Fondation Foujita / ADAGP, Paris, 2018




Dans son regard de ciel, dans cette immensité de temps sans début ni fin, une histoire à peine esquissée pour nous laisser le temps du rêve.

Le retirement
le profond des abysses
un cri d’absence

La femme nuages, peut-être une chimère, nous livre par ses yeux la parole sans tain du silence. Impossible de s’exfiltrer, tout est poids dans cette légèreté.

Une colombe
l’esprit insaisissable
dérive de blanc

©AdamanteDonsimoni (sacem)