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07/12/2016
J'ai déjà rendu l'âme
Je le sais, mon monde bascule. Il y a dans l’air comme une brume, une ombre piquée de lumières, l’épaisseur d’une porte déjà franchie. Le ciel s’ouvre et ma racine terrienne se détend, s’apaise dans la vacuité qui prend source dans ma poitrine. Je me demande où est mon corps dans cette perception infinie. C’est important, c’est essentiel et cela efface tout ce qui est anodin, ce qui ponctue une journée par exemple, ces gestes répétés que l’on fait sans y faire attention, ces gestes qui soudain s’amplifient jusqu’à la dimension divine. Une dimension sans dieu où je suis à la foi forme et indéfinie. Deux mondes en fusion orgasmique qui effacent tout de l’un et de l’autre pour me laisser dans cet entre-deux vibratoire où la joie me donne envie de pleurer. J’aime cette sensation de faiblesse qui est dilution, confiance et force absolue. Je suis à ce point dans l’abandon que rien ne pourrait m’atteindre ou me détruire, j’ai déjà rendu l’âme. Perception d’une palpitation de la chair irriguée d’un sang neuf et conscient de sa chaleur, parcourue de frissons offerts à la froidure et aux morsures des saisons qui s’enchaînent avec la régularité d’un métronome détaché des attaches qui font le mouvement. Je ne sais si j’avance, si je suis en suspens. Je touche en même temps le fond du gouffre et l’apex du ciel. Dans ma poitrine, je vis la dilatation, j’en connais le centre et le rayonnement jusqu’aux confins d’un monde qui se rétracte au même instant. C’est à la fois une immense et minuscule respiration. Tout est là, poussière qui ne demande qu’à prendre forme et se plait à attendre. Je me coule dans cette attente, ici j’ai tout, en tristesse et en joie mêlées. Je n’ai besoin de rien, je sais en moi un monde près à surgir et cela me suffit.
©Adamante Donsimoni (sacem)
11 novembre 2016
10/05/2016
Méditation autour d’un masque
Regard
intérieur
le temps a
cessé de battre
sur le pied
de vigne torturé
quelques
chimères
bras
retenus
tentent le
mouvement
mais tout
est vain
dans la
dimension du retirement
le monde
vibre sur une réalité sans forme
qui les enfantera
toutes.
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