L’étendard de Pénélope, fils de
chaîne et fils de trame, marque à petits points des secondes égrainées à rêver.
Quand s’ouvrira-t-elle la porte caressée du regard le temps d’une pause?
Rectangles, carrés, étoiles,
formes incertaines, couleurs, marquent les pages d’un livre de pensées intimes.
Des voix, des odeurs, des gouttes de pluie, des rayons de soleil y sont
inscrits, des larmes aussi, des désespoirs, des creux de vagues sans sirène,
juste les profondeurs grisâtres de la solitude. Mais de fils de chaîne en fils
de trame, de point en point, l’aiguille inscrira un jour d’autres moments. Ceux
d’un avenir qui se donne déjà par le souffle du vent qui rend fou et vous fait
croire que demain peut-être sera un jour de fête. Quand la porte s’ouvrira car,
à n’en pas douter, elle s’ouvrira.
L’étendard flotte et me dévoile
au grand jour sa géographie de secrets indéchiffrables. Je le regarde. Je
plonge dans les verts, me déleste du gris. Une porte s’ouvre. Je pénètre des espaces infinis qui sont
miens, sans attente.