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25/01/2018

Le lac




Il s’étire entre terre et ciel, il balance doucement les reflets moutonneux et sombres des nuages

Loin, à l’horizon
quelques sommets, la neige
et là-bas, le froid

Les buissons impassibles observent du rivage le flot ininterrompu de ces porteurs d’eau, voyageurs infatigables qui traversent les airs, masquent le soleil.

La terre humide
se transforme, voici la boue
aux pieds des herbes

Nul ne se risque sur les rives. Le lac médite sa nature profonde dans le silence d’un hiver trop mouillé.

©Adamante (sacem)
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/






  






18/01/2018

Le gredin gourmand




Sur une œuvre de Françoise Isabele

Il tire la langue le gredin


caché sous ses colifichets de bazar à quelques euros
il a tout pris

    papier d’alu
    papier cadeau
    enveloppe
  pellicules
carton
un fouillis de couleurs 

pour s’y rouler



ô comme il tire la langue le gourmand

la confiture de fraises cuisinée par mémé dégouline

gourmand
gourmand
gourmand


Tu exagères !



cerises au bout du nez
maquillé ananas et pommes d’amour

Tu devrais avoir honte !


tu a sali ta belle chemise bleue

taguée
déchirée
noircie
cheveux hirsutes

tu t’es roulé dans la peinture


Et tu crois sincèrement passer inaperçu ?


©Adamante Donsimoni (sacem)



08/12/2017

L’arbre, racines du ciel



Plonger profond ses racines, c’est pour l’arbre l’assurance de monter plus haut.
Plonger profond ses racines, c’est pour l’arbre l’assurance devenir solide.
Plonger profond ses racines, c’est pour l’arbre l’assurance de s’épanouir, de s’assurer une très longue vie.
Par la force de ses racines, il expérimente le lâcher prise et connaît ainsi la puissance.
Le vent n’est que la musique des sphères pour l’arbre aussi « enracinément » libre.
Ses racines s’enroulent, contournent les obstacles, progressent comme un fleuve.
Aucun chemin de vie n’est jamais droit car tout est du domaine de la courbe, de l’orbe.
La vie tient dans un cercle.
L’univers est un cercle.
Les nids se tissent en cercle.
Les cimes s’arrondissent tels des cercles.
L’arbre raconte son âge par des cercles.
Les feuilles s’arrondissent vers le cercle du ciel ou tourbillonnent en cercle vers celui de la terre, c’est selon les saisons. Saisons inscrites elles-mêmes dans le cercle infini des transformations.
Le cercle est une immobilité en mouvement, une immobilité vibratoire, un vide totalement plein.

Dis-moi, l’arbre, raconte-moi le rond,
Raconte-moi l’éternité,
Raconte-moi la force tranquille,
Qui parcourt tes racines,
Qui parcourt ton tronc,
Qui parcourt tes branches,
Qui parcourt tes feuilles,
Raconte-moi les ondes qui poursuivent leur route bien au-delà de tes limites et te font rayonner.
Ainsi je comprendrai cette vibration essentielle qui illumine le chemin des Hommes adoptant la posture de l’arbre*.


* posture énergétique fondamentale en qi gong
Adamante Donsimoni





 



27/11/2017

Poussière de silence


Poussière de silence
Vibration des sphères
Quelque part dans la nuit
La vie se pense
 
Regard vers les étoiles
Perdue d’immensité
La Terre-mère observe
La vie exsangue
 
Poussière de silence
Le hasard se construit
En formes et couleurs
Ciel grand offert
 
Poussière de silence
Les mots sont indurés
Dans les pierres immobiles
Le cœur bien lourd
 
Poussière de silence
En moi
Plus rien
Le vide
Illuminé
 
 
©Adamante Donsimoni (sacem)
 
 
 
August Strindberg, Célestographie XIII, 1893-1894, photogramme, 12 x 9 cm, 
Bibliothèque nationale de Suède, Stockholm