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18/11/2019

Il suffit d'un rayon de soleil



Il suffit d’un rayon de lumière et le germe frémit. La graine qui s’éveille exprime alors son rêve d’ascendre, son espoir d’arbre fort et puissant. 
Il monte en elle le désir impérieux d’embrasser l’espace. Rien ne peut alors s’opposer aux efforts de ce germe en apparence fragile. Bien décidé à traverser la terre pour apercevoir le ciel, il concentre toutes les forces de son désir de soleil pour croître. Et puis un jour, il s’extirpe de l’ombre, à peine visible, encore confondu à sa mère Terre.  Dès lors, avide de soleil et de pluie, il déploie ses premiers bourgeons tandis que ses racines plongent profondément dans le secret du sol. Il sait déjà que la vie tient en deux choses essentielles : avoir de bonnes racines afin de déployer sa frondaison au plus haut de ses possibles, et résister aux éléments. 

L’Homme ignore-t-il cela ? Lui qui pense que la vie s’inscrit dans la possession de tout ce qui l’entoure.

L’Homme est-il inconscient que le soleil et l’eau sont essentiels à la survie de son espèce, plus inconscient que le germe d’une minuscule graine ?

L’Homme, cet arbre en mouvements, acceptera-t-il de comprendre qu’il est de la nature, au même titre que le plus minuscule brin d’herbe qu’il méprise ?

Le plus grand nombre des humains acceptera-t-il encore longtemps de laisser faire la frénésie de possession qui anime une poignée de ses dirigeants ? 

Nous avons le monde en partage, nous en sommes tous responsables, quand cesserons-nous de craindre les puissants qui le méprisent et nous méprisent ?
Géronimo l’a dit, l’argent ne se mange pas, et bientôt il ne restera que lui. 


Adamante Donsimoni ©sacem
18 novembre 2019



11/01/2017

Transformer le monde !


Je lis un haïku sur le chant d’un oiseau. Il y a tant de trilles dans mon temple intérieur. Mais quel silence à cet instant autour de moi. Je tends l’oreille, mutisme des gosiers, seul le passage discret de quelques voitures, comme mues par le désir de passer inaperçues, interrompt la torpeur matinale. L’instant se transforme  en un autre au rythme, celui de mes exhalaisons. Je suis, je vis, aventure d’un caméléon qui crapahute dans l’espace-temps, au fond l’important c’est la couleur, l’idée me fait sourire. Ce mimétisme équivaut au silence quand on a conscience que les mots et l’agitation ne sont que fatigue et perte de temps. Le jeu est bien trop prenant pour qu’on s’y laisse prendre, s’en extraire avec élégance et sans hargne, voilà le fin du fin. Dans ce monde déboussolé que certains veulent détruire et d’autres sauver il y a encore des espaces de paix sur l’échiquier de la vie. Et je suis d’accord avec Sylvain Tesson pour dire la vanité des uns et des autres, leur crédulité, nous ne sommes pas là pour transformer le monde mais pour être transformés par lui.

©Adamante Donsimoni (sacem)







09/11/2016

Politique reality-show

Dehors des bourrasques torturent les branches encore ornées de leur feuillage automnal. Les feuilles multicolores sont emportées, croisent la fenêtre de mon bureau, grimpent plus haut que le toit de l’immeuble, virevoltent sans regagner le sol plus d’un instant.  J’entends la présence du vent par le gémissement des fenêtres.
Cette nuit, les USA ont élu leur nouveau Président. Le monde est devenu officiellement le plateau d’une télé réalité où le plus fort en gueule emporte les suffrages. Voici l’apogée du règne de la communication.  L’Europe momifiée s’étonne. Comme il sont loin des préoccupations des peuples les apparatchiks du pouvoir. Comment les « sans dents » ont-ils pu en arriver là ?
Eh oui, comment ? Monsieur mon Président, vous si avisé de protéger le climat du monde et incapable de protéger nos abeilles, nos vaches, nos poulets de la torture de l’élevage et de l’abattage.  Étrange non, craignez-vous soudain que vos « sans dents », exaspérés  par vos esquives puissent mordre ? Que le chaos orchestré par vos manques s’abatte sur notre sol ? Mais du chaos naît l’ordre, un monde à reconstruire. Tout ce qui est en haut se retrouve un jour en bas et la roue tourne.
Les nuages courent vers l’Est, charroi d’ombre et de lumière. Vont-ils eux aussi, émigrés d’un ciel en crise, vers un hypothétique  Eldorado qui les rejettera sans une hésitation ?  Certains ayant craché leurs eaux en chemins auront disparu une fois la tempête calmée.
L’analyse et la réflexion ne sont plus de mode au monde des médias et de la politique spectacle. Comment la pensée pourrait-elle suivre à ce rythme infernal, si rapide ?
« Les pensées pour moi-même » de Marc Aurèle sont de la bibliothèque du passé, bien trop lent !
Ce midi, la télé nous a montré des traders, visage inquiet, défait. J’y ai vu l’image de parasites jamais rassasiés du monde. Ceux qui produisent les vraies richesses ne sont pas invités au festin, ils sont les proies. Les moutons dont le berger tire la laine.
Il faut bien se raccrocher aux branches quand tout fou le camp ! Les religieux reprennent « du poil de la bête » comme l’aurait dit Prévert. Le « bien penser » est de nouveau de rigueur. L’image, toujours l’image, celle que l’on donne à voir. Le masque se contrefiche de la réalité.
Quelque part dans l’histoire, une vierge enfante d’un Dieu, puissance du pouvoir de l’esprit contre le sexe féminin. Comment la femme, ce sexe honnis, souillée, aurait-elle pu accoucher d’un Dieu ? Ah si les hommes pouvaient se reproduire entre eux…
Ailleurs un prophète, consomme un mariage avec une gamine de neuf ans épousée à six.
Ô le joli monde ! Le bel exemple ! La belle vie !
On se demande parfois si l’on n’aurait pas préféré de naître salade !

Le vent s’est radouci, plus de feuilles pour me saluer à la fenêtre. Mes mots, comme elles, retombent sur la ligne, inutiles et fatigués de tant de profonde bêtise.

Adamante ©Sacem
9 novembre 2016

03/05/2016

La bonté du masque



Roulent les flots d’un monde moussu de détergents stériles.
Vitrine d’un entre-soi de bien-pensants se penchant sur les misères du monde, se félicitant de tant de clairvoyance, se congratulant de tant de générosité.
Et pendant ce temps, le prisonnier innocent continue de croupir en sa prison plurielle, celle de tous les horizons fermés où n’arrive pas une note de ces voix justes capables de gonfler les gosiers sur la mélodie de l’ego.
Le chant de l’oiseau, incantation au lever du jour, a bien plus de force pour ouvrir la porte des geôles. Cette force-là, cette magie sans calcul, a la grâce de l’amour qui se donne par amour.

Adamante (sacem)





 

08/04/2016

Volcan

Tout n’est plus que spasmes, grondements, fureur.
La fumée précède les langues du feu.
Chargé de soufre, l’air devenu irrespirable éteint la lumière, il fait nuit en plein jour.
La terre gémit, se tord, vomit la lave qui s’écoule, ruisseaux brûlants échappés de ses veines. Ils recouvrent, effacent, sculptent un nouveau paysage.
Demain, ici, un monde nouveau balbutiera. Mais aujourd’hui, continent à la dérive, sous le regard compatissant de la mère du  Ciel, la terre enfante. 
Toute destruction est renouveau.

Adamante (sacem)















Composition graphique (photo & dessin) Adamante

26/01/2016

Le chaos primordial




Le chaos primordial, un grand charroi d’eau et de glace, débandade printanière, terre et ciel encore confondus au point final du coït ultime présidant la séparation. Tout est là, indéfini, se cherchant, pressé d’être. Erratique palpitation primale d’une cohésion balbutiante. Dans cette gigantesque cohue, les formes se cherchent, s’expérimentent, du monstre marin au visage de l’homme. Déjà l’effroi, le cri en gestation. Le feu naissant des eaux vaporise la vie vers ce qui bientôt sera nuage. Et dans ce bouillon de la première heure, le profil de Bastet émerge lentement d’une flaque solaire comme pour indiquer au monde à venir le chemin de la sagesse.

©Adamante (sacem)


01/05/2013

Paroles de Source



Les cordes
trop tendues
de ton esprit
grincent
pression répétitive
infernale
d’un archer fou
qui t’envahit de ses discordances.
Pas de repos
pas d’éclaircie
la solitude
le dégoût des non dits
des mensonges
des médisances
du mépris…
Prise dans ce tumulte
ballottée d’espace désaccordé
dans ce trouble de l’éther
ne sombre pas !
Ne cède pas
aux désillusions
aux attentes
aux rancœurs
tout cela n’est que mensonge.
Regarde vers l’azur
n’importe quel azur
pourvu qu’il soit silence
pourvu qu’il soit paix
pourvu qu’il soit eau
surface plane
reflétant un ciel neutre.
Tu dois t’extraire du monde
ne pas t’avilir à attendre
résister par l’abandon
confiant
à l’indéfini.
Jamais rien ne viendra
jamais
que de toi.
Tu es ta propre source
ton unique source
en toi réside l’infini
en toi réside ce plein
que d’aucuns
parfois
vampirisent
te laissant
seule
épuisée
avant même que tu en prennes conscience.
Relâche !
Il ne sert à rien de tenir
Relâche !
Il ne sert à rien de te plaindre.
L’instant emporte
toujours
avec lui
l’instant d’avant.
Ainsi il te libère.
Ne prolonge pas celui du trouble.
Relâche !
Et si tu parles
parle de soleil
d’espoir
de joie
de tendresse
Que tes mots soient purs
libres de tout passé
neufs
toujours renouvelés.
N’oublie pas
tu crées
par eux
par tes pensées
par tes silences.
Relâche !
Ton chemin
plus que tout autre
est solitaire
sans chapelle
sans rail
sans tracé apparent.
Au plus fort de la tourmente
par la vertu
de ces quelques mots égrainés
tu retrouves ta route.
Un sourire naissant te l’indique.
Aie confiance
là est ta place.
©Adamante