Ce qui se dit
Il faut aller par-là. Il la pointe du doigt cette direction invisible. Je me demande. Par-là est-ce la lumière ? est-ce l’intimation d’un ordre ou l’offrande d’un conseil avisé ? Que voit-il que je ne vois pas ? Je m’égare dans mes pensées, troublée de ne trouver aucune réponse dans le fourbi de mes neurones en panique. Je sens qu’il y a là une vérité qui se cache car il me parle ce crucifié, sans croix ni clous visibles. Il me parle. Se jouerait-il de moi sous ces airs retirés qui en imposent ? J’en doute. Ce que je perçois, ce dont je suis certaine, c’est qu’il y a en lui une insondable blessure. Son cœur est une autoroute fissurée, et la direction indiquée pourrait s’interrompre à tout instant.
ôtez-lui le bras
la vérité expose
une lourdeur- Terre
Avec ou sans son bras le voici, semblable à un empereur déchu qui se drape dans sa dignité intacte. Comme il me semble fragile pourtant sous son aspect de monolithe ! Et je crois entendre sa question : « Pourquoi ? pourquoi ? » Oui pourquoi ? Juste le cœur comprend. Lorsqu’il ne vous reste plus rien, que l’on vous a tout pris, alors l’Être dans le silence exprime sa vibration d’Être, et vous prenez conscience que les faits, que les formes ne sont que mensonges pour masquer l’essentiel.
ce qui se dit là
ce qui s’exprime par ces traits
c’est le Rien, total.
Adamante Donsimoni - 18 octobre 2022 ©sacem