Du dedans retrouve le ciel
En toi est l’infini
L’horizon qui s’étire
Tout au long de ta vie
Et sur lequel
Comme un oiseau au long cours
Tu planes en observant le monde
Chaque mouvement est un enseignement
Chaque rencontre une lueur
Grotte aux merveilles ou paradis
Afin d’éviter l’enfer
Du dedans
Il te faut retrouver le ciel
En toi
Et t’y baigner
Il n’est nul autre endroit
Où retrouver la paix
Du dedans retrouve le ciel
Et prie
Non pour avoir
Mais rayonner ce trop plein d’amour qui se donne
Sans jamais rien te demander
Du dedans retrouve le ciel
Car c’est ici que tout se crée
Qu’en germe sont tous les possibles
Sans jamais te désespérer
Dans le grand athanor de l’espoir
Qui est foi en la vie
Du dedans retrouve le ciel
Et sois.
Adamante Donsimoni ©sacem
8 mars 2025
LE CHANT DU SOUFFLE
Poésies, chant du souffle, méditations poétiques
09/03/2025
Du dedans retrouve le ciel
03/03/2025
Un cheminement d’arbre
Photo ABC |
« Sans sortir de chez lui, le sage connaît les hommes »... ces mots que l’on prête à Lao Tseu conviennent parfaitement aux arbres. Plantés là, quelque part sur une portion de terre, ils poursuivent leur patiente ascension vers le ciel tandis que de leurs racines ils tissent, dans l’obscur silence du sol, un réseau complexe pour se rattacher à la vie commune du végétal.
Ce péritoine de la Terre, cette wifi souterraine sont bien trop spirituels pour que la grossière humanité puisse en percevoir toute la présence ou en concevoir le sens.
Ce message que j’ai capté en le croisant, alors que dressé au travers d’une masse épineuse qui me semblait vouloir le contraindre il s’élevait sans opposer de résistance, avec l’abandon que confère la véritable force, m’accompagne encore de sa sagesse.
L’abandon, ne jamais se dresser contre mais accueillir, comme la branche accompagne le vent dans la tempête, s’incline en recevant la pluie, rompt parfois quand la matière atteint son point de rupture et que le temps de tirer sa révérence est arrivé.
- Dis-moi l’arbre, te sens-tu impuissant parfois, incompris, inutile, plombé de peines comme je peux l’être à l’orée de la catastrophe annoncée dont on perçoit déjà bien plus que les prémisses ?
- Le ciel est encore bleu, et bien que le sang se retire, que la sève se dessèche, l’appel de la vie est toujours impérieux. Et puis, comme souvent, l’éloignement du cœur nous ramène en plein cœur, à l’endroit juste où, au-dedans, le ciel illuminé n’est plus attente mais offrande. Là, le géant devenu lilliputien découvre sa véritable puissance et conscient de tout avoir n’attend plus rien.
racine en chaos
en tout germe est un mort
le juste retour
Adamante Donsimoni
1er mars 2025 - ©SACEM
17/02/2025
Passe muraille
Tim Burton |
Passe muraille
En regardant l’image, je m’étais endormie. J’avais piqué du nez dans le rêve et m’étais mise à circuler dans quelques nébuleuses. De toute évidence celles-ci ne voulaient pas offrir à ma vue les détails de l’anatomie des personnages qui glissaient en elles comme cerises baguenaudant dans de la Jelly.
Tout se faisait furtif et cela me mettait mal à l’aise. Je voulais savoir. Mais vouloir n’étant pas pouvoir je restais là, un peu désorientée, dans cette brume fantasmagorique qui me donnait le vertige.
Le chat ronronnait près de moi, heureux que je le retrouve dans son occupation favorite habituelle : dormir sur le canapé.
Cela eut-il une influence sur le devenir de mon aventure onirique ? Sans nul doute. Je suppose que l’esprit s’arrime dans notre réalité avant que de s’envoler vers ces contrées confuses où de toute évidence il aime à s’égarer pour vivre des aventures parfois plus que rocambolesques.
Toujours est-il que soudain je me suis retrouvée dans l’univers de Marcel Aymé.
J’aperçus la pièce, ainsi que je l’avais imaginée en lisant, où apparaît pour la première fois l’honorable Monsieur Dutilleul, rond de cuir au Ministère de l’Enregistrement. Des rideaux à grosses fleurs roses, tels qu’en raffolaient le monde au début du XXème siècle, encadrant une fenêtre donnant sur le bleu du ciel. Un chat noir était là qui grattait la moquette de toute son ardeur féline, c’est-à-dire non contenue. Quelque pet s'échappant du matou contraria une mouche.
C’est alors qu’apparut, semblant sortir du mur à la peinture défraîchie qui me faisait face, le visage d’un homme qui observait la scène.
Était-ce le fameux passe-muraille qu’aucune densité matérielle ne pouvait arrêter ? Je me mis à vibrer d’impatience à l’idée de connaître son secret...
C’est à ce moment précis que mon chat décida de me réveiller en manifestant une impérieuse envie de jouer.
fugacité du rêve
sur l’infini de l’illusion
le vent souffle
Adamante Donsimoni - 25 janvier 2025 @ sacem
03/02/2025
La sylphide des bois
Photo adamante |
La sylphide des bois
Je marchais vers le soir dans les bois près de la maison. Le soleil, généreux durant le jour, tardait à se retirer, il dardait ses derniers rayons au travers de la futaie. C’est alors que je l’aperçus.
Comme ensorcelée, encore inconsciente de ma présence, elle semblait interpréter une danse rituelle, c’était comme si elle s’enroulait dans les derniers reflets de l’astre finissant. Je retenais mon souffle.
Ses voiles étaient de feu, elle ne les ôtait pas, elle en revêtait sa nudité. Je ne voyais là nul besoin de séduire, juste le désir d’honorer qui rayonnait au travers de la délicatesse de ses mouvements. Sous chacun de ses pas, la terre irradiait, l’instant était à la grâce. La moindre mousse, la moindre feuille, le moindre pépiement, il n’était pas jusqu’au silence qui ne participait au sacre de la lumière.
Dans ce bois où commençaient à se faufiler quelques ombres, tout me parut soudain illuminé. J’étais sous le charme. Comme j’avais envie de la rejoindre, de me mêler à la cérémonie glorifiant cette fin du jour !
N’étant pas de la forêt, je résistais de toute mon âme à la force qui me poussait à franchir cette barrière entre nos deux mondes. Je savais bien que ma place était ailleurs, qu’ici je n’étais qu’une intruse, mais j’étais comme hypnotisée, je ne m’appartenais plus.
J’esquissais un pas, une brindille craqua et la belle m’apercevant disparut.
un rideau se tire
un rideau se referme -
c’est déjà la nuit.
Adamante Donsimoni
27 janvier 2025 ©sacem
D'autres textes sur l'image ici HERBIER DE POESIES
20/01/2025
Enfant de la balle
Récréanote Adamante |
Enfant de la balle
Dans ce petit théâtre parisien, les murmures de la salle, atténués par le lourd rideau fermé de la scène, arrivent jusqu’aux coulisses. Qui sera là ce soir ?
Une petite blondinette, cœur battant et nœud à l’estomac, observe en toute discrétion les visages des spectateurs venus soutenir la jeune troupe de théâtre. Les siens seront-ils présents ce soir ou lui enverront-ils comme de coutume cet énorme bouquet de fleurs qu’on lui remettra à la fin du spectacle pour lui témoigner de leur attention ?
C’est leur façon à eux, toujours si éloignés, toujours si pris par leur métier, de lui dire je t’aime. Elle le sait, ce soir encore ils seront absents. C’est si loin les États Unis...
Ô s’ils savaient comme elle l’espère ce miracle, comme elle en rêve de cette surprise qu’ils pourraient lui faire ! Sauront-ils jamais à quel point ces bouquets lui font mal, et qu’en elle, à chaque fois, quelque chose se déchire dans sa poitrine lorsqu’elle tend les bras pour les recevoir sous le regard envieux de quelques membres de la troupe. Elle est tellement gâtée !
cœur dans une fleur
mais la chaleur d’un baiser-
parfum volatil
Adamante Donsimoni - 15 janvier 2025
©sacem
Un souvenir de prof de théâtre & de metteur en scène, ce n'était pas une petite fille ...
16/01/2025
Pinarello
Ce matin-là, sur la plage, le silence interprétait le chant ininterrompu des vagues, et sur la portée, comme autant de croches, le bruissement de mes pas sous les eucalyptus dégageait un parfum sensuel dans lequel le corps vibrait comme une corde sous l’archet.
La cabane de bois, phare du rivage de l’été, était fermée.
Le sable se gorgeait de soleil, libre de la foule des touristes encore prisonnière du béton et de la grisaille.
La paix, la vie s’exprimaient dans la simplicité des souffles croisés de la terre et de l’eau. Le vent musardait au travers des touffes d’herbes sèches, tiges souffreteuses et odorantes accrochées aux monticules arides flanquant les abords du rivage.
Les pieds brûlants, le regard posé sur le lointain, ma jeunesse libérait la voile de ses rêves d’indépendance sur l’horizon indéfini, entre le bleu du ciel et celui de la mer, à la conjonction brumeuse de l’air et de l’eau.
Abandonnée aux éléments, par la moindre des cellules de mon corps, je vivais la fête de la dilatation de mon Être.
Adamante Donsimoni
Plage de Pinarello ou Pinarellu ( haute Corse)
3 novembre 2021
©sacem
Pour le Nid des mots A.B.C.
13/01/2025
Ce fini indéfini du nuage
Une matinée de brume
Au parfum de Noël
Ce goût de nostalgie
D’un univers opaque
D’où fusent quelques lumières
Ces révélations-là
Sont celles de l’amour
De la confiance
De l’abandon
Un berceau où l’être
En son entier
Se détend
N’attend rien
Comblé par la moindre dilatation
De l’espace
C’est comme un retour à la source
Sans débordement
Il est si naturel
De se laisser glisser
De se déposer
De se vivre soi -
Sans crainte de son propre jugement
Si contraignant, si limitant
Ce que je suis
Ce n’est pas cette forme
Ce visage
Dans lesquels je disparais
Non
Ce que je suis
C’est cette respiration
Ce fini indéfini du nuage
Cette vibration de la cellule première
Répliquée en des milliards d’autres
Palpitant en symbiose
Pour expérimenter le vivant
Message d’une brume matinale
Au parfum de Noël
À cette brume existentielle
Si souvent engoncée
Dans ce costume
Que j’appelle
« Moi »
Adamante Donsimoni
12 janvier 2025 ©sacem
02/01/2025
Se détacher pour mieux aimer
La coutume trop souvent
prend le pas sur le cœur
On s’aligne
on suit les rails bien tracés
dont nos pieds ont gardé la mémoire.
Mais rien ne fuse.
La lumière est absente.
La forme a pris le pas sur le fond.
Le rituel s’est fait dogme.
La foi est devenue croyance.
Le geste a oublié la respiration.
L’oiseau en cage vénère
les barreaux vernis de sa prison.
-L’or mystifié rutile-
Devant son miroir aux alouettes
il se pense géant
mais se morfond d’ennui
devant une porte ouverte.
Il a perdu ailes et confiance.
La peur a éteint ses couleurs
et englouti tous ses désirs.
Il suit...
C’est tout ce qu’il peut faire.
L’oiseau sauvage contemple les espaces.
Il se sent si petit.
Son cœur vibre d’une solitude pleine.
Les murmures des vents
lui racontent la vie.
Il s’envole et poursuit
un rayon de lumière
puis disparaît à l’horizon
dans l’indicible océan de l’amour
son regard baigné de larmes
son âme broyée de tendresse.
Telle est sa vie :
Savoir partir
se détacher pour mieux aimer.
Adamante Donsimoni
1er janvier 2025 - © sacem
29/12/2024
Un océan de gratitude
🍀 Une invitation à faire le dos rond pour ne pas céder au désenchantement, car ne l'oublions pas : rien ne dure jamais. 🍀
Belle fin d'année à vous qui ici me lisez.
🍀
🍀 🍀 🍀
🍀
Pace e salute.
J’ai là
au centre de ma poitrine
un océan de gratitude.
J’ai dépassé la menace
des ombres
le miroir déformant où
je me trouvais laide.
La plage qui m’accueille
reçoit à chaque vague
l’écume nitescente
de l’amour.
Elle murmure
chante
exalte ses notes
de lumière-
les mots limpides
de la paix.
Plus que le calme
après la tempête
je réalise le soupir
du vaisseau éreinté
-s’extirpant sain et sauf
de la tourmente-
devenu plus beau
plus fort
plus confiant.
Un silence d’or ce
matin baigne le rivage-
quelque part en moi
un diamant palpite et rayonne
au travers de sa gangue.
La joie prégnante est l’affaire du cœur.
Qu’y a-t-il à attendre ?
La richesse est une plénitude de
ce vide qui engendre toute vie.
Me voici née une énième fois.
Adamante Donsimoni
29 décembre 2024 ©sacem