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03/11/2025

La ville, comme un bateau ivre

 

Merci à Marine pour cette photo d'une œuvre de Arnaud Bouchet. 

Une pensée pour Lui.
💫    💫
💫


La ville, comme un bateau ivre



     La ville, comme un bateau ivre de son aventure, se dresse au firmament de nos incohérences. Les quelques voiles gelées d’un vaisseau fantôme, qui hante nos mémoires et les légendes de marins, se dressent vers le ciel comme pour échapper à la glace d’un pôle induré dans leur mémoire.

     Tout ici semble se déliter en revenant au port. Le voyage d’Ulysse fut long sans doute avant de retrouver le quai, les lézardes ont buriné la pierre. Les cheveux de Pénélope ont blanchi et tant poussé qu’un tissage arachnéen a englouti la tour, bouché le nez des bâtisses. Tout semble confiné dans cet imbroglio que le temps a pris dans ses filets. Si une cheminée crache encore ses relents de charbon, il semble que ce soit pour obscurcir le ciel. L’enfer a le visage des usines.

     Les fenêtres où des astres se sont pendus, se sont perdus, se sont évanouis n’ont plus le désir de s’ouvrir, mais les portes invitent encore à la découverte, il se cache en elles une lueur d’espoir.

     Le parfum des embruns pénètrent par leurs ouvertures, il nous raconte ces infinis qui glissent, tels des anges de lumière, sur la ligne d’horizon, que l’on pressent et qui se cache, de l’autre côté, de l’autre côté...


horizon vibrant
sur l’indéfini des formes
une vie cachée


Adamante Donsimoni - 26 octobre 2025
©musicstart/sacem


5 commentaires:

  1. Très beau titre, déjà, et pour le texte, j'aime.... Merci Adamante, amitiés, jill

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  2. Bonjour Adamante,

    Une ville fantôme, une image qui se dissout dans la pluie d'automne. La mélancolie a parfois beaucoup de charme. J'ai beaucoup aimé ton haïbun.
    Et
    Encore une belle moisson répondant à ton appel à textes
    Amitiés
    Martine

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  3. Laissons venir à nous les lueurs d'espoir et le parfums des embruns....
    Bonne semaine !

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  4. La ville tient,
    comme un cœur qui bat,
    en gardant la mémoire
    de ceux qui sont partis.

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  5. Parfois, ivres de solitude ou de misère, ils errent dans les ruelles sombres à la recherche d'un semblant de lumière ; l'espoir à réchauffer les coeurs !
    Merci pour ce bel haïbun.

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