La brume partout
Ici, dedans : le vide
Étrange vide
Il ne manque rien
Tout est toujours à sa place
Mais... absent
La brume
Le vide
La fenêtre
Cœur béant
S'ouvre sur un ciel
Gris sale
Tout est si lourd
L’humidité est étouffante
Quelque part dans Paris
Dans le froid d'un bloc opératoire
À l'instant où j'écris
Une poitrine s'offre au scalpel
Des doigts experts reprisent un cœur-
Ton cœur-
Comme le mien est lourd !
Qu’y a-t-il derrière la brume ?
Des chairs à vif
Un sang détourné
Un sommeil sans rêve
Battu d'anesthésiant
Une absence programmée
Et un si long temps d’attente
Traverseras-tu la brume
Pour me revenir ?
« Tout est à sa juste place »
M’a confié le sage de ma vision
Mais où donc est-elle
La juste place ?
Je n’en sais rien
Je ne sais rien
Sauf que
Je t'attends
Derrière la brume
Je t'attends.
Adamante Donsimoni©sacem
22 juillet 2022
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22/07/2022
Derrière la brume
21/10/2016
La petite rose rouge
Tache de sang
sur le rire des herbes
que la lumière éclabousse.
Elle rêvait d’un métier où glisseraient entre les fils de trame les
mains expertes d’un lissier.
Fille d’une bouture oubliée,
elle était éclose dans le massif où dominaient des rosiers de haute lisse. Elle
s’épanouissait timidement, avec des allures de bouton avorté. Mais elle était
tellement attirée par la lumière qu’elle avait décidé de devenir fleur. Passé
sa première nuit, surprise : elle incarnait la perfection en miniature.
Des pétales jaunes, blanchis
par le temps, étaient venus s’échouer à ses pieds, offrant à sa beauté un tapis
de lumière.
Je m’étais arrêtée, je
m’étais accroupie et, dans le silence de nos âmes, je l’avais accueillie. Puis,
sachant la durée éphémère de sa vie, je l’avais « immortalisée »,
tout au moins le temps de ma propre durée, car il n’est aucune photo pouvant
immortaliser sa prise.
Bien après qu’elle eut
disparu, en regardant son image parmi la moisson de l’été, j’ai senti vibrer en
moi l’écho de sa courte vie. Elle me parlait encore, elle vivait là, quelque
part en moi. Alors, répondant à son appel, je me suis emparée de ses formes, de
ses couleurs, j’ai tenté, avec mes modestes moyens, mais avec toute la force de
mon âme, de satisfaire son attente : elle rêvait d’un métier où
glisseraient, entre les fils de trame, les mains expertes d’un lissier.
J’en ai fait une image à la
façon des cartonniers* et son rêve est devenu mon rêve.
Qui sait, un jour, un lissier* la regardant lui offrira un
ultime hommage, une place entre les fils de trame de son métier où glisseront
ses mains expertes.
©Adamante (sacem)
*termes utilisés à Aubusson, capitale mondiale de la
tapisserie où j’ai appris à dessiner.
24/06/2016
Danse rituelle.
Au lointain le rythme des percussions nous entraîne vers nos
racines, et ça résonne au cœur du corps dans la chaleur d’une nuit universelle.
Les notes s’envolent, se délient, serpentent, les peaux ruissellent leur parfum
primitif. Les corps se cherchent, le trouble remonte du profond des âmes où le
savoir disparaît sur l’autel des espèces. L’inexplicable en chemin s’écrit en
arabesques de feu et d’eau sur les pages glacées d’un livre des origines. Le
sacré se nourrit d’humeurs, de sang répandu sur la pierre, du martèlement
hypnotique des tambours chaman explorant la Terre mère, exprimant la mémoire
des abysses primordiales où le premier frisson fit exploser la vie. Livre
toujours ouvert et pourtant invisible, révélé par l’expression spontanée de
quelques lignes de soleil tracées sur l’expression architecturale d’une œuvre.
©Adamante (sacem)
d'après un tableau de MarHak
(partition de vie)
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