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15/02/2018

Luna, petite fée de la Lune



Image Adamante

Si vous me demandez ce qu’est pour moi la magie, je vous réponds ce soir, ce sapin, ces fleurs, les herbes qui racontent des histoires au vent à moins que ce ne soit le vent qui les raconte aux herbes.

Le vent, les herbes
les mots doux de la terre
s’envolent au ciel

La magie c’est aussi, ici dans ce décor de conte de fées, le souvenir d’un miaulement furtif, il faisait nuit noire, celui d’un chaton perdu. 


Juste une plainte
enveloppée de l’ombre
et ma cécité

Le lendemain, une autre voix, plus rauque se fait entendre. Qui es-tu ? je demande. Et la voilà qui s’approche flanquée de son chaton. Ce fut comme un émerveillement. Comment a-t-on pu les abandonner ? L’humain n’est pas toujours fréquentable.

La gentillesse
brûle dans son regard
un don du ciel

Je lui parle.  Il me semble la connaître depuis toujours ? Elle se frotte contre moi, si confiante. Mon cœur fait une embardée. Son chaton indifférent ne voit qu’elle, tout comme moi. Je l’aime déjà bien trop pour la laisser errer la campagne. Ma fille l’adoptera.

Son amour offert
sans crainte ni retenue
est un don total

Elle la baptisera Luna, petite fée de la lune, Louloune.

Ce soir, les fées qui nous l’avaient confiée sont venues la reprendre.  Nos cœurs meurtris la pleurent. Mais en fermant les yeux nous savons son absence auréolée de lumière. Nous remercions l’Univers d’avoir croisé nos chemins.

 

Petite Luna
ce soir je chante pour toi
ce conte d’amour.

Adamante Donsimoni (sacem)




Ce 12 février 2018, jour du départ de Luna, j’ai écrit ce texte, un bien triste cadeau d’anniversaire pour ma fille.


08/02/2018

Phare diamant



Il ne sait plus dans quel sens tourner, pris de folie, comme un escalier, il s’enroule sur lui-même. 
Il veut tout capturer.
Les formes qui l’entourent, piégées dans ses facettes, s’abandonnent, révèlent des secrets montant des profondeurs de leur inconscient. 

 


Un plissé de calcaire déploie lentement ses ondes jusqu’au centre où l’œil d’Horus apparaît au-dessus d’un édifice vieux rose au cœur bleu.  Pyramide ou cadran solaire ? Qu’importe, c’est au choix. Il faut se laisser entraîner par la vibration, pénétrer le secret en gardant le silence. Mais autour c’est certain, il y a le désert, l’ombre et la lumière, le sable, la sècheresse, le désir d’eau qui s’exprime avec le blanc de craie. 



L’éventail se déploie ensuite en tonalités bleu acier. Rien de tranchant ici, le côté métallique des formes s’adoucit dans l’ocre rosée venue le tempérer et glisse imperceptiblement vers le poli des pierres médiévales. Au sommet de la première lame bleue, un visage, le nez en tête de serpent dont le corps s’enroulant au-dessus de la tête, suggère une corne de bélier. 




Effigie romaine, masque maya, intaille magique, plus je la regarde et plus je contemple une véritable œuvre d’art.

  
Cette forme mystérieuse qui me parle avec tant de force, ne serait-ce pas un simple et banal phare de voiture ?
Phare diamant où se reflète un pan de l’histoire du monde. Il n’est rien de plus riche que la simplicité, il y a dans le banal tant de choses à découvrir.

©Adamante Donsimoni (sacem)
6 février 2018
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/




Une photo d'ABC  





05/02/2018

Ce que je fus avant le tambour




Mon corps, la peau du tambour. Le son résonne, pénètre au plus profond de la forêt, se mêle au bruit d’une chute d’eau. Tout me semble démesuré. Je marche au-dedans de moi, m’enfonce dans cette végétation plus vraie que nature. Ma terre tremble, je vacille. L’éternité cogne au rythme de la baguette serpent, boum !
boum ! boum ! Battements irréguliers du cœur de la Pachamama. Boum ! j’ai oublié mon nom. Boum ! ma peau tendue. Boum ! je suis le tambour. J’ai tout oublié sauf la vibration. Le courant qui me parcourt poursuit le chemin de l’eau et rebondit sur les rochers de l’intemporalité.
Rien n’est plus réel que cet oubli sans tain, la transparence.  Force du désir de plonger au plus profond dans les entrailles minérales de mes espaces intérieurs. Abysses sidéraux où naissent et meurent les étoiles dans cette nuit primaire où je m’anéantis. Je ne sais plus rien que le goût amer des herbes sur ma langue plombée et la voix du tambour qui sonne l’abolition de mes frontières.
Ne me dites pas que je rêve, le lichen sur ma peau trahirait le mensonge. Je ne suis plus que sommeil et poids, présence végétale, anesthésiée, à la croisée de dimensions qui se disputent ce souvenir à peine perceptible de ce que je fus avant le tambour.

©Adamante Donsimoni (sacem)
    le 17 février 2017


Un texte né d'une expérience chamanique au travers d'une lame de tarot. Depuis des lustres je me promène ainsi au travers d'éléments divers et variés, une pomme, une feuille, un rocher, le vent... Depuis des lustres, je fais des expériences et dirige des ateliers autour de ces voyages dans l'imaginaire qui sont découverte et enrichissement.







25/01/2018

Le lac




Il s’étire entre terre et ciel, il balance doucement les reflets moutonneux et sombres des nuages

Loin, à l’horizon
quelques sommets, la neige
et là-bas, le froid

Les buissons impassibles observent du rivage le flot ininterrompu de ces porteurs d’eau, voyageurs infatigables qui traversent les airs, masquent le soleil.

La terre humide
se transforme, voici la boue
aux pieds des herbes

Nul ne se risque sur les rives. Le lac médite sa nature profonde dans le silence d’un hiver trop mouillé.

©Adamante (sacem)
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/