Au-dessus des eaux, on dirait qu’ils dansent,
mais quelle danse ? Celle d’oiseaux heureux de vivre, goûtant du bec
l’instant présent en le saluant d’un vol, une danse d’amour peut-être, comme
une offrande.
Quelques étourneaux
s’égaillent au petit
matin
le rire du soleil
Les hommes ont inventé la danse pour
s’accorder la protection des Dieux et s’attirer la faveur des Esprits. Danse de
la pluie, danse de la guerre, danse de la chasse… Tout est à eux, ils
croissent, se multiplient et portent la mort.
La poudre à canon
le fusil en
bandoulière
et l’odeur du sang
Les oiseaux n’ont que faire de la protection
des Dieux et de la faveur des Esprits, ils sont de ceux de la nature que
l’humain foudroie.
A-t-on jamais vu un oiseau chamane ? Ils
n’ont pas inventé la danse pour se protéger des maléfices de la nature humaine.
Doit-on le regretter ? Ils ont la force des petits, celle de l’abandon, en
confiance, à cette vie qui ne cesse de leur être disputée.
Enfants de la terre
les oiseaux caressent
le ciel
quelle joie de la vie