Je rentrais tard ce soir-là, mains dans les poches, je marchais vite pour me réchauffer tout en pensant au parfum de la soupe qui m’attendait. Soudain, en levant les yeux, je l’aperçus.
Marchant dans le ciel
comme une ombre entre les astres
il m’observait
J’oubliais le froid, la soupe. Le nez en l’air, je restais là, subjuguée comme un chien de chasse à l’arrêt. Qui pouvait être cet inconnu des nuages ? Le petit gardien d’étoiles du livre qui berça mon enfance ?
Tout ridé, barbu
comme il paraissait vieux
-l’enfance est loin
Le temps de penser au temps, l’homme des étoiles avait disparu. Elles me l’avaient repris.
Le froid revenu
je goûtais l’instant présent
quel bonheur de vivre !